Struggle

Parmi toutes les injonctions stupides que je me suis infligée, il y a le famous « dépêche toi ».

Derrière ce dépêche toi, il y a une longue liste de récriminations enfermantes, de celles qui vous font vivre en apnée.

Ce dépêche toi, pour partie m’incombe et incombe pour l’autre partie à mon éducation. Dans ma famille on ne se pose pas, il faut penser à plusieurs choses à la fois (quand on aura terminé ça, il faudra faire ça, puis ça), se projeter à demain quand aujourd’hui vient à peine d’éclore. Se poser est signe de fainéantise, trainer un peu signe de faiblesse. Chez moi on ne traine pas.

Ainsi, ce dépêche toi a habité mon enfance, puis j’ai fait corps avec lui adulte.

La société par ailleurs, les réseaux sociaux, les blogs n’aident pas à choisir un mode slow life.

Il m’a fallu du temps pour comprendre, pour l’intégrer et l’assumer : je ne suis pas faite de ce bois là.

J’ai besoin de me poser. J’ai besoin de silence, de m’extraire, de prendre soin de moi, tout simplement.

Mon alerte imparable ? L’hyperphagie qui, dès que je commence à ne plus avoir d’énergie, à devenir plus sensible, vient à nouveau me dévorer de l’intérieur.

Je dois toujours lutter pour ne pas être en ébullition intérieure ou pour ne pas me laisser envahir par un quotidien de travail souvent lourd.

Je commence juste à faire mes premiers pas sur mon chemin zen…

 

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Courir après lui, tout le temps

Trois soirs par semaine, je me rends à la maison de repos pour la visiter. Je rentre tard. Je commence par m’écrouler. Je prépare le diner, puis le repas du lendemain et ensuite je me pose un peu pour écrire ici.

Un soir par semaine, je vais faire mes courses. Et rebelote. Ecroulage, cuisinage, écrivage.

Je m’accorde un soir par semaine. Pour les RDV divers et variés ou pour moi. C’est selon.

Lorsque je peux m’accorder du temps, je médite, j’écris dans mes nombreux carnets ou bien je téléphone.

Les weekends où je suis seule, je m’occupe de ma maison principalement, je m’aère, je vois les rares amis qu’il me reste, j’essaye de faire baisser ma liste de livres à lire.

Il me semble, que malgré mes efforts, pour rationaliser, je n’ai jamais le temps. Il me manque.

A la table du petit déjeuner, dans la salle de bain, le midi, le soir, le week end et plus que tout lors de mes congés ou vacances.

J’ai entendu cette semaine, que le temps nous parait plus long à mesure que nous vieillissons car nous vivons de moins en moins de premières fois.

Il semble que ce soit le cas pour moi…

 

Inside Home

Se lever quand le corps le décide

Prendre le temps, au moment du petit déjeuner, sans se laisser envahir par les trop nombreuses mauvaises nouvelles

Décider de tout ce à quoi cette journée ne ressemblera pas : stress, courses, désillusions, oubli de soi

Ranger, trier, faire le vide et sentir qu’à l’intérieur la pression retombe un peu. Laisser rentrer le soleil, s’autoriser pour quelques minutes seulement à ouvrir grand les fenêtres

En fin de matinée, prendre le temps de l’écriture dans les petits carnets, découper, assembler, s’adonner ces petits plaisirs qui désormais n’ont plus beaucoup de place dans le quotidien

Manger quand le corps le décide

Savourer le silence, la présence à soi

Aimer infiniment cet intérieur qui, enfin, ressemble de plus en plus à ce que je souhaitais en faire

Mon lieu, mon rempart, ma bulle, ma coquille de protection…

Rapport au temps

Depuis quelques semaines, je suis la cobaye d’une coach en formation.

Elle teste sur moi sa pratique et ses outils. C’est curieux et hyper boostant à la fois. Éclaircir son point de vue, argumenter, partager, confronter.

Je lui ai posé ma problématique qui est mon rapport au temps.

Ce rapport au temps prend des proportions assez folles depuis que je travaille de nouveau à 100 %. Je ne sais pas comment je me débrouille mais j’ai le sentiment intérieur et physique d’être totalement débordée.

Vous objecterez à juste titre que j’ai des horaires de bureau, que je vis seule la plupart du temps et sans enfant, sans animaux non plus. Je ne fais pas de sport, je ne suis investie dans aucune association, je n’ai pas d’activités particulières non plus.

So what ?

Bah je ne sais pas. Il y a cette folle fatigue permanente (et depuis des lunes), il y a ce sentiment que je n’ai plus de place pour moi. Moi et l’écriture, moi et la méditation, moi et la lecture, moi et ma maison (moi quoi). Je n’écris presque plus, plus de manière quotidienne en tout cas, je ne lis presque plus car je me laisse happer par des conneries sur internet, je médite moins que je le souhaite et enfin ma maison ressemble à une ville assiégée.

Je suis sans doute mal organisée, car le soir, en rentrant je dépose mon cerveau et mon corps sur mon vaste canapé. Et les heures défilent. J’aimerais bien mais je peux point.

Aussi, l’année précédente a filé à la vitesse de la lumière, sans que j’investisse réellement et à fond ce qui me tient à cœur.

Ma coach me dit que tout est dans la volonté, dans les contrats que l’on signe avec soi, dans les compartiments que l’on s’autorise à créer pour son bien être.

Sincèrement, je ne sais pas…

Pilotage automatique

Rentrer le soir après 19 h 30. Après le boulot, après l’hôpital.

Manger vite fait ce qui me tombe sous la main, préparer vite fait quelque chose pour le lendemain.

Au mieux prendre un livre, au pire m’avachir devant la TV, puis m’écrouler.

Se lever à 6 H 30, partir au max. une heure plus tard, s’enfiler dans les bouchons.

8 h 15 au plus tard, allumer l’ordi. top départ de la journée.

Déjeuner en 30 minutes et recommencer.

Alterner les réunions, les groupes de travail, l’administratif, le recrutement.

Quand il reste du temps, papoter autour d’un café, se donner des nouvelles, rire.

Je suis en pilotage automatique. depuis plusieurs mois, pour différentes raisons. Je regarde autour moi les choses changer, vite. Mon organisation de travail, l’organisation de mon service, ma collectivité. Mon monde aussi change de configuration, les piliers qui s’effritent, les rôles qui changent.

Pas le temps. De respirer à fond, de regarder par la fenêtre, de rêver, de faire le vide et même de penser à demain.

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Hours and Hours

Je pourrais rester des heures lovée dans mon canapé à lire et écrire.

Je pourrais rester des heures à laisser s’égrainer le temps, à mettre loin les bruits, les contingences du quotidien, le tourment des questionnements et des incertitudes.

J’aime mon antre, plus que de raison, sans doute. J’aime sa douceur, la paix qu’il m’offre, la  manière dont il m’enveloppe.

Chaque chose ici a été choisie minutieusement, parfois en coup de vent, parfois sur un coup de tête, mais tout est moi,  familier, étrangement rassurant.

Ici je n’ai besoin de rien. Rien d’autre que la vue sur mes montagnes (un peu bouchée en ce moment mais je m’en contente), du thé,  du raisin sec, mes couvertures et une pile de journaux et de livres.

C’est mon programme pour une semaine…

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En tous sens

Mes cours de méditation se sont arrêtés. Avec cette fin annoncée, un pincement au cœur. Celui que ça se termine et d’être lâchée seule dans la « nature », celui de ne plus être entourée et accueillie par le groupe.

Le groupe, celui qui tend vers un même objectif même lorsqu’il ne s’est pas choisi, celui qui est porté par les mêmes valeurs possède des ressorts de puissance. J’ai aimé ça.

Comme j’aime la méditation bien que sa pratique au quotidien soit bien plus difficile que je ne l’ai imaginé. Il faut se consacrer du temps, se consacrer à son esprit, son corps aussi, se traiter avec bienveillance, laisser passer les ombres, nombreuses qui me traversent tous les jours.

J’attends ces RDV avec moi, je les aime. Ils sont difficiles mais ils me font du bien. Je ne sais pas s’ils nettoient en profondeur, si je tiendrais sur la distance mais pour l’instant ils sont mon indispensable sas en rentrant du travail.

Après plusieurs années de lectures sur le sujet, de recherches infructueuses pour intégrer un cours abordable, j’ai enfin trouvé et je me souhaite de continuer sur ce chemin intérieur.

 

Une semaine déjà…

Une semaine avant ma nouvelle vie

Une semaine d’entre deux

Curieuse sensation

Le beau temps est là, comme un clin d’œil

Je tente d’habiter chaque seconde, de respirer à plein poumon, de prendre le temps

Ah ce temps, si précieux, celui qui me manque tant et que je n’aurais plus beaucoup pour moi

C’est une vraie source d’angoisse en fait

J’essaye de ne pas me projeter néanmoins

Je savoure tout ce qui m’est offert. La présence, les signes amicaux sous forme de sms quotidiens, les petits messages qui viennent réchauffer le cœur.

Je profite : balade, culture, lecture, pauses multiples.

J’accueille avec délectation

Investir le temps

Le temps s’égrène peu à peu.

Plus que deux petites semaines.

Mon message de départ est écrit, le pot de départ pensé, les relais de mes candidats sont en cours. Je vide mon bureau un peu tous les jours, pas trop. Je suis attentive aux messages, aux gestes, adressés par mes collègues, en freinant mes élans d’émotions néanmoins.

Je pensais que tout se ferait en douceur mais non. Mon corps se rebelle, comme à chaque changement radical (si peu au final). Je ne tiens plus debout, je flanche. Enfin, lui plutôt. Il me signifie…quoi ? je ne sais même pas.

Chaque jour, je me répète que j’ai été choisie, « C.H.O.I.S.I.E. », que ça va bien se passer. Mais ces affirmations positives, ne sont pas suffisantes. La peur est là. Et le sentiment qu’encore une fois, je vais vivre cette grande étape loin de mon Népou…

Week end

Redonner à la maison un semblant de visage « humain »

Ranger ce qui trainait depuis des semaines

Remettre de l’ordre dans l’administratif

Jeter aussi

Faire des cartes de voeux, courtes cette année, le coeur n’y est pas

Faire le point sur les cadeaux de Noël, les derniers. Rien de superflu. De l’utile et du symbolique.

Prendre le temps de se reconnecter à la nature et au silence. Le silence dont j’ai eu tant besoin ces dernières semaines et que je n’arrivais pas à faire en moi.

Il m’est apparu, en écoutant l’oraison funèbre de mon beau père, que la vie n’est qu’un fil ténu. Qu’il est important de se dire lorsqu’il est encore temps. A la différence de mon beau-père qui a eu deux fils aimants, présents pour l’accompagner jusqu’à son dernier souffle, je n’aurais personne. Cette réalité déchirante, rend cette fin d’année douloureuse et lourde.

Je compose mon gloubiboulga spirituel, fait de lectures, de méditation et d’EFT pour faire entrer un peu de sérénité.

Je m’apprête aussi à solder 2015. Une année fabuleuse et terrible à la fois. Fabuleuse, car je me suis mariée et que cette journée fut une des plus belles, sinon la plus belle de ma vie et terrible au plan national et personnel aussi avec la mort subite de mon beau-père.

Il me faut du temps, pour digérer, réfléchir, tourner les pages, me projeter…