Il y a chez moi cette tendance naturelle à être rattrapée par mes démons.
Ils courent toujours plus vite que moi.
Je vais bien, plutôt très bien, si ce n’est toujours ce besoin de manger-manger-manger… qui bien sûr est le signe.
Le signe que la secousse n’est pas loin. Tout à coup, tout s’écroule à l’intérieur, dans un grand fracas.
Je ne me sens pas à ma place, la mélancolie fait des ravages, j’ai envie de pleurer, crier et m’enfuir, loin.
J’ai besoin de soleil, de nature, de silence, de ne rien faire. J’ai besoin de me retrouver.
Car, je le sens, chaque jour m’éloigne un peu plus de moi. De mes envies (bien minces à l’heure qu’il est), de mes besoins.
Par ce travail, un immense désenchantement, dans lequel je ne me sens pas utile, pas à ma place.
Ma vie qui ressemble à de « l’obligé », à de la contrainte. Contrainte d’aller travailler pour gagner sa vie, pour avoir un statut social, pour rassurer l’entourage. Contrainte de faire comme si.
Rien dans ma vie aujourd’hui ne me ressemble. Je me demande ce qui m’a conduit là et comment j’y suis arrivée. Il y a bien sûr les croyances familiales dont je suis chargée, que dis-je lestée. Mais il n’y a pas que cela.
Mes choix, ces drôles de choix qui m’ont conduite là où je suis aujourd’hui. Le choix d’un travail, le choix d’amitiés des plus éphémères.
Je sens bien que c’est la fin de quelque chose mais je ne sais pas de quoi.
Je sens bien que ce travail n’est qu’une étape mais vers quoi….?
Cette semaine, je vais annoncer que je souhaite quitter ce poste.
Avant de sombrer totalement et pour arrêter de faire semblant.
