Mois : décembre 2016
Joyeux !
Je suis totalement passée à côté mais cela ne m’empêche pas de vous le souhaiter…
Des pensées à toutes et tous qui passez ici.
Rétro # 16
En 2106
Après 13 années de bons et loyaux services au service de l’insertion, je suis allée voir si l’herbe est plus verte ailleurs. Concrètement et pour faire court, elle ne l’est pas.
J’ai passé du temps dans les services d’urgences, dans les hôpitaux et les cliniques. Je suis incollable sur l’AVC, le malaise vagal, l’ictus amnésique.
J’ai désespéré de la vie politique française, j’ai décidé de ne plus jamais voter puis me suis ravisée, puis…
Je suis tombée en amour de l’Islande et peux mettre une émotion ferme et définitive sur le terme communion.
J’ai passé des moments revigorants avec des djeuns d’une rare beauté intérieure.
La SNCF était en retard. Encore et toujours et pas arrangeante avec ça (comment ça je suis intolérante ?!!!).
J’ai eu chaud, très très chaud puis j’ai toussé beaucoup. J’ai eu mal, infiniment mal à ma planète et cela ne semble pas s’arranger.
J’ai mis mon livret A à sac pour acheter une fantastique cuisine qui déchire sa race.
Nous avons fêté nos un an (faites que cet amour dure toujours…).
Je n’ai presque pas été malade (!).
Je me suis éloignée définitivement de mes cousins bienaimés et en conçoit une certaine tristesse.
J’ai bu beaucoup de bières (mais alors vraiment beaucoup).
J’ai poursuivi ma découverte des jardins parisiens et de navarre.
J’ai photographié, instagramé en quantité (pas toujours en qualité, je l’avoue) mais avec un bonheur gourmand.
Je suis devenue amie avec mon dentiste et mon orthodontiste, des hommes merveilleux…mais vénaux.
J’ai recruté, beaucoup recruté de professionnels consciencieux, pour lesquels le service public a un sens, est une valeur forte.
Je suis devenue bronde puis blune.
J’ai découvert le distributeur de vernis (THE découverte !!!!).
J’ai pleuré et prié pour la Syrie, pour Nice, pour Berlin…
J’ai rêvé piétiner la Loi El Khomri.
J’ai regardé TOUTES les soirées politiques relatives aux primaires de la droite (et j’ai eu envie de me pendre).
J’ai eu mal à mon statut (de fonctionnaire).
Il a été question de place (toujours et encore), de famille, de légitimité professionnelle, de valeurs, d’aspiration, de temps perdu jamais rattrapé, du temps pour les autres et trop peu pour moi.
Il y a eu des retrouvailles et des rendez-vous manqués, des pleurs, des absences prolongées, la conscientisation (s’il en était besoin) de ma finitude et de celle de mes aimés, des rires doux et salvateurs ; il y a eu des colères, des renoncements, des moments fugaces de grand bonheur, de la fatigue, le sentiment d’avoir toujours la tête sous l’eau, de l’amour doux et fort, bien peu d’amitiés…
Bref, la page d’une année que je suis très heureuse de tourner…
Holidays
Marcel # 3
Il continue le Flow !
Un père et passe
Chaque année, aux abords de Noël, notre famille se crispe, pour des raisons diverses et variées.
Cette année, pour une raison qui m’échappe mon père nous fait des crises d’autorité, dénuées de sens.
Plus le temps passe, et malgré mes années de thérapie, et plus le fossé entre nous se creuse. Une incompréhension mutuelle abyssale nous oppose.
Ce qui ne faisait que m’égratigner il y a quelques années, voire même me frôler le cuir ; m’irrite et me blesse aujourd’hui.
A cause de l’âge sans doute, à cause de cette famille que nous n’agrandirons pas avec le Népou, à cause de l’urgence que je ressens de plus en plus, de manière prégnante.
Nous avons raté le coche, nous ne nous sommes jamais rencontrés, j’ai pourtant fait des efforts mais rien n’y fait, il y a toujours quelque chose qui grince, qui accroche. Ces choses que je ne sais pas faire (le jardin, les confitures, la cuisine de manière générale), le goût que je n’ai pas (pour les antiquités), le vrai travail que je ne réalise pas (je suis fonctionnaire et ne travaille que 37, 30 heures / semaine) et coup de grâce suprême, cet enfant que je ne ferai jamais.
A quand cela peut-il remonter ? Au commencement je crois, à son besoin d’être un fils parfait (pour des parents qui ne l’ont jamais aimé) mais un père absent. A sa manière de toujours prendre parti pour môman lorsque celle ci dénigrait avec plaisir et perversité sa fille à lui (trop grosse, trop grande, pas assez gracieuse, pas assez gentille….). A sa façon de toujours se taire, toujours botter en touche pour toutes les grandes décisions. Voir petit, penser petit, faire petit ; tel a toujours été son credo. Ne pas se faire remarquer, ne pas attirer l’attention sur soi. Surtout pas de vague.
De vagues, il n’y a en a jamais eu et il n’y en aura jamais.
Je crois que je peux mettre des mots sur cette colère sourde. C’est celle de voir cet homme de 70 ans, dénigré autant d’années par sa mère, qui ne supporte pas de la voir en maison de retraite, qui ne se fait pas à son absence, qui n’a pas coupé le cordon et qui dès lors nous le fait payer, à sa manière.
Je me demande, si ce qui sort en ce moment, c’est la jalousie, la tristesse ou l’absence. Il me semble que je pleure la place béante du père, les re-pères qu’il ne m’a jamais donnés.
Marcel # 2
La suite du Flow Questionnaire !