News from the world : July

Juillet familial

Être présente auprès des cousin-cousine en cours de séparation. Bizarrement, cette épreuve nous a rapproché, permis de recréer du lien, de nous parler autrement. En vérité, avec le cœur. Pour se dire la douleur, mais aussi le soutien et l’amour. Ce que je croyais solide ne l’est finalement pas tant que ça… J’apprends que personne n’est jamais à l’abri.

Accompagner une grande tante en fin de vie. La voir dans la souffrance et la maladie me renvoie à tant de choses… A la vie qu’il faut investir à chaque instant, à ce que je vivrai seule lorsque mes parents eux mêmes vieilleront, à mon rapport à la mort. Ces instants ne sont jamais anodins, ils nous replongent dans notre histoire familiale, dans les liens que nous avons réussis à tisser et dans ce que nous avons raté. Pour ce qui nous concerne, nous avons raté beaucoup de choses…

Juillet professionnel

Il était temps mais j’ai renoué un dialogue de qualité avec Vénérable Directrice.  Je suis heureuse car la situation me pesait et me posait question. Elle a validé les 3 projets sur lesquels je me suis positionnée pour la rentrée et a appuyé ma demande de formation auprès de la RH. C’est un nouveau début encourageant.

Juillet paramédical

Un charmant magnétiseur qui a observé avec son pendule que j’étais peu reliée à la terre (tu m’étonnes !!!), « vous êtes préoccupée par votre famille, elle prend trop de place » (sans déconner !!!!). Il a travaillé sur mes énergies qui partaient dans tous les sens et les a toutes remises dans le droit chemin. Ben ça va vachement mieux.

Mon ostéo que j’aime d’amour (hum). Il est trop mignon lui. Il me parle peu mais parle à mon corps et le remercie à chaque fois qu’il trouve une solution. Tandis qu’il me replace la mâchoire et que j’en pleure, lui remercie. Pareil pour mon dos  sur lequel il appuie avec  force et détermination. J’en ri de douleur (ouaip suis comme ça moi) et lui, poursuit ses incantations à mon corps. « Vous vous connaissez toujours aussi mal (que répondre à ça ???), vous gâchez vos potentiels ». Ah ?! J’ai des potentiels. Quand je lui demande lesquels, il me répond non sans ironie « Cherchez, tout est planqué à l’intérieur de vous ». Amen.

Juillet actualités

Le tour de France, Tapie, les Femen, un train qui déraille en Espagne, les JMJ, La Syrie, L’Egypte, La Tunisie, la météo, la naissance royale, les gens du voyage, DSK again and again, le niqab, Bernadette Lafont, Nabilla again and again. Je ne t’en parle pas, tout a un degré ou un autre m’a profondément choquée, heurtée, énervée, inquiétée.

Juillet tranquille, tropical, juillet de contemplations, de réflexions. Juillet en suspension…

Very bad trip

Notre médecin ressemble à Bradley Cooper. Ce qui donne à l’aventure un petit caractère « léger ».

En apparence tout au moins, car à ce stade, plus rien ne l’est vraiment. Léger.

Tout a son importance, doit être considéré, pris en compte. Tout est sérieux.

Je tente de ne pas me laisser envahir par les émotions, les questionnements, les craintes.

Je ne me projette pas.

Pas plus sur nos chances de réussites que d’échecs.

Je vis les choses au fur et à mesure, dans ma bulle.

Je mets loin les nombreux RDV, les quantités de médicaments à prendre. Que pour certains je trouve inutiles.

Car, certains RDV font plus  l’objet de bavardages que de réelles prises de décision, quant aux vitamines qu’il faut ingurgiter, nous ne sommes pas assurés qu’elles peuvent agir positivement sur le processus.

DOC Cooper est un homme charmant, il manie l’humour avec habilité, est doté d’une ENOOOORME confiance en son potentiel (ce qui est plutôt rassurant). Il parle vite, ne lésine pas sur les termes techniques et nous gratifie de petits films vidéos qui nous permettent de mieux appréhender le processus dans lequel nous sommes engagés.

Tout est si évident pour lui.

Et si peu pour nous.

Nous sommes Madame Cloudy et Monsieur Namoureux,  un couple avec une histoire, des blessures, un rêve qui peine à prendre corps. Il nous faut parfois reformuler, insister pour avoir des clarifications. Le technicien qu’il est doit alors se connecter à notre réalité d’humains, de couple, de futurs parents que nous deviendrons ou pas. Alors seulement il se radoucit un peu lorsque nous tentons de le ramener à nous, non pas à des courbes, des statistiques, des taux, juste nous.

Je ne pense à rien, je n’ai pas peur. Je n’ignore tout ce que cela va supposer, je sais que je vais devoir prendre sur moi et vivre, de fait, la plupart des étapes seule. Je mets à distance.

Pourtant, mon corps me préoccupe, je ne peux pas le nier. Je me demande comment il va réagir. Ce drôle de compagnon qui ne cesse de me jouer des tours, de me mettre à l’épreuve. Cette entité que je ne cesse de torturer (à moins que ce ne soit l’inverse).

Dans cette drôle d’histoire,  il y a aussi les « autres ». Cette nébuleuse (famille, ami-es), majorité silencieuse qui est au courant mais ne demande rien. Par peur de nous blesser, de nous bousculer peut être, voire peut être de nous culpabiliser. Une petite minorité quant à elle, y va de ses conseils à gogo, parce qu’une amie d’une amie…

Notre enfant ne naitra pas du plaisir, de la joie, de la communion de nos corps. Il va être conçu en dehors de nous, après une intervention qui aura générer quelques souffrances, avec du matériel froid et dans une boite. Nous nous sommes fait à cette idée, totalement dépourvue de poésie.

Et mine de rien, la date approche…

Caniculaire

Il faut aller à plus de 1000 mètres pour espérer avoir un peu d’air frais.

Je bénis le vent qui vient caresser ma peau.

Dans ce décor de rêve tout est sujet à contemplation et à émerveillement.

Je ferme les yeux et je me repais du silence.

Ici il n’y a rien d’autre que le chant des oiseaux et le bruissement du vent dans les feuillages.

Je ferme les yeux pour photographier le décor, respirer à plein poumons, me fondre dans les éléments.

Et toucher du doigt le bonheur.

Oui, le bonheur est ici dans cet instant, avec lui…

Le poste idéal…?

– un poste à 80 %,

– pas trop éloigné de mon domicile : durée de trajet de 20 à 40 min

– salaire de 2000 euros bruts /mois, avec avantages tels que les tickets resto

– 6 semaines de congés, des RTT

– un bureau suffisamment grand pour se retrouver à deux sans se marcher dessus et sans être asphyxier dès qu’il fait 25°, dans lequel il y a une clim’ qui fonctionne et un vrai bureau (pas une table sur laquelle je ne peux pas étaler mes petites affaires…), des placards pour ranger mes innombrables classeurs, un grand mur blanc pour y apposer des petites œuvres qui me feront me sentir bien.

– un cadre global accueillant (pourquoi les lieux d’accueil sont la plupart sombres et gris, tristes à mourir), bien décoré sans trop en faire et bien situé.

– dans une structure de taille moyenne, soit 10 à 25 collaborateurs, équitablement répartis entre filles / garçons. Composée de « vrais adultes » qui se sont trouvés et qui ne bossent pas dans le social pour régler leurs problèmes (tu peux sourire). Des personnes capables de s’écouter, travailler ensemble malgré les différences, se remettre en question quand nécessaire.

– pour l’encadrement une personne qui ne débute pas dans le domaine et qui a roulé sa bosse = lire qui sait ce que c’est que le management et ce que cela suppose, qui n’a pas peur du public dit en insertion, qui n’a pas non plus peur des multiples institutionnels aux discours contradictoires (et avilissants).

Quelqu’un qui sait se mettre à l’écoute de l’autre, qui sait être souple tout en étant garante du cadre. Un manager qui connait les forces et faiblesses des uns et des autres, qui sait valoriser le travail réalisé, les progrès et en parallèle qui accompagne pour faire progresser et monter en compétences. Je n’ai pas peur des cadres (ils me rassurent), je n’ai pas non plus peurs des exigences lorsqu’elles sont tenables. J’aime les défis, j’aime l’émulation, la création.J’ai besoin de me sentir toujours « en chemin » et donc d’être formée très régulièrement.

J’ai besoin que tout soit dit, dans le respect de l’autre et dans la bienveillance. J’ai besoin d’une personne qui m’insuffle de l’énergie lorsque je n’en ai plus, qui me freine lorsqu’il m’arrive de me laisser déborder et surtout qui ne me fasse jamais perdre de vue le sens.

J’ai besoin de moments plus légers au travail, plus festifs, qui nous permettent d’alléger les choses tout en gardant du lien entre nous. Des moments choisis dans l’année qui nous permettent de partager autrement et de construire notre histoire commune.

– ma mission serait équilibrée entre de l’accompagnement et une partie de mise en œuvre de projets. J’ai besoin de travailler en autonomie et en collectif, de prendre de la hauteur tout en étant connectée à la réalité quotidienne de terrain.

– je veux continuer à accompagner autrement. Certes avec des objectifs mais pas au détriment de l’être. Prendre le temps de considérer l’autre, regarder son histoire, pointer les freins et faire émerger les compétences et qualités, rendre auteur. Bref un accompagnement réaliste, humain…

Le rêve ?

Le bouquinage de l’été

Intimité par Kureishi

Le pitch de l’éditeur « Ce soir, la cause est entendue : il ne veut plus de Susan, cette femme « dont il sait presque tout ». Après six années de vie commune, quelques mensonges, par bonté, deux fils à élever (trois et cinq ans) qu’il adore, le narrateur, à bout de souffle, prépare son départ, conscient que le désir a déserté la maison. Une dernière nuit à contempler seul cette rupture, à solder pour de bon cette union, consentie pour « nous frustrer et nous punir mutuellement ».

L’avis de la lectrice : Les tergiversations, les errements, les questionnements et certitudes d’un homme qui va quitter sa femme. Parce qu’il le doit, parce que malgré leurs deux enfants, ils sont devenus des étrangers l’un pour l’autre. Un manque d’amour, de considération, d’admiration s’est emparé d’eux.

Quelques longueurs, un personnage central assez peu sympathique au fond, auquel j’ai eu envie de mettre des claques. Mais cet homme en crise est un adulte qui sait que quelle que soit la décision prise il va souffrir et faire souffrir. Le cheminement est poussé à son extrême mais il est présenté avec justesse. Et puis, il montre de manière assez clinique le processus de désamour, deux êtres qui se sont plu se tapent sur les nerfs et finissent par être des étrangers l’un pour l’autre.

Notation : ♥

Un été sans les hommes par Hustvedt

Le pitch de l’éditeur « Incapable de supporter plus longtemps la liaison que son mari, Boris, neuroscientifique de renom, entretient avec une femme plus jeune qu’elle, Mia, poétesse de son état, décide de quitter New York pour se réfugier auprès de sa mère qui a, depuis la mort de son mari, pris ses quartiers dans une maison de retraite du Minnesota. En même temps que la jubilatoire résilience dont fait preuve le petit groupe de pétillantes veuves octogénaires qui entoure sa mère, Mia va découvrir la confusion des sentiments et les rivalités à l’œuvre chez les sept adolescentes qu’elle a accepté d’initier à la poésie le temps d’un été, tout en nouant une amitié sincère avec Lola, jeune mère délaissée par un mari colérique et instable… »

L’avis de la lectrice : Si l’été se déroule sans les hommes, ils sont partout. Dans la figure du père absent mais aimant, parfois violent, dans celui du mari volage, du frère suicidaire, du harceleur… Des hommes qui marquent d’une manière ou d’une autre les enfants, les jeunes filles puis les femmes et enfin les mères.

Grosse déception que la lecture de ce livre. Un roman fourre-tout, à tiroir, des histoires qui s’enchevêtrent. Je n’ai d’ailleurs pas toujours compris en quoi elles servaient le propos. La narratrice s’adresse à son lecteur de manière totalement décalée et indélicate, une fin qui m’a donné le sentiment d’être un peu bâclée, des théories fumeuses sur l’égalité homme_ femme. Pourtant il y avait ici matière à faire quelque chose de grand. Pour montrer la transmission, l’héritage, la filiation. Il y a dans ce livre plusieurs communautés de femmes très attachantes, chacune à sa manière, malheureusement peu mises en valeur (à l’exception d’Abigail peut être et de la petite Flora).

Les morues par Lecoq

Le pitch de l’éditeur «  C’est un roman qui commence comme cela :
« Au début, il y a la sonnette – et la porte qui s’ouvre et se referme sans cesse. Des pas qui résonnent dans l’entrée. Et des embrassades, des « ah », des « oh ». T’es déjà arrivé ? J’croyais que tu finirais plus tard le taff. Ouais, mais finalement j’ai bien avancé. Hé, Antoine on va pas parler boulot ce soir, hein ? Ça serait de la provoc ! Un brouhaha généralisé. Des verres qui tintent. T’as apporté les bougies ? Non c’était à Ema de le faire. »
Et c’est un roman qui commence aussi comme cela :
« Depuis une dizaine de minutes, Ema gardait la tête obstinément levée vers la voûte. En suivant des yeux les courbes compliquées des arches gothiques de l’église, elle espérait éviter de pleurer. Mais d’une elle commençait à avoir sérieusement mal à la nuque et de deux il devenait évident qu’elle ne pourrait pas échapper aux larmes de circonstance. »
C’est donc l’histoire des Morues, d’Ema et sa bande de copines, de ses amis, et, si l’on s’y arrête une minute, c’est le roman de comment on s’aime en France au début du XXIe siècle.
Mais c’est davantage. »

L’avis de la lectrice : Un pur roman de vacances, pas prise de tête, enlevé et drôle, qui ne s’épargne pas quelques longueurs. Rafraichissant,  à lire si tu tombes dessus.

Faire son métier

Pour accompagner. Pas un numéro, pas un dossier anonyme. Une personne dont je connais  l’histoire professionnelle et dont il m’arrive de bien connaitre l’histoire personnelle.

Pour créer du lien. Faire des rencontres, découvrir des personnalités, des représentations du monde, des réalités.

Pour révéler. Des compétences, des savoirs faire, des qualités, des lumières, des freins, des ombres.

Pour aller vers l’emploi. Accompagner à faire une lettre, un CV, décrocher un téléphone, chercher des offres, aller à un RDV, passer un entretien, suivre une formation.

Pour prendre le temps. De créer de la confiance, pour me mettre à l’écoute et sonder.

Pour être dans le monde. Un maillon actif au service de l’autre. Pour donner tout son sens aux notions de solidarité et d’insertion (bien que j’exècre le mot).

Pour combattre le chômage et les inégalités.

Pas pour faire du chiffres, pas pour vendre des prestations, pas pour gagner du temps, pas pour être noyée sous de l’administratif, pas pour appliquer des lois vides de sens qui broient…

Faire mon métier pour l’humain et rien que pour lui.