Des déchirures

Cousine  préférée a décidé de quitter le papa de ses deux petites filles, son compagnon depuis 20 ans.

Cousin préféré divorce après 20 années de vie commune, dont 5 années de mariage.

Comme il est douloureux de voir ceux que l’on aime se déchirer, se faire du mal, souffrir. Cela d’autant plus lorsqu’on a été associé de près ou de loin à tous les petits et grands évènements de leur vie.

Nous devons respecter la parole de chacun, ne pas prendre parti et protéger les enfants. Être présent, sans être oppressant. J’ai à l’esprit que ma famille change et que nos relations ne seront jamais plus les mêmes. Il y aura un avant et un après.

Au fil du temps, nous découvrons des choses que nous ne soupçonnions pas, des êtres qui se révèlent dans l’épreuve qu’ils traversent. Et nous devons composer, avec la situation, avec la déception aussi.

Quels sont les secrets d’une vie de couple réussie, comment faire pour garder toujours vivace la flamme, comment font ces couples qui semblent avoir tout surmonté ensemble ?

Je me demande.

Dans mon couple, je suis toujours en alerte. Pour tenter de ne pas plomber le quotidien, pour ne pas me laisser happer par les habitudes, pour créer des moments festifs. Je fais de mon mieux pour communiquer, même si c’est loin d’être mon point fort. D’ailleurs,  je n’y parviens pas toujours. Reconquérir, réinventer le quotidien, se surprendre, voilà qui n’est pas chose aisée.

Que faire alors que l’on pensait avoir tant en commun avec un homme-une femme, lorsque l’on a construit sa vie et ses projets avec lui-elle mais qu’avec les années, on ne se reconnait plus, on s’éloigne par la force des choses, sans forcément s’en rendre compte, que l’on ne se supporte plus ?

Construire autrement et ailleurs ?

Peut être…

* Lecture du moment : Intimité de Kureishi

Week end

J’ai croisé un écureuil

J’ai cramé au soleil

Je me suis acheté un tee shirt « ethnique » avec des fanfreluches dessus

J’ai refait le monde avec Meilleure Amie de travail, j’ai pourri quelques collègues et parlé chiffon

J’ai mangé un hamburger de la mort dans un petit resto de quartier tenu par un hollandais

J’ai fait des cartes et écrit des lettres

J’ai lu une quantité non négligeable de documents sur l’AMP (assistance médicale à la procréation) et j’ai pris peur

Je me suis levée aux aurores pour prendre le pouls de la campagne (et me bouger les fesses)

J’ai exterminé le chocolat (lire plusieurs tablettes)

J’ai été émue en regardant Michel Denisot pleurer à la TV

J’ai fait des siestes

Je me suis coupée seule les cheveux (morte de rire)

J’ai constaté que juin était presque mort et que je n’avais pas fait grand chose…

Anduze mai 2013

Les mentor-es

Un post inspiré par Christie

♥ Ma mère… Forte, douce, intransigeante, légère, engagée, fusionnelle, battante, volontaire. Un roc. Une relation sans concession, pleine d’amour, de mots forts et de silences.

♥ Ma nourrice, la seconde mère. Mon tuteur, ma bouée de sauvetage, la femme de ma vie. La compréhension au delà des mots, le regard bienveillant, l’amour inconditionnel. Elle m’a appris à accueillir, à ne pas juger, à cultiver l’amitié et le sens de la famille.

♥ La cousine. 15 ans de différence. Une inspiratrice. Elle aimait les voyages, parlait plusieurs langues, avait un sens de l’humour fou, une plume, elle plaisait aux hommes. J’avais 15 ans et voulais lui ressembler. Je n’ai fait que suivre mon chemin. Il y a 10 ans que nous ne nous parlons plus.

♥La prof de français. Je ne me souviens plus de son nom. C’est drôle… Les portes de la littérature se sont ouvertes grand à moi : Sartre, Duras, Hemingway… Des révélations. Un amour pour la littérature qui ne s’est jamais tari.

♥ La psy. Rencontré sur mon lieu de travail. Brigitte. Magnifique blonde, bretonne comme maman, très fashion. Elle m’a aidée à passer le cap difficile du grand chagrin d’amour et de quelques autres égratignures.

♥ Meilleure amie de lycée. Céline. Dix années d’amitié, puis l’éloignement dans le silence. Une admiration pour sa culture, sa beauté, son esprit et son cynisme aussi. Une femme à la liberté revendiquée. Une force intérieure que je lui ai envié.

♥ Meilleure Amie tout court. Petit oiseau sur la branche. J’ai aimé son écoute, sa bienveillance, son amitié sans faille jusqu’à la « rupture ». Elle n’a jamais voulu entrer dans les cases, toujours en dehors de tout, parfois même  de la vie. Elle m’a appris à m’habiller, me coiffer, prendre soin de moi, devenir femme tout simplement. Elle m’a appris à aimer les belles choses, à être exigeante. Elle m’a donné le gout de la musique, toutes les musiques. Et elle a tenté de me réconcilier avec mon corps. Peine perdue… Mes plus beaux et grands souvenirs sont avec elle. Meilleure Amie, mon âme sœur perdue.

♥ Collègue de travail. Fabienne. Une juste distance, un sens de l’organisation sans faille, une connaissance de tous les dispositifs publics, de tous les partenaires, un art de communiquer avec l’entreprise, tout en délicatesse mais avec fermeté. Une meneuse éclairée, car juste et consciente des valeurs et faiblesses de chacun.

♥ Meilleure Amie de travail. Une femme qui s’est faite seule, qui a traversé des tempêtes et s’est relevée de tout, avec plus de force et de détermination encore. Nous avons la même manière de voir notre métier, d’appréhender l’accompagnement. Nous sommes animées par la même envie de faire « autrement ». Indéniablement des valeurs qui nous lient.

♥ Vénérable Directrice. Une femme à poigne, déterminée. Sans doute pas le manager idéal mais une femme inspirante par la manière de voir l’accompagnement, d’appréhender l’autre, de le reconnaitre dans sa différence. La seule à tenir tête aux institutionnels, à vouloir secouer le cocotier, à imposer ses idées aux élus et à les faire passer. Une écoute sans faille. Des techniques de travail très maitrisées, un charisme indéfinissable.

A bien y réfléchir, il n’y a pas d’hommes dans cette liste…

Des claques (qui se perdent)

Aux deux François. Du Vatican et Hollande. Le premier oublie que la France est un République laïque. Foulée aux pieds certes, mais quand même. Avant d’aller donner des conseils qu’il commence d’abord par faire le ménage devant sa porte, ce ne sera pas du luxe. Le second, Président de tous les Français qui distille des inepties à chacune de ses apparitions. Faire remonter la courbe du chômage d’ici la fin de l’année ? Il s’agirait alors d’un miracle. D’un pur et simple miracle. Sa formation pour un chômeur sur deux est un mensonge éhonté, impossible à mettre en place, puisqu’il n’y a pas d’argent et que cela ne suit pas sur le terrain, quant aux contrats d’avenir ils sont très loin d’être tous signés à une époque où les entreprises n’ont que quelques mois de lisibilité devant eux.

A ce guichetier de la gare SNCF que je fréquente habituellement. Il y a 3 mois que j’ai pris mes billets à moindre cout (25 euros) pour l’anniversaire de Namoureux. Mon train a été annulé pour cause de grève. Je dois ressortir la modique somme de 100 euros pour m’assurer que mon week end se réalisera vraiment. 100 euros ! Je m’étonne auprès du guichetier qu’aucun geste commercial ne soit fait à mon endroit. Puisque  » j’insiste », il va ME monter MON dossier administratif (il est 18 h 50), afin que mes 25 euros soient remboursés. Il fulmine, grommelle, je reste stoïque. Je m’étonne de nouveau que l’on me rembourse si peu ( j’en déduis, méchante fille que la grève est rentable ?!). Hors de lui, Monsieur me demande si je ne veux pas qu’il m’offre sa carte bleue. Puisque tu en parles, si. Parce que je n’ai rien contre une énième grève qui pénalise encore et toujours le voyageur-contribuable-vache-à-lait mais un peu de respect, un peu de patience, parce que je choisis contre vents et marées à venir à ton guichet pour le faire vivre, ce n’est pas du luxe. Dorénavant j’irai sur internet pour m’éviter les  grommellements d’un guichetier acariâtre.

Aux nuées de touristes asiatiques, à l’instinct grégaire. Ils envahissent littéralement nos édifices, armés jusqu’aux dents d’appareils numériques dernier cri, bousculent, mitraillent, se déplacent en grappe et à toute vitesse, jacassent, touchent  à tout en se souciant rarement de l’autre. L’autre, celui qui a envie de prendre son temps, de contempler tranquillement les œuvres sans risquer de me faire percer le tympan. Cette absurde courses aux temps, à la possession, me rend dingue.

Dans le même registre, je distribuerai quelques claques à des enseignants croisés aujourd’hui au Musée des Arts et Métiers. En préalable et avant de me faire des ennemis je ne milite nullement pour un art élitiste. Bien au contraire. Mais ce qui me rend dingue, ce sont les profs qui CRIENT des chuuuuuts à tirelarigot dans un musée, qui menacent de prendre des carnets, qui rigolent entre profs mais n’interviennent JAMAIS quand les élèves partent dans tous les sens. La visite au musée, vire à la classe de mer. Et moi, pauvre naze qui aie payé mon billet, je ne profite de (presque) rien parce que des gosses en goguette ne savent pas se tenir.

Pour finir, je mettrai des coups de boules à des femmes et hommes, de tous âges confondus, qui ont besoin dans les transports en commun de partager leur intimité dans les menus détails. Tout se partage aujourd’hui sans plus de limite. Du week end en famille, à la soirée entre portes. On parle fort, on rit sans se soucier de l’autre… C’est moi ou bien.

Ca va toujours mieux en le disant…

Ron Mueck (maitre du temps)

Artiste australien, demeurant à Londres, Ron Mueck travaille la matière. C’est un modéliste d’une précision chirurgicale, une personne qui dompte le temps pour produire des figures humaines, des portraits, qui campent le temps.

Il faut aller voir l’exposition mais plus encore le documentaire qui lui est consacré.

Ron Mueck travaille en équipe, dans le silence d’un petit atelier dans lequel il entre le matin pour façonner des visages, des corps, des expressions jusque tard. Peu de mots, mais des gestes exigeants, des regards, des réflexions, des caresses. Ron Mueck caresse doucement ses œuvres, comme on le fait avec un être que l’on aime infiniment, définitivement.

Car Ron Mueck parle à ses œuvres d’ailleurs, il me semble qu’il y a un peu de lui en chacune d’elle. Une expression, un regard, une mimique.

Il dépeint le temps, les relations avec une certaine tristesse, voire une nostalgie.

J’ai trouvé son travail puissant, il faut regarder « Couple under an umbrella », se laisser imprégner par la force de ce tableau qui n’en est pas un. Ils sont seuls au monde et nous nous faisons les voyeurs de leur relation. On les épie, on les regarde par en dessous. On pourrait les envier. Ils sont seuls au monde, figés dans l’éternité.

Image du web. A découvrir jusqu’en octobre http://fondation.cartier.com/#/fr/art-contemporain/26/expositions/866/en-ce-moment/862/ron-mueck/

Il faut compter 9.50 euros pour l’entrée. Un brin excessif….

En suspension

Partir 4 heures avant l’heure, à cause de la grève, sous le soleil

Arrivée à Paris, dans la grisaille

Rentrer seule à la maison

Savourer le silence

Les 5 jours qui s’annoncent, une parenthèse pour nous retrouver

Tenter de mettre loin nos angoisses, nos questionnements, nos peurs multiples

Décider d’aller se promener sous la pluie, rire comme des baleines, comme des enfants

Aller voir une expo

En ressortir un peu émus, un peu troublés

Puis rentrer

Nous remettre dans le pas de nos habitudes, rassurantes

Dire les mots doux, retrouver le chemin des gestes tendres

Suspendre le temps