Non !

Je dis presque toujours oui (mais je me soigne).

C’est révélateur chez moi de plusieurs choses : le besoin de faire plaisir, le besoin de prouver que je suis capable / compétente, la nécessité de montrer que je suis une personne à l’écoute qui sait faire de la place à l’autre, le besoin fou d’être aimée/la peur de ne pas l’être.

J’ai quelques pistes pour expliquer cela. Le manque de reconnaissance paternelle, la place qui ne m’a pas été faite dans ma famille, les décisions que l’on a toujours prises pour moi et jusque très tard (ma mère, pour ne pas la nommer qui, au prétexte que je sors de son ventre, sait mieux que moi ce qui est bon pour moi), et bien sûr le cruel manque de confiance qui est une résultante de tout cela.

« Cloudy, tu peux finir l’écriture du projet X, tu es une finisseuse. Variante : toi tu es une littéraire, autre variante, toi tu as le sens de la phrase. Comprendre toi t’as que ça à faire, moi pas.

Oui

Cloudy, j’ai besoin de m’aérer, si on partait en week end ensemble. Lire, je n’ai pas de mec, pas de voiture, y a personne d’autre pour m’emmener.

Oui

Cloudy, y ‘a X qui passe en concert. Viens. Lire, je n’ai trouvé personne d’autre pour m’accompagner.

Oui

Cloudy, tu peux attendre sur le parking pendant que je vais voir mes parents. Lire, je ne peux pas encore te présenter à mes parents (en l’occurrence, je n’ai jamais été présentée).

Oui

Cloudy, notre histoire est trop belle, j’ai pas envie de l’ébruiter. On garde ça pour nous OK ? Lire, quand on rencontre des potes à moi, on fait comme si on était justes potes. Comprendre, je ne t’assume pas. (Je sais j’ai gardé le meilleur pour la fin !).

Oui… »

J’en ai une collection assez intéressante et très caractéristique.

J’ai une facilité folle à me « serpillieriser ». Je me suis peu écoutée, peu considérée. Je me suis retrouvée, et c’est ma seule responsabilité, dans des situations où je me suis sentie mal, mal comprise, mal aimée, pas à ma place. Cela a provoqué chez moi du stress, une perte de confiance plus importante encore (abyssale en fait), cela a développé ou aggravé mon hyperphagie.

Je change, j’essaye de changer. De m’écouter, de prendre le temps avant de répondre.

De me choisir en fait…

Ça caresse

J’ai une gueule de canard : rapport à mon herpès labial qui fait littéralement tomber ma lèvre supérieure sur ma lèvre inférieure.

Dans cette situation (la 3ème fois en 4 ans quand même), je me suis découvert patience et humilité (et il en faut avec la gueule que je me paye !).

Bref, quand le destin s’acharne à ce point (si si j’insiste), il faut prendre un peu de recul et considérer la situation.

J’ai le sentiment de m’acheminer vers un « après », dont je distingue la silhouette floue, sans savoir vraiment comment l’atteindre.

Le mal être du moment s’exprime avec violence et je ne peux que le considérer, lui laisser de la place. Il est sans doute le signe de ce qui s’agite à l’intérieur et ne peut se dire, ou bien qui se dit mais n’est pas entendu.

J’accepte, j’accueille les maux du corps. Je n’ai pas vraiment d’autres solutions d’ailleurs. Je laisse passer la tornade, je repose mon corps. Je dors, je lis sous la couette avec mon thé fumant, je médite, j’écris, je remplis mes carnets, je vais me recueillir dans les écrits inspirants de mes « maîtres » (dont il faudrait que je parle un jour ici). C’est sans doute de cela dont j’avais besoin depuis tant et tant de semaines. Le silence, le repos total.

Voilà plusieurs semaines que je me dis que j’ai besoin de temps pour moi et exclusivement pour moi, pour m’adonner à ce qui me ressource et me fait du bien. Sans cet arrêt forcé, je n’aurais pas pris le temps. de me poser, de me reposer, de me remettre au centre, le mien, tout simplement…

 

Quand ton enfant parle à ton adulte et inversement

Il a suffi d’une petite parole prononcée en réunion, par ma supérieure hiérarchique, pour que le caillou s’immisce dans ma chaussure.

Une remarque adressée à tous les présents (et pas à ma seule attention) mais que j’ai pris pour moi (je t’ai déjà parlé de ma facilité désopilante à porter le malheur du monde sur mes épaules ? Non ? Ça pourrait faire l’objet d’un livre…).

J’ai pensé à cette remarque la nuit, puis les nuits suivantes et elle a envahi mon week end (oui tu peux me décerner la médaille d’or de l’auto-flagellation…). Le truc est donc limite anodin et se transforme en 4 jours en un Everest.

Pourquoi ? Flash back : ma précédente responsable avait le don de nous « recadrer » en collectif. Il fallait suivre sa ligne et rien que sa ligne. Lorsque le recadrage était fait en collectif, elle nous gratifiait ensuite d’un RDV en tête à tête. Et bien sûr, j’en ai gagné plusieurs qui ont laissé des traces. Elle avait le don d’appuyer là où ça fait mal. Face à elle, omnipotente maîtresse femme, je me sentais minuscule. Mon non verbal devait en dire long sur ce qui se passait à l’intérieur de moi. L’enfant était heurtée et a souffert de ce manque d’ouverture et d’écoute, de cette castration parfois. La professionnelle écoutait et baissait les yeux.

Rétrospectivement, je me dis qu’il y avait là une jolie manipulation psychologique. Comme nous sommes entre nous, je peux te l’écrire, c’était une forme habile de harcèlement. (Voilà, c’est fait !)

Bref, en un quart de seconde, je me suis reconnectée à ce passé pas si lointain. Sont remontés les sentiments d’insuffisance, de petitesse, d’incompétence. Et je me suis fait un film (d’horreur) qui m’a emmenée très loin.

Comme en ce moment, je m’accompagne de plusieurs lectures, cela m’a permis de faire le point sur les situations qui me mettent en difficulté et me font aller direct à l’état d’enfant plutôt qu’agir en adulte.

Alors, quand est arrivé le moment du RDV individuel, quelques jours après le collectif (bah voui, la vie te ressert bien les plats pour que tu les digères), malgré ma transe intérieure et mon insécurité, j’ai pu poser  mes émotions et être factuelle, c’est à dire prendre ma place d’adulte dans la conversation et me montrer professionnelle en posant mes arguments. Je me suis écoutée, dans une conversation et non pas jugée.

Tout cela bien sûr s’est assimilé merveilleusement : un herpès géant est venu éclabousser ma lèvre. Mon corps malmené a besoin de s’exprimer.

Prendre sa place, a parfois un prix…

Lister pour ne pas oublier mes envies

Me former : à l’EFT, à la pratique narrative ;

Manger mieux, cuisiner plus souvent et prendre de l’info à propos de l’alimentation intégrative ;

Consommer moins de choses inutiles ;

Multiplier les RDV culturels ;

Voyager ;

Prendre soin de moi ;

Méditer, plutôt que de m’avachir devant la tv lorsque je rentre le soir ;

Me fixer des RDV avec moi (méthode Chine Lanzmann)

Prendre le temps ;

Prendre le temps ;

Prendre le temps ;

Tenter de faire 15 min de vélo d’appart le soir ;

Aux beaux jours, reprendre la marche rapide ;

Renouer avec moi, tout doucement…

Poussière

Des sanglots, entendus, étouffés dans le couloir.

Puis à 10 h l’annonce. Le crabe l’a emportée, en 3 mois.

Je connaissais peu cette collègue. Nous nous croisions au moment du déjeuner et parfois dans les couloirs. Un sourire, un bonjour et c’était tout.

Et pourtant, cette annonce m’a pétrifiée.

Tu travailles toute ta vie, dans des conditions parfois difficiles et à quelques années de la retraite, la grande fourche vient faire son sale boulot.

Est ce que cela m’empêchera de retomber dès lundi dans le tourbillon professionnel qui est le mien, à laisser trainer une situation personnelle pesante, à ne pas râler pour un oui ou pour un non, à prendre du champ comme j’aime à le dire ? Je ne sais pas. Sans doute pas. Mais merde, il faut profiter !

La bouffe émotionnelle

La bouffe émotionnelle, c’est lorsque tu rentres du boulot, éreintée, et que tu te jettes

1/ sur tes amandes préférées

2/ sur tes galettes de riz préférées de chez Gerblé (tu sais les fines un peu salées)

Pour un ensemble de raisons :

tu n’es pas contente de ta journée parce qu’il te semble de n’avoir fait que du superficiel,

tu as eu le sentiment de devoir chercher les infos, à tort et à travers parce que rien n’est organisé, classé, mis en ordre

tu ne te sens pas en maitrise totale des choses, tu hésites, tu pinailles

cette putain de confiance qui te lâche, invariablement, lorsque tu en as le plus besoin (off course)

la fatigue, à tous les étages…

De l’émotion donc…

 

Cocher les cases

Il y a quelques années  de cela, j’ai fait appel à une coach, pour travailler sur mon assertivité.

Cet accompagnement pris sur mon compte DIF, m’avait permis de faire le point pour moi et de travailler ma communication ainsi que certaines de mes craintes et représentations.

J’avais particulièrement accroché avec cette professionnelle, très à l’écoute, bienveillante et très outillée. Elle m’a conseillé des outils, des lectures et j’ai pensé à cette époque qu’elle faisait un métier formidable, que j’aimerais exercer aussi.

A cette époque, je ne considérais pas mon accompagnement comme du conseil. Je n’avais pas confiance, je ne me sentais pas légitime (toujours cette sacro sainte confiance !). Et puis elle… Sa présentation, son professionnalisme, sa technicité, son assurance… Elle m’avait impressionnée.

Quelques années plus tard, j’ai appris qu’elle était devenue très proche avec une collègue de travail, laquelle me racontait à quel point cette personne était seule dans sa vie, en galère professionnelle et surtout, très peu confiante. Cela m’avait pétrifiée. Quel écart entre ce que j’avais perçu et la réalité.

C’est à elle que j’ai pensé cette semaine.

Mon activité de conseils sur mon poste va grandissant, je reçois des candidats que je conseille, rebooste, outille, secoue parfois ; j’ai des retours positifs, sur ma personne et ma compétence.

Lorsque je demande aux candidats s’ils prennent du temps pour eux, le recul nécessaire par rapport à leur métier, s’ils se respectent dans leur quotidien de travail, s’ils se donnent de la place : ce sont exactement des conseils que je pourrais me donner. Je ne suis pas la personne que je montre, pas complètement en tout cas.

Je ne me laisse pas beaucoup de place, je prends peu de temps pour moi, je me légitime peu et ma vie est loin d ‘être remplie comme je l’aimerais.

Difficile parfois de se coacher, lorsqu’on le fait pour les autres.

 

 

Chercher la procrastination

Les articles sur la procrastination fleurissent, de même que les billets de personnes qui mettent en place des « trucs » pour cesser de procrastiner.

Ce qui, je dois le dire, me laisse songeuse, sans pour autant le critiquer.

En effet, je n’ai qu’une envie : PROCRASTINER !!!

Prendre le temps, voire même le perdre, à se poser, à ne rien faire est devenu un réel besoin pour moi. J’ai besoin de vide, de moments de contemplation et bien sûr de méditation. Dans ma tête, il m’est nécessaire de laisser de la place pour me retrouver un peu, pour m’ennuyer si nécessaire, pour contempler la nature, pour faire une pause tout simplement dans un quotidien qui me dévore parfois.

Ce besoin de me retrouver avec moi est assez récent. J’ai vécu, en effet, des moments très anxiogènes de solitude, tandis que je les recherche fortement aujourd’hui. Rien n’est plus ressourçant pour moi que ces moments de silence, mes moments d’écriture, de lecture…. de paix intérieure.

Aujourd’hui, en recup’, je savoure chaque instant, qui me remplit littéralement et me rend heureuse (rassurez-vous, il ne fait pas le temps de la photo ;)).

Soi contre soi

Je l’ai ignoré longtemps, puis combattu. Je lui ai infligé des vexations et des blessures. Je l’ai laissé de côté, mis au rebut.

J’ai compris trop tard, que je devais en prendre soin, l’aborder avec douceur, bienveillance, tolérance.

Avec mon corps, nous ne nous sommes pas rencontrés… J’ai fait avec cette enveloppe contre mon gré, je l’ai trainée sans l’assumer.

L’hyperphagie m’a dévorée littéralement, m’a pourri la vie.

Il m’a semblé, ces derniers mois que la vie nous réconciliait un peu.

Et puis voilà que la pré ménopause a fait son entrée. Ma peau change, elle est hyper asséchée, mes traits se creusent, je dors mal, je pleure beaucoup et à tout bout de champ, j’ai envie de dégommer beaucoup de monde, la moindre contrariété me fait monter dans les tours, mon odeur a changé (truc de dingue !!!). L’ascenseur émotionnel est  déroutant et particulièrement éreintant.

Tandis que je commençais à m’accepter (un peu), à me considérer (plus), voilà que mes hormones viennent, encore une fois, foutre le bordel.

La pré ménopause, c’est aussi le moment, où tu prends (violemment) conscience que tu avances vers quelque chose et que tu ne pourras plus jamais revenir en arrière. Parce que voilà, à partir de maintenant c’est définitivement trop tard. C’est mort. Et ce deuil, c’est un putain de deuil.