Est ce l’air du temps (morose), ma fatigue combinée à ma lassitude, les messages récurrents dont on m’abreuve au quotidien ?
Je ne sais pas mais j’ai envie d’affirmer ici, cachée derrière mon anonymat presque protecteur, que j’aime mon pays.
Ne soyez pas effrayé-es, je n’ai pas viré bleu marine, je n’ai aucun penchant nationaliste, je ne suis pas atteinte de chauvinisme aigu, non rien de tout cela.
C’est juste qu’à force d’entendre trop de choses qui m’écorchent les oreilles, j’ai besoin de l’écrire quelque part. Et le quelque part le plus adapté, c’est ici.
J’ai voyagé un peu. En Europe surtout, au Maghreb… Ces immersions, ces rencontres avec d’autres coutumes, ces confrontations diverses m’ont permis de mesurer tant les manques que les chances. Celles que nous avons nous ici.
J’aime ce pays et ses contrastes. Tous ses contrastes et ses aspérités. Géographiques, historiques, culturelles.
J’aime la France plurielle, sa diversité, ses couleurs, ses richesses. Aujourd’hui, les évènements tendent à cliver, se méfier, pourtant pour moi, cette France là est belle.
J’aime la France qui permet l’école pour tous. Une école sans doute imparfaite, en souffrance elle aussi, en doute, mais une école qui forme, se bat, pour un accès au savoir pour tous.
J’aime la France solidaire. Ses multiples associations, ses actions de grandes envergures, ses centres sociaux, ses institutions.
J’aime son système de santé qui nous permet de nous soigner, d’être pris en charge, de rencontrer de nombreux spécialistes qui soignent différentes pathologies.
J’aime les 3 mots affichés aux frontons des mairies, sa laïcité chère à mon cœur.
J’aime sa culture, ses musées, ses festivals, la pluralité de sa musique, son théâtre, ses artistes libres d’écrire, jouer, composer, critiquer, dessiner.
J’aime être une femme dans ce pays. J’y suis libre. Je peux m’habiller comme je veux, conduire, sortir…
Beaucoup de choses m’exaspèrent il est vrai, difficile de le nier surtout lorsque l’on fait un métier comme le mien où les situations de précarité nous prennent à la gorge. Je n’oublie pas ses débordements, ses exagérations, ses crises politiques, ses inégalités.
Il y a cette somme d’éléments insignifiants parfois mais essentiels à mes yeux.
Ces choses mises bout à bout qui disent l’attachement. Indéfectible.