Petits pas…

Longtemps, j’en ai rêvé. Faire mon carton, y glisser mes tableaux, les affaires du quotidien auxquelles je tiens, quelques dossiers puis enlever le nom sur ma porte et partir.

J’en ai rêvé plusieurs années, ne sachant comment sortir d’une situation professionnelle étouffante et énergivore. Je suis ainsi, je peux supporter des années durant ce qui me dévore de l’intérieur.

Sans doute n’étais-je pas prête, pas assez forte, pas assez confiante pour prendre cet envol tant attendu.

Et puis il y a eu cette offre, cette occasion et a ma grande surprise, le tour était joué.

Il m’a semblé, qu’encore une fois dans vie tout arrivait trop tard. Après les doutes, les égratignures, les nuits sans sommeil, les non dits entre collègues, les multiples remises en question qui laissent sur le carreau, les face à face destructeurs.

Aujourd’hui donc, je m’apprête à quitter le poste que j’ai occupé pendant une longue décennie. Et cette impression est des plus curieuse. Accueillir les réactions contrastées des collègues, celles de mes accompagnés, leurs émotions , leurs retours sur mon accompagnement. Car, finalement, c’est là que se situe le cœur de ce qui me remue. Ce qu’ils et elles pensent de moi, comment ils me le disent, avec quels mots, quelles tournures, quels regards. Je vis des journées remuantes, comme je n’en ai jamais vécues professionnellement. Je mesure que ce travail, que j’ai souvent trouvé vain car « immesurable », fait sens.

Je pars avec cette énergie, avec cette pointe de fierté d’avoir pu aider. Un peu, beaucoup, pas toujours, souvent. Du fond du cœur…

Week end

Redonner à la maison un semblant de visage « humain »

Ranger ce qui trainait depuis des semaines

Remettre de l’ordre dans l’administratif

Jeter aussi

Faire des cartes de voeux, courtes cette année, le coeur n’y est pas

Faire le point sur les cadeaux de Noël, les derniers. Rien de superflu. De l’utile et du symbolique.

Prendre le temps de se reconnecter à la nature et au silence. Le silence dont j’ai eu tant besoin ces dernières semaines et que je n’arrivais pas à faire en moi.

Il m’est apparu, en écoutant l’oraison funèbre de mon beau père, que la vie n’est qu’un fil ténu. Qu’il est important de se dire lorsqu’il est encore temps. A la différence de mon beau-père qui a eu deux fils aimants, présents pour l’accompagner jusqu’à son dernier souffle, je n’aurais personne. Cette réalité déchirante, rend cette fin d’année douloureuse et lourde.

Je compose mon gloubiboulga spirituel, fait de lectures, de méditation et d’EFT pour faire entrer un peu de sérénité.

Je m’apprête aussi à solder 2015. Une année fabuleuse et terrible à la fois. Fabuleuse, car je me suis mariée et que cette journée fut une des plus belles, sinon la plus belle de ma vie et terrible au plan national et personnel aussi avec la mort subite de mon beau-père.

Il me faut du temps, pour digérer, réfléchir, tourner les pages, me projeter…

 

Wanted

Je cherche

de l’inspiration

du réconfort

des envies

un nouveau chemin à suivre

l’amour

des amis

de la confiance

de la sérenité

du calme intérieur

une nouvelle vie peut être

Décembre

Quelle drôle d’année, quelle éreintante fin d’année.

Tout est réuni pour que cette année soit triste, vide de sens et pourtant, j’ai envie d’inviter l’esprit de Noël.

J’ai envie, un cours instant, d’oublier.

Les affligeants résultats politiques et les petites phrases qui les ont suivis,

Les fantômes qui planent,

Les personnes trop vite parties.

J’ai envie d’unité, de douceur, de bienveillance et d’amour.

Chiche !

Memento mori

Lorsque nous avons été présentés, il a décrété qu’il m’aimerait quoi qu’il puisse arriver.

Son fils m’aime, il m’aimerait de manière inconditionnelle, sans même me connaitre.

Un personnage mon beau père !

Je suis devenue sa belle fille avant même que son fils sache s’il voulait vraiment s’engager avec moi.

120 kilos de rire, de mauvaise foi, de générosité, de colère, de sensibilité.

Un drôle de bonhomme, un père poule comme on en trouve peu dans sa génération. Un homme de peu de mots, discret et parfois fort en gueule, dont le seul objectif était que ces deux fils « soient bien, heureux ».

Depuis le mariage, nous nous sommes peu vus, nous avons peu échangé sinon des « ça va » et quelques mots sur le quotidien. Vite fait, sans plus.

Nous ne savions pas qu’il était mal, qu’il négligeait sa santé, qu’il n’avait plus la force.

Alors, cet appel, celui qui dit que beau papa est au plus mal, que son diagnostic vital est engagé, nous a mis KO debout.

Le voir sur son lit d’hôpital, saisir l’infinie souffrance de mon Népou m’ont fait basculer dans une réalité que je ne soupçonnais pas. Le fil ténu de la vie, l’importance de chaque moment de bonheur, l’importance des présences, de l’amour. Je sais désormais que tout peut basculer. Je le savais avant, je ne suis pas naïve bien sûr, mais ces derniers évènements m’ont fait prendre conscience des choses autrement.

C’est la vie, la mort.

Mais quel coup du sort ! Il vient nous secouer, ébranler nos fondations et nos croyances, secouer les liens, les mettre à l’épreuve. Chacun, nos regardons ce que nous avons fait de notre vie, nous interrogeons nos liens avec lui, nous questionnons demain, ce que sera notre famille sans lui.

Pour le moment, nous resserrons les liens pour affronter le difficile quotidien.