Si seulement

J’aimerais que Paris soit toujours aussi doux que ce week end.

J’aimerais que nos dimanches ressemblent toujours à celui ci : du soleil, de la douceur, des amis , du rire, un bon repas. Une évidence.

J’aimerais que nous arrivions toujours à rire comme ça. Pour tout, pour rien, comme des enfants.

J’aimerais que nous nous aimions toujours comme ça. Doucement, sincèrement, fortement.

J’aimerais qu’il y ait toujours au fond de mon être cette paix qui me fait me sentir dans le monde, légère, heureuse.

J’aimerais que certains week ends ne se terminent jamais.

Des week ends comme celui ci où tout semble simple, fluide, follement printanier.

IMG_20160502_185517

Paris…

Paris
Où fait-il bon même au coeur de l’orage
Où fait-il clair même au cœur de la nuit
L’air est alcool et le malheur courage
Carreaux cassés l’espoir encore y luit
Et les chansons montent des murs détruits
Jamais éteint renaissant de la braise
Perpétuel brûlot de la patrie
Du Point-du-Jour jusqu’au Père-Lachaise
Ce doux rosier au mois d’août refleuri
Gens de partout c’est le sang de Paris
Rien n’a l’éclat de Paris dans la poudre
Rien n’est si pur que son front d’insurgé
Rien n’est ni fort ni le feu ni la foudre
Que mon Paris défiant les dangers
Rien n’est si beau que ce Paris que j’ai
Rien ne m’a fait jamais battre le cœur
Rien ne m’a fait ainsi rire et pleurer
Comme ce cri de mon peuple vainqueur
Rien n’est si grand qu’un linceul déchiré
Paris Paris soi-même libéré
Louis Aragon, 1944

Le Jour d’après

CTwYCHLWwAADzMz

On se coupe de toute bribe ne serait ce infime d’information

On ouvre grand les fenêtres parce qu’il fait beau dehors

On savoure chaque bouchée du petit déjeuner

On respire bien fort et à plein poumon lorsqu’on est dans la rue

Nous avons décidé d’aller marcher, hier et aujourd’hui encore parmi les parisiens parmi tous ceux qui sont là bien présents, bien vivants

C’est notre acte de résistance, notre acte de réconfort à nous

On ne pense à rien et surtout pas à demain

La ville ce matin encore est incroyablement silencieuse, empreinte de peur tapie et aussi de d’envie de vivre

Le mot terrifiant de guerre résonne terriblement à notre oreille

On ne pense pas à demain, parce que demain certains des miens reprendront le métro, auront à traverser la ville, à continuer à vivre malgré tout

On est à aujourd’hui. Une journée baignée de soleil, une journée pas tout à fait comme les autres

Le jour d’après. Celui où les langues, les critiques, le désarroi, la peine éclosent.

 

 

Quelques jours ailleurs

Prendre un thé dans une toute petite boutique, avec une seule table et deux chaises, entourés de thés, de livres, servis par un homme passionné qui parle des thés comme de rencontres amoureuses.

20150227_164805

Autour d’un bon repas coréen, parler ensemble du mariage, tous les quatre. Définir les lignes de ce que sera notre cérémonie laïque. Évoquer tous les mariages auxquels nous avons assisté, ceux que nous avons gardé en mémoire et les autres.

Rire au spectacle de Nora Hamzaoui. A gorge déployée, comme nous ne l’avions pas fait depuis longtemps. Savourer la parenthèse, aimer l’écriture vive, regarder la comédienne tenir la salle non sans gourmandise.

Aller voir Birdman. Un acteur déchu qui retrouve le chemin de la gloire. Quand la fiction rencontre la réalité, quand le réalisateur interroge la culture et ses mythes.

A Paris, être toujours aussi heurtée, par le nombre incalculable de mendiants, de SDF. Intolérable. Ne plus supporter cette ville où tout et tout le monde va trop vite, sans jamais se regarder, sans se sourire. Enervant.

Avoir le sentiment, pour quelques jours, d’avoir évacué le quotidien. Avec bonheur et soulagement.

Garder des vacances …

Le café glacé chez Nespresso, avec Cousine de Paris,  sur les Champs et apprendre que Georges était là il y a 15 jours.

Le quartier de Belleville dans lequel nous nous sommes perdus, quartier populaire parmi les quartiers populaires.

Jobs au ciné, pour tromper la pluie

Roy Lichtenstein à Beaubourg : waouh !!!

Doisneau aux Halles

La visite de la Sainte Chapelle, puis le Musée de la Police, puis les Jardins de la Reine à Versailles et enfin le parc de Sceaux à la bordure de Paris (Chamarande pour une autre fois Armelle 😉

Une nouvelle paire de chaussures qui BRIIIIILLE

Passer un petit moment avec Delphine, sur les bords de Seine

Paris l’été, accessible, presque tranquille

Les petits déjeuners qui trainent, les apéros en terrasse et à la maison, les repas confectionnés à 4 mains

Le corps qui lâche au jour 6 (forcément, je te fais grâce des détails)

Quelques lectures dont je te parlerai plus tard

L’envie que ça ne s’arrête pas…

News from the world : august

Motifs de réjouissance

Berlusconi mis en examen (et je le souhaite prochainement en taule) et Amina libérée. La justice rendrait donc justice… ?

Les mondiaux d’athlétisme et la découverte de Renaud Lavillenie. Suis tombée grave amoureuse de ce petit bonhomme qui s’élance dans les airs. Il m’a grave collé la chair de poule.

Motifs d’énervement

Un taré qu’on laisse libre (parce qu’il est mal diagnostiqué, parce qu’il n’y a pas assez de places dans les établissements de soins ?) et qui poignarde un jeune homme en devenir.

Le vol du fauteuil de Philippe Croizon, amputé des 4 membres. Heureusement retrouvé quelques jours plus tard. Il faut être sacrément crasseux pour commettre ce type de vol.

Le devoir d’inventaire de la droite, la gauche qui se projette en 2025 : morte de rire, est-il possible d’être plus mauvais ?

Patrick Montel pendant les mondiaux d’athlétisme, le niveau 0 du journalisme sportif : un savant mélange d’inculture, de misogynie et de complexe de supériorité.

Une famille que l’on croyait disparue, des moyens colossaux pour la retrouver et apprendre quelques jours plus tard qu’il s’agissait de 2 couples qui s’étaient disputés et qui sont rentrés chez eux. Un pur scandale.

La Syrie, L’Egypte. Des situations qui font mal et qui effrayent. Qui peut dire à quoi sert l’ONU aujourd’hui ?!!!

In petto

Un été en demi teinte, peu de sorties, peu d’apéros et pas de barbecue, peu de lien social. Trop de choses à penser, à gérer, à prévoir. Trop de fatigue aussi, le corps qui lâche, le sentiment prégnant de solitude. Un état qui s’appellorio le spleen…

L’envie d’acheter un terrain pour y construire notre maison container… c’est bon le rêve…

Le besoin de connexion avec Namoureux, le besoin qu’il prenne soin de moi, ce qui est impossible pour lui actuellement.

J’ai pris du temps à rédiger mon « projet sens« , (projet de vie, familial, projet de mère). Cela m’a permis d’échanger avec ma mère sur ma propre naissance dans le détail et de comprendre certaines choses à la lecture de ces nouvelles informations.

La lecture du livre de Lise Bourbeau « Les 5 blessures qui empêchent d’être soi-même », sur les conseils de Julie (merci !). Comme il est étourdissant de lire ce que l’on sait de soi, intimement, enfoui ou pas dans les arcanes de notre conscient et de notre inconscient. Il me fallait le lire maintenant, dans les mots d’une autre,  pour comprendre dans toute sa mesure ce que revêt cette blessure (d’abandon) pour moi.

Tout de suite

Les vacances ce soir. La valise est prête, le programme aussi. C’est bon de partir lorsque tout le monde est rentré. Une toute petite semaine de vacances avec Namoureux, à Paris. Expos, balades, visites, famille. Une parenthèse avant d’affronter un septembre décisif.

A très vite

Ron Mueck (maitre du temps)

Artiste australien, demeurant à Londres, Ron Mueck travaille la matière. C’est un modéliste d’une précision chirurgicale, une personne qui dompte le temps pour produire des figures humaines, des portraits, qui campent le temps.

Il faut aller voir l’exposition mais plus encore le documentaire qui lui est consacré.

Ron Mueck travaille en équipe, dans le silence d’un petit atelier dans lequel il entre le matin pour façonner des visages, des corps, des expressions jusque tard. Peu de mots, mais des gestes exigeants, des regards, des réflexions, des caresses. Ron Mueck caresse doucement ses œuvres, comme on le fait avec un être que l’on aime infiniment, définitivement.

Car Ron Mueck parle à ses œuvres d’ailleurs, il me semble qu’il y a un peu de lui en chacune d’elle. Une expression, un regard, une mimique.

Il dépeint le temps, les relations avec une certaine tristesse, voire une nostalgie.

J’ai trouvé son travail puissant, il faut regarder « Couple under an umbrella », se laisser imprégner par la force de ce tableau qui n’en est pas un. Ils sont seuls au monde et nous nous faisons les voyeurs de leur relation. On les épie, on les regarde par en dessous. On pourrait les envier. Ils sont seuls au monde, figés dans l’éternité.

Image du web. A découvrir jusqu’en octobre http://fondation.cartier.com/#/fr/art-contemporain/26/expositions/866/en-ce-moment/862/ron-mueck/

Il faut compter 9.50 euros pour l’entrée. Un brin excessif….