Février (il faut tenir jusqu’en mai)

Trachéite, fièvre et nez qui coule / Fissure dans le parc-brise, comme une allégorie de mon quotidien / « C’est un passage, comme une turbulence, il faut tenir jusqu’en mai » (glurps) / Décider de se remettre en recherche d’emploi / Décider de se remettre en recherche de formation / 5 ans sans toi et un trou béant dans mon cœur /  Puiser loin dans mes ressources (intérieures) / Ma journée « requinquage » avec ma MF, formidable coache / Le doute, si  puissant qu’il creuse des sillons / Aimer tous les jours davantage ma maison / Les mots qui ne sortent pas (bordel de merde) / Ma sweety  a un amoureux (achevez moiiiii) / Les 25 ans de mon blond (re-achevez moi) / Trouver MA formation pour le mois de juin / La lecture attentive de « Ta deuxième commence quand tu comprends que tu n’en n’as qu’une » / François F., Riri Fifi et Loulou (ou comment dégouter le citoyen lambda de la politique) / Donald (trop c’est trop) / Un mal de gorge persistant (ou comment ton corps te fait comprendre que tu ne digères pas !) / L’open space m’a tuée / Mon père qui se fait dépouillé par un f*****g connard / Le viol comme pratique policière et tout un pan de société qui se soulève, à juste titre / Avoir envie de m’échapper (loin)/ L’anniversaire de ma Môman, la sentir se faner / Réagir, trop, agir trop peu et le déplorer / Avoir envie que ça s’arrête et le dire / Marie l’esthéticienne, une fée parmi les fées, qui m’a fait me sentir bêlllle / Pressentir qu’il faudra tenir jusqu’en juillet / Des fiches de poste qui n’arrivent jamais / Prendre RDV pour se faire arracher des dents et avoir des envies de meurtre à l’encontre de ce connard d’ancien dentiste / Le Spritz du Saint Vincent (à se taper le cul parterre) / Ma sweety a 16 ans (putain tu avais 2 ans hier !!!!!) / Le livre « la Seulitude » / Quelques jours de congés comme une libération / Les retards des trains, être si habituée, ne même plus s’en offusquer / La place que prend le travail, pendant les vacances. Détester ça / Le rire des enfants, les câlins des enfants et le vide intérieur / Le repas de famille avec du poulet antillais dedans (à se taper le cul parterre) /  Avoir envie de rester sous la couette pour faire taire les bruits…

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Le Livre

J’ai lu le livre, pris des notes, mis en application certains « exercices », pour moi, pour les personnes que j’accompagne.

Au départ, je ne lui donnais pas vraiment de crédit. Je trouve que l’écriture n’est pas harmonieuse, elle n’a aucune musique à mes yeux. Certains conseils font partie de la boite à outils du formateur, du coach, de l’accompagnateur. Ils sont connus comme Hérode.

Et pourtant, il creuse son sillon.

Le sillon qui dit « tu te gâches, vas faire autre chose, la vie est courte ».

Car oui la vie est courte et une fois encore, je me suis engagée dans un mur professionnel. Un mur, que dis-je, la muraille de Chine.

Oui, j’ai ce don pour me foutre dans des murs professionnels. A la différence près que ce que je pouvais supporter il y a trois ans encore, me devient insupportable à ce jour.

Je veux autre chose. Je mérite autre chose.

Je ne veux plus éteindre des incendies, me faire incendier (je suis décidément trop drôle !) par des responsables de service hautains et méprisants (c’est un peu pareils au fond…), qui souvent ne savent pas ce qu’ils veulent. Je veux des relations saines et douces, constructives, professionnelles. Je veux apprendre, m’enrichir. Je n’en peux plus de ce temps de travail hyper tendu, en permanence du fait d’absents que l’on ne remplace jamais.

Je ne veux plus faire 40 heures par semaine, assister à des réunions sans ordre du jour qui ne commencent et ne se terminent jamais à l’heure, je veux des commandes claires et réalisables. Tout simplement.

Je mérite de me lever le matin en me disant que je vais surkiffer ma journée, que je vais transmettre, recevoir, construire positivement. Je veux me sentir vivante, juste ça.

Le livre invite à réfléchir et à construire. L’auteur pousse à la réflexion sur sa mission « qu’est ce que je veux pour moi ».

Je le sais tellement et j’en suis si loin….

ta-deuxieme-vie-commence-quand-tu-comprends-que-tu-n-en-as-qu-une

S’accueillir

Emprunté à la belle et inspirante Mlle Bulle (que je remercie !)
Je me pardonne … 
– D’avoir délaissé mon corps et de lui avoir fait subir souffrances et humiliations.
– De n’avoir pas assez su dire non.
– De m’être laissée dénigrer par les miens, de ne pas m’être suffisamment reconnue et d’avoir laissé le champ libre à certaines personnes pour me piétiner.
– De n’avoir pas pris la parole pour faire entendre ma voix et mon opinion.
– De m’être oubliée trop souvent et d’avoir fait passer certains autres avant moi.
– D’être méprisante parfois, lorsque je ne me sens pas considérée à ma juste valeur.
– De ne pas avoir la famille dont j’ai toujours rêvé…
– D’abandonner trop vite dans certaines circonstances, de ne pas être plus tenace, voire pugnace. Parce-que je n’ai pas confiance, parce que je ne me sens pas capable, parce-que je n’ai plus l’énergie, l’envie, le désir.
Je me félicite … 
– De mon chemin professionnel. Difficile mais qui correspond à ce que je souhaitais lorsque j’étais jeune.
– De commencer à surmonter mon immense peine, la douleur abyssale de ne pas avoir un enfant.
– De me réconcilier petit à petit avec moi, de devenir mon amie.
– D’accepter mon corps tel qu’il est, de reconnaitre que toutes ces années, il m’a portée envers et contre tout (et tous !).
– D’avoir fait de mon mariage le plus beau moment de ma vie, lorsque nos parents étaient encore tous avec nous.
– De savoir dire « je t’aime, je t’apprécie, tu es mon ami-e, tu me manques »….
– D’apprendre à me mettre au cœur de ma vie, de m’écouter, de considérer mes besoins et envies.
– D’accompagner avec énergie et passion les personnes que j’ai la mission de soutenir.
– De tenter de parler vrai, avec le cœur et de savoir me taire lorsque je ne suis pas en accord.

Ma vie de conductrice

Jeune conductrice

Je suis tombée en panne avec l’antique voiture de mes parents. Sur un dos d’âne. Impossible de redémarrer le paquebot, que j’ai noyé (c’était la bonne vieille époque des starters). Je me suis donc mise à pleurer…jusqu’à ce qu’un charmant monsieur vienne nous sauver (le paquebot et moi). Je crois que je lui aurais sauté au cou… Je ne sais plus très bien ce qu’il m’a dit mais cela ne m’est plus jamais arrivé avec l’engin.

A 19 ans, je suis allée rejoindre une amie à Nice. J’étais tellement flippée que je me suis arrêtée toutes les heures (longtemps), j’ai mis quelque chose comme 6 heures pour m’y rendre. Une chance que je n’ai pas eu de portable à l’époque, ma mère aurait eu une attaque !

J’ai roulé plusieurs kilomètres avec le frein à main. Jusqu’à ce qu’une dame me fasse des gestes désespérés à un feu, que j’ai mis un certain temps à comprendre….

J’ai roulé un peu vite (mais rien qu’un peu) et j’ai ripé le rétro d’un véhicule… lequel m’a coursée. Une des peurs de ma vie (car évidemment, j’ai eu trop peur de m’arrêter).

Plus expérimentée

Je me suis fait emboutir par un camion. Une autre peur de ma vie. Plus de casse que de mal mais des cauchemars et un épisode qui m’a plongée dans une immense mélancolie.

J’ai coursé jusqu’à chez lui un jeune qui m’a fait une queue de poisson. J’ai ouvert ma fenêtre et je l’ai pourri (c’est un brin pitoyable, je dois le reconnaître).

J’ai crevé 3 fois et à chaque fois suis rentrée chez moi pour être sauvée par mon pôpa (on ne rit pas au fond !).

J’ai garé ma voiture sur le parking de mon garagiste et elle est partie sans moi (la voiture). Les ouvriers étaient dehors et évidemment ont ri comme des baleines lorsqu’ils m’ont vu courir après mon véhicule magique. Depuis, je suis presque leur mascotte 😉

J’ai changé de voiture tous les 2 ans (et crevé mon PEL) .Des blanches, noires, grises et jaunes. Mes préférées étant Noiraude et Koquette. J’ai acheté une voiture qui parle, que j’ai gardée quelques mois car incapable de la payer, une belle leçon de vie (et d’humilité) !

J’ai attendu, raccompagné, injurié, chanté, visité, pleuré, ri aux larmes, briqué, pomponnée… Dans les véhicules de ma vie.

J’en suis pas fière (mais ça va)

Je chante à tue tête (je hurle plutôt) sur du rap dans ma voiture en secouant la tête d’avant en arrière (comme le chien sur la plage arrière), des fois, je jure aussi, comme une poissonnière (mais en vrai, je suis douce comme une agnelle

Je mets des pyjamas difformes (dixit mon Népou) et soit disant tuent l’amour, alors que je suis HYPER bien dedans

Je pique des stylos partout où je peux, c’est plus fort que moi (et je ne me soigne pas)

Je n’aime pas les yaourts à la cerise et je les refourgue tous à mon Népou (c’est con à écrire ça !)

Je renifle les livres avant de les acheter

J’ai une déficience auditive (je ne suis pas encore appareillée), comme parfois il est chiant de faire répéter les gens, lorsqu’ils me parlent je fais des mmh et je hoche la tête pour montrer que je suis la conversation (alors qu’en vrai, je peux m’en battre l’aile)

Je suis une frapadingue de la propreté, chez moi et chez les autres aussi. Je peux donc me retenir d’aller aux toilettes si je considère qu’elles ne sont pas « conformes »

 

Inside Home

Se lever quand le corps le décide

Prendre le temps, au moment du petit déjeuner, sans se laisser envahir par les trop nombreuses mauvaises nouvelles

Décider de tout ce à quoi cette journée ne ressemblera pas : stress, courses, désillusions, oubli de soi

Ranger, trier, faire le vide et sentir qu’à l’intérieur la pression retombe un peu. Laisser rentrer le soleil, s’autoriser pour quelques minutes seulement à ouvrir grand les fenêtres

En fin de matinée, prendre le temps de l’écriture dans les petits carnets, découper, assembler, s’adonner ces petits plaisirs qui désormais n’ont plus beaucoup de place dans le quotidien

Manger quand le corps le décide

Savourer le silence, la présence à soi

Aimer infiniment cet intérieur qui, enfin, ressemble de plus en plus à ce que je souhaitais en faire

Mon lieu, mon rempart, ma bulle, ma coquille de protection…

L’Open space

Depuis un an, j’ai la joie de travailler en open space low cost. Je m’explique : nous sommes trois dans un petit espace, avec un peu de lumière, beaucoup de passage et peu d’intimité (de fait).

Qui a eu cette idée folle ? Je ne sais pas mais si je l’avais en face de moi, je le dézinguerai. De même que si j’avais su, je n’aurais pas signé.

Vraiment.

Alors quand j’entends que certaines entreprises lancent un concept encore plus fou, pour soi disant créer de l’émulation et rapprocher les équipes, à savoir avoir moins de bureaux que de personnels ; je m’étouffe. Tous les matins, c’est la course avec ta pile de dossiers sous le bras, ainsi que ton matériel de bureau (dont pc), les plus malins (lorsqu’ils le peuvent et non pas 45 min minimum de transports aller puis retour), arrivent tôt, les autres font ce qu’ils peuvent… Certains sont partis, les plus jeunes et résistants trouvent ça fun, les autres subissent… Vive les sans bureaux fixes !

Cette manière de toujours vouloir gagner, du temps, de l’espace, de l’argent, au détriment de l’humain me laisse pensive et amère. D’autant plus amère que nous sommes bassinés par le méga concept d’AQVT (amélioration de la qualité de vie au travail).

De quoi mon employeur a-t-il peur ? Que je me relâche, que je ne fasse pas mon travail, que je le vole ????

L’open space me stresse, cela d’autant plus que j’ai des difficultés d’audition, que je crains le bruit mais aussi la chaleur… J’ai développé des qualités de patience, certes, d’écoute aussi et à contrario, je suis plus vite fatiguée, plus vite perturbée par mon environnement.

Que mon employeur ne souhaite pas garantir la confidentialité à laquelle j’ai droit, au moins qu’il la garantisse pour toutes les personnes que j’ai la charge d’accueillir !

Où est la confiance, que fait-on de mon professionnalisme ? Dilués dans un souci de productivité sans doute…

Je ne resterai pas. Pour un certain nombre de raisons, dont celle ci majeure à mon sens.

Le travail, sa valeur sont dévoyés et de fait, mon action avec eux.

 

Des excuses

Je vous présente mes excuses.

Pour ce que j’ai fait (qui n’est pas trop grave selon moi) et pour ce que je pourrais avoir fait (ou pas).

Acceptez les ces excuses (merde), je le vaux bien !

CQFD….