Histoires de vie

J’aime toujours autant ça.

Les écouter parler d’eux, de leur parcours professionnels, de leur histoire de vie au boulot.

Les termes techniques, les compétences, viennent caresser mes oreilles.

J’aime les belles histoires racontées avec passion. Celles qui s’enchaînent joliment, les autres plus chaotiques, celles encore à rebondissements où tout n’est pas linéaire.

J’aime quand les mains s’animent et que les yeux pétillent. Ils sont synonymes du sens.

Du sens donné à son travail, à ses gestes, à ses décisions, à ses choix.

J’aime quand ça questionne, quand ça frotte, que c’est « rugueux ».

Je suis toujours étonnée des compétences, nombreuses, si peu conscientisées parfois, si mal présentées souvent, du manque de fierté à réaliser, à être.

Et puis j’aime les surprises. Un Cv banal et une personne qui donne à voir d’elle le meilleur, dans des mots simples, choisis, justes. Ou au contraire, un CV et une lettre hyper prometteurs et une personne mollassonne, triste, qui ne donne pas envie d’aller au bout de la découverte.

Malgré les difficultés, la violence du quotidien, la fatigue, le trop plein, il me restera toujours ça, je le sais : la curiosité de l’autre.

 

Indigence et pédanterie

Le titre de ce billet n’est pas prometteur, il est limite poussif même…

Ce week-end, j’ai renoué avec le SAMU, avec les urgences.

Les urgences, ce lieu foutraque où se côtoie l’indigence et la pédanterie.

Qui que nous soyons, pour des raisons très similaires, nous souffrons. Que nous soyons le sportif qui s’est blessé, le quinqua victime d’un accident domestique, la mamie recroquevillée sur son brancard, ou bien comme nous que nous attendions une accidentée.

Alors oui, on attend des heures, c’est bruyant, il y fait très chaud, ça court, ça pleure, ça rit, ça tempête, ça parle fort au téléphone « je ne sais pas s’il sort ce soir, oui je sais ça fait 5 heures, c’est moi qui attends pas toi à la fin, bordel !!!! », mais pendant plusieurs heures, nous cohabitons, chacun plongé dans notre humanité.

Je me suis questionnée sur la manière dont les malades sont triés, sur le pourquoi de la présence de vigiles plantés de manière ostentatoire dans le hall. Je me suis retranchée dans ma bulle pour me protéger, j’ai regardé, écouté, épaulé.

Et puis j’ai pensé que c’est une chance folle, oui une chance de pouvoir être pris en charge de la sorte par des personnes consciencieuses, rassurantes, au discours adapté.

Je ne transforme pas l’épreuve, j’imagine juste un monde sans fonctionnaires, ou pour être plus juste avec deux fois moins de fonctionnaires, à quoi ressemblerait un monde sous l’ère  fillioniste.

J’ai dit poussif ? Peut être pas finalement.

 

 

 

 

Marcel # 1

En route pour le Flow Questionnaire !

  1. Avec qui vous entendez-vous le mieux ?   Avec mon Népou, avec mes rares amis.
  2. A quoi passez-vous trop de temps? Actuellement à travailler, à mon grand dam !
  3. Quelles blagues vous font rire? Je suis très sensible à l’humour mais j’ai une aversion pour l’humour trash.
  4. A quand remonte la dernière fois que vous avez fait quelque chose pour la première fois ? Oups, je ne sais plus. Le signe que je suis une vieille routinière ?
  5. Pleurez-vous facilement devant les autres? Je pleure lorsque je suis émue, seule ou devant les autres.
  6. Que prenez-vous généralement au petit déjeuner? Toujours un grand bol de café, du pain grillé avec du beurre. La confiture m’est désormais interdite.
  7. Quelle est la dernière personne que vous avez embrassé ? Ma môman, aujourd’hui.
  8. Quand avez-vous le plus l’impression de ressembler à votre mère ? Quand je m’emporte.
  9. Que faites-vous en premier le matin ? J’ouvre la fenêtre et regarde mes montagnes.
  10. Aimez-vous lire à voix haute devant les autres ? Oui, d’ailleurs, je rêve de faire des lectures… Mais ma voix n’est pas assez puissante.
  11. Quelle ancienne amitié vous manque le plus ? Meilleure Amie d’enfance, mon âme sœur. Plus de 4 années sans nouvelle…
  12. Qu’aimeriez-vous vraiment acheter ? Une belle maison en bois.
  13. Quel trait de caractère aimeriez-vous avoir ? La confiance.
  14. Que préférez-vous regarder à la télé ? Des séries US.
  15. Quand êtes-vous allée pour la dernière fois dans un parc à thème ? Enfant, au parc Astérix.
  16. Jusqu’à quel âge aimeriez-vous vivre ? Vieille mais en bon état quand même…
  17. De quelles vacances vous souvenez-vous avec le plus de nostalgie ? L’Islande, le Canada. Des coups de foudre.
  18. Comment vivez-vous les chagrins d’amour ? Comme une perte, douloureusement, physiquement, psychologiquement… Tout comme mes chagrins d’amitié d’ailleurs.
  19. Aimeriez-vous porter un autre prénom ? Franchement non. Il est moi.
  20. Qu’est ce qui vous fait douter de vous même ? La critique, l’indifférence.
  21. Ce que les autres disent vous importent -t-il vraiment ? Oui, malheureusement !
  22. Quel est le meilleur moment de la journée ? Le petit déj’ le matin, le retour à la maison le soir, le week end.
  23. Cuisinez-vous bien ? Pas du tout, je n’aime pas ça, mon Népou est bien plus doué que moi (et c’est tant mieux).
  24. Quelle saison vous ressemble le plus ? Je suis une automneuse 🙂
  25. Quand avez-vous passé une journée à ne rien faire pour la dernière fois ? Un dimanche sur 2, je ne fais absolument rien.
  26. Etiez-vous un enfant heureux ? Jusqu’à mon entrée à l’école oui.
  27. Achetez-vous souvent des fleurs ? Pas assez souvent à mon goût.
  28. Quel est votre plus grand rêve ? J’en ai 12000. Agrandir notre famille, avoir un nid avec le Népou, qu’il me rejoigne, pouvoir voyager plus, être plus confiance, m’amincir, avoir plus de temps, reprendre des études, écrire un livre….
  29. Dans combien de maisons différentes avez-vous vécu ? 5
  30. Quel est votre pêché mignon ? Le chocolaaaaaaaat

Pilotage automatique

Rentrer le soir après 19 h 30. Après le boulot, après l’hôpital.

Manger vite fait ce qui me tombe sous la main, préparer vite fait quelque chose pour le lendemain.

Au mieux prendre un livre, au pire m’avachir devant la TV, puis m’écrouler.

Se lever à 6 H 30, partir au max. une heure plus tard, s’enfiler dans les bouchons.

8 h 15 au plus tard, allumer l’ordi. top départ de la journée.

Déjeuner en 30 minutes et recommencer.

Alterner les réunions, les groupes de travail, l’administratif, le recrutement.

Quand il reste du temps, papoter autour d’un café, se donner des nouvelles, rire.

Je suis en pilotage automatique. depuis plusieurs mois, pour différentes raisons. Je regarde autour moi les choses changer, vite. Mon organisation de travail, l’organisation de mon service, ma collectivité. Mon monde aussi change de configuration, les piliers qui s’effritent, les rôles qui changent.

Pas le temps. De respirer à fond, de regarder par la fenêtre, de rêver, de faire le vide et même de penser à demain.

img_6109

Last Year

Nous nous sommes levés tard.

Nous avons allumé nos portables et l’un comme l’autre avons lu les messages reçus en cascade. Est ce que nous étions sortis la veille ? Est ce que nous allions bien ? Est ce que nous comptions rester dans la capitale ? Nous n’avons pas compris tout de suite. Alors nous avons allumé la TV et dans la foulée, mon beau-père appelait inquiet que nous n’ayons pas pris la peine de le rassurer.

Il y a un an, nous venions de nous marier et flottait encore autour de nous ce parfum de joie, ce bonheur simple.

Il y a un an, j’avais un entretien pour un nouveau travail. Je croisais les doigts pour être prise, pétrie néanmoins de doutes et d’une peur sourde.

Il y a un an, mon beau père était encore parmi nous, mes parents n’étaient pas encore entrés dans le cercle infernal des opérations et des résidences forcées dans les hôpitaux.

Il y a un an, V. n’était pas encore atteinte de son cancer.

Il y a un an, nous n’avions pas eu cette terrible dispute qui m’a fait prendre conscience, plus que jamais, que tout est ténu, fragile.

Il y a un an, la vie a décidé de nous épargner, nous et nos proches, nos aimés.

Il y a un an notre monde avait commencé à vaciller, mais depuis lors il ne cesse d’être ébranlé. Il y a comme un avant et un après. Des pouvoirs qui s’entrechoquent, des valeurs qui volent en éclats, des colères qui grondent, des contre-pouvoirs, des informations tronquées…

Il y a un an, je voyais la vie d’une certaine façon. Simpliste peut être, différente d’aujourd’hui en tout cas.  Aujourd’hui tout est plus précieux, plus savoureux, plus doux, plus beau, plus fragile aussi. Plus urgent.

Oui depuis un an, tout est infiniment plus urgent…

Prendre de ci de là

Le silence de la pièce, après que tout le monde ait pris son café, dans un joyeux brouhaha ;

Un sourire dans le couloir, un « comment ça va » qui sonne comme une vraie question et non pas comme une interjection lancée à la volée ;

Un repas au cours duquel on se confie, on fait le point sur ce qui va (très bien pour elle) et ce qui ne va pas (pour moi) ; nos projets, nos aspirations, nos espoirs déçus, les hommes (une récurrence) ;

Dessiner ensemble notre demain, séparément mais avec ce qui nous fonde : l’autre.

Fouler le tapis de feuilles qui crissent un peu sous les chaussures. Prendre ce temps pour respirer profondément, avant d’y retourner.

Participer à ce « temps convivial », nouveau moment obligé pour faire croire que nous sommes un tout. Prendre la décision pour moi, de savourer ce café, puis m’en aller.

Avant la fin de la journée, prendre du temps avec collègue désormais préférée, pour faire le point. Tranquillement.

Traverser le parking et observer le ballet des feuilles qui s’offre en spectacle au dessus de ma tête.

Prendre, un peu, de ci de là…

Ici et Maintenant

img_6092

Je considère la boule qui se forme au creux du ventre, parce qu’il me faut reprendre le chemin du travail demain. J’écoute le message, mortifère, qu’elle m’envoie : ce boulot n’est pas pour moi, ce chemin là ne peut pas être mien. Je replonge dans une sensation bien connue : celle de marcher dans des pas qui ne sont pas les miens. En pilote automatique, mue par une force qui est tout sauf vitale…

Je fais défiler les images de ce doux week end avec mon Népou.

Un charmant spectacle, mené tambour battant par 3 jeunes femmes talentueuses et follement énergiques. Un moment exquis que nous n’avons pas vu passer.

Une longue balade dans un parc que nous ne connaissions pas encore, des couleurs d’automne magnifiques, une douceur dans l’air, un moment de vraie joie intérieure. Et la certitude, s’il en était besoin, que c’est dans la nature (même lorsqu’elle est proche du périph’) que je suis le mieux.

Et puis les questions, multiples. Encore….