Nostalgie baby

Elle / Il aurait 2 ans et des poussières d’étoiles.

Elle / Il s’appellerait  Céleste / Gustave pour moi ; Lou Ann pour son papa (car ce serait la fille à son papa).

Elle / Il serait baptisé-e civilement. Sa marraine serait une féministe affirmée, défenseure de la laïcité (comme môman), son parrain serait un geek, doux rêveur et grand voyageur (comme pôpa).

Nous aurions fait, évidemment, des tonnes de photos. Nous aurions même eu le temps d’en faire de belles avec Papi Jean, trop tôt disparu.

Nous nous serions posés, aurions aménagé notre nid, enfin, pour y faire pousser doucement notre enfant. Les mamies seraient folles, le papinou gâteux.

Enfin, nous aurions construit notre famille.

Je rêve….

A l’infinie souffrance a succédé l’indifférence. Je pouvais tout entendre, regarder les enfants  des autres sans avoir le ventre qui se serre, supporter sans difficultés les discussions sans fin de mes collègues jeunes mamans. Mes parents d’abord très insistants (pour une reprise de FIV) ont lâché et fait leur deuil. Ma belle mère ne m’achète plus de livre sur l’adoption. Nous n’en parlons plus, pas même avec mon Népou.

Mais cela me revient comme un boomerang en pleine face.

Tout ça. Il faut dire qu’il est des souffrances difficiles à digérer, à intégrer et à oublier.

Le besoin de donner de l’amour, l’envie d’avoir un enfant avec mon homme, un autre nous deux. Avoir une famille, enfin, qui nous ressemble, un projet de vie qui nous porte, qui donne un nouveau sens à notre histoire de couple.

Il est définitivement trop tard, je le sais très bien et je l’ai intégré. Mais je contemple ma vie et je nourris une somme de regrets. Dont celui de ne pas avoir d’enfant.

En avoir un aujourd’hui relève du miracle, accepter et accueillir la vie telle qu’elle est, devrait être mon chemin.

Un difficile chemin.

 

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Rétro # 7

En juillet, je me suis mise à aimer Juppé : un truc de dingue quand même !

Je me suis abonnée au sourire de la semaine de Mathieu Ricard.

J’ai descendu plusieurs tablettes de chocolat et des bières aussi…

Le Namoureux a acheté une TV, grande comme ça (un truc énorme donc), qui prend beaucoup de place dans le salon et surtout dans son quotidien à lui. Copine bloggeuse je te le dis, la TV est l’ennemie de la femme.

Israël / Palestine, un éternel recommencement… La Syrie, Le Mali et le Nigeria seraient-ils loin ?

Je n’ai PAS fait les soldes… MAIS  j’ai acheté 3 nouveaux vernis, ce qui portent le total à 12 (évidemment je ne les mets pas tous… no comment).

Les chiffres à l’UMP : 74, 5 (millions de dettes), 24 000 (euros en billets de transports pour Mme Copé), 8500 (euros, le salaire de Geoffroy Didier), 300 000 (frais de transports de François F.). Ça laisse pensive la dyscalculique que je suis…

J’ai béni le ciel de faire tomber la pluie : j’aurais fait un carnage chez le voisin. L’équation bande de jeunes + piscine + rires animaliers + cris en tout genre (oui oui en tout genre) n’étant pas compatible avec mon actuel besoin de sommeil.

Pas très loin de la France, un khalif auto-proclamé. Ce monde décidément me fait frémir.

Un entretien qui n’aboutit pas et me voilà condamnée à rester encore pour quelques temps à Maison Compagnie, à mon grand désespoir. 2014 année de la loose.

Ma voiture égratignée à cause de ce f***ing Tour de France : RAAAAAAAAAAAAAAAAH !!!!

L’échec de la FIV 3 a autant affecté notre gynéco que nous. Pour une fois, nous faisions vraiment équipe. Je coupe définitivement les ponts avec la PMA et tout ce qui s’y rapporte.

Des couples autour de nous qui se séparent. Des hommes, des femmes, qui sont nos amis, que nous aimons et dont nous regardons impuissants le couple se déliter.

Un été pourri, presqu’autant que notre quotidien.

Une institutrice assassinée dans l’exercice de sa fonction.

Des avions qui tombent comme des grêlons.

Wedding point : la robe est achetée, la chanteuse est libre pour la célébration laïque, le week end parents est calé pour les dernières dégustations. Olé !

En juillet, nous avons livré des batailles… dont nous ne sommes pas prêts de nous relever…

 

2 ou 3 trucs (peut être plus) de celle qui en a définitivement fini avec la PMA

Sache le, lorsque tu commences un parcours en PMA :

– tu attends beaucoup. Tes résultats, ta gynéco, l’infirmière. Parfois dans des salles d’attente remplies de femmes enceintes (olé !).

– tu mens. Parce que tu arrives en retard au travail ; parce que tu ne peux pas aller boire, comme convenu, le fameux apéro avec les Dupont, calé depuis des lustres ; parce que tu as des marques sur les bras. Si tu ne mens pas, tu louvoies un peu.

– tu es moche. Parce qu’il faut se réveiller tôt pour aller au labo et qu’en moins de deux tu attrapes des valoches sous les yeux ;  parce que tu t’enfiles des tonnes de médicaments et que tu gonfles, que ton cheveu devient plat et ta peau grasse.

– tu t’engueules avec ton mec (tes collègues, ta mère, ta meilleure copine, tes clients….). Parce que tu es à cran. Entre la pression et le traitement, certaines situations peuvent rapidement devenir volcaniques.

– tu es seule. Tu peux être soutenue, certes, mais au final tu es seule. Face à la situation, au bloc et dans la salle de réveil, devant tes résultats.

– tu dépenses de l’argent. En vitamines (qui ne servent pas à grand chose ?), en dépassements d’honoraires et parfois même en psy, en acuponcteur…

– tu souffres. Physiquement, émotionnellement, psychologiquement, humainement, dans ta chair.

– tu dors mal. Parce que les questions, parce que les peurs, parce que les incertitudes (liste non exhaustive).

– tu vas te faire de nouvelles amies. Ta crème arnica, ta pharmacienne, l’infirmière du labo.

– tu interprètes des signes et en réfutes certains autres.

– tu vas découvrir que tu es forte. Très forte. Qui peut encaisser des mois de traitements, une FIV 1 puis 2 puis 3…. sans en être profondément changée ?

– tu vas te poser des questions. Beaucoup de questions. Et tu devras répondre à autant de questions. De ton gynéco, du biologiste, des infirmières, de tes collègues de boulot, de ta sœur… Pour le plaisir, je te livre mes préférées : « dans le couple, c’est toi ou Namoureux qui a un problème ? » « Votre col, vous savez comment il est ? » (super chouette merci).

– tu vas détester les femmes enceintes. Parfois pour très longtemps, parfois, il y aura juste ce petit pincement au cœur.

Un jour peut être, tu auras du retard. Un retard significatif. Tes seins seront lourds, ta tête tournera parfois, tu auras même la nausée. Tu crieras victoire à l’intérieur, sans le dire à personne et tu auras ce sourire qui pour toi voudra tout dire. Tu te mettras à rêver à nouveau…Et PAN, au 10 ème jour, les règles. Et là encore une fois, comme quelque chose qui s’écroule à l’intérieur.

Je ferme des portes, je tourne des pages (et n’espère plus monter dans aucun train…).

Des affirmations ?

Je n’ai plus mal en regardant les ventres ronds des femmes enceintes. Je n’ai plus de pincements au cœur en regardant mes filleules virevolter autour de moi. Je ne suis plus tendue lorsque je dois répondre que je n’ai pas d’enfant, oui j’aimerais en avoir mais pour le moment je n’en ai pas (comprend qui veut). Je ne suis plus en colère contre moi et le reste de la terre.

Je continue à consulter les blogs traitants du sujet. Je prends de l’info, m’informe, apprends de l’expérience des autres. Nous nous soutenons, bien que nous ne nous connaissions pas. Cette communauté d’âmes me fait du bien. Elle seule sait vraiment.

Je n’en ai pas terminé avec les questionnements nombreux. Ceux qui viennent interroger le corps, l’âme, le couple, le désir, les projections multiples. Pour exemples : pourquoi nous ? si nous n’arrivons pas à avoir un enfant, cela signifie peut être que nous n’en voulons pas inconsciemment ? notre couple va-t-il tenir sans enfant ? qu’est ce qu’une famille sans enfant ? est-ce que je vais m’accomplir en tant que femme si je n’ai pas d’enfant ? que va-t-on me renvoyer et est-ce que je suis assez forte pour le supporter et le surmonter ?

Nous sommes confrontés, nous infertiles à de quotidiennes épreuves. Bien plus sans doute que les autres parents en devenir, pour lesquels faire un enfant ne se réfléchit pas, ne se planifie pas et surtout n’a besoin de nulle autre intervention que celle de deux corps qui se rencontrent.

J’ai mis mon corps à l’épreuve, j’ai eu mal. Je me suis plus d’une fois torturée. J’ai pleuré, juré, maudit. J’ai lu, rencontré des spécialistes et quelques charlatans aussi qui ont épongé mes larmes, fait quelques promesses et pris allègrement mon argent.

Plus d’une fois, j’ai revisité mon histoire, notre histoire. De ma première grossesse, à la première tentative de Fiv jusqu’au cuisant échec de la seconde.

Je ne sais pas si je suis tout à fait au clair…

Pour autant, de nouvelles forces vives m’habitent. Celle physique qui m’a permis de traverser tout cela (et j’en remercie mon corps), celles de mon couple toujours debout.

L’épreuve m’aura appris sur moi, sur nous.

 

Un petit tour et puis…

Les levers à 6 h pour être au labo à 7 h et attendre avec d’autres compagnes d’infertilité d’infortune.

Les RDV avec la gynéco et la question lancinante : en me voyant, elle pense aux prochaines vacances que je vais contribuer à lui payer ou à mes ovaires ?

La succession d’infirmières à domicile, dont on ne se souvient pas du nom et pas exactement du prénom, il y a juste celles qui savent piquer et les autres.

Les mensonges, les réponses évasives, sur ces congés pris sur le fil, sur ces invitations refusées à la dernière minute.

Les marques sur les bras, sur le ventre. Une chance que cela se déroule l’hiver pour n’avoir pas à justifier des manches longues.

Les seins lourds et douloureux, le ventre ballonné et tendu, l’impression que si on appuie trop fort dessus, il va se briser en mille morceaux.

Les nuits sans sommeil, à se demander ça et puis ça et encore ça…

Certaines relations qui se ternissent un peu, parce que la fatigue, parce que la lassitude, parce que le doute, parce que la peur.

Les remarques : « L’infertile dans le couple, c’est qui ? » (réponse : le poisson rouge connard), « Tu sais, élever les enfants, c’est du boulot aussi » (nan ?!!!! sans déconner !!!).

Les questions lourdes « Ça fait mal, non ?? C’est fatigant ? Ça se passe comment ? Tu sais je me rends pas compte » (bah essayes pour voir).

Le regard embarrassé de la maman de la dame qui pense qu’elle ne sera jamais grand-mère, le réconfort maladroit de la maman du monsieur qui a déjà deux magnifiques petits enfants.

La réunion où il n’y a que des femmes et où pour clôturer le sujet du jour, on érige un « on est entre femmes, entre mères ici ». Avoir envie de prendre ses affaires et de les foutre à la gueule de cette pauvre naze et réprimer une profonde envie de pleurer.

Le silence des copines qui sont mamans et qui secrètement se bénissent de n’avoir pas à supporter tout ça, la distance respectueuse des autres, la distance gênée des dernières qui ne savent pas quoi faire de ce « malheur » .

La FIV, ce moment hors du temps, avec la salle d’attente au milieu de la maternité… avec des parents. Ceux prêts à avoir un enfant, ceux qui viennent d’en avoir un. Et nous.

La salle de repos commune, 5 couples qui attendent les résultats au réveil, un peu comme les résultats du Bac, qui aura l’excellence ? Pas nous. Les couples qui attendent dans le silence (nous), ceux qui se poilent, ceux qui bavassent à n’en plus finir et les derniers (pathétiques) qui s’engueulent.

L’attente, qui crée de la crispation entre nous, de la tension. Chacun gérant ses angoisses comme il peut, avec qui il est, avec ses armes, ses modestes outils.

L’attente, encore, des résultats sur internet puis pas, puis l’attente DU coup de fil.

LA réponse à encaisser.

La déception, la douleur sourde. Dans le ventre, dans le cœur, au plus profond de l’âme. Les larmes pour laver, pour purifier, pour éteindre les feux nombreux qui attrapent tout l’être.

Les deuils qu’il va falloir faire : celui de la maternité, celui de la famille, celui des rêves. On efface les prénoms choisis depuis plusieurs mois, le nom du parrain et de la marraine, les invités au baptême, la couleur de la chambre, les multiples projections (aura t il les yeux bleus de sa maman, l’humour de son papa, la ténacité de sa grand mère…).

Remercier ceux qui ont été là. Catherine, M et C. L’infirmière de la salle de réveil toujours aussi douce, aussi prévenante et charmante.

Effacer puis tenter d’oublier ou pas.

Des lassitudes

Professionnelles pour commencer.

Nous sommes tous, à des niveaux différents, fatigués, irritables, sur la brèche. La fin d’année est loin d’être notre période préférée. Nous devons préparer nos bilans d’activité, nous projeter sur l’année à venir, accueillir des personnes qui vivent la période des fêtes de fin d’année dans la difficulté, voire un grand dénuement. Avec les années, j’ai le sentiment de ne plus accompagner mais d’être pressée par des impératifs financiers et des contraintes administratives toujours plus lourdes.

Alors que les écarts ne cessent de se creuser, je vis violemment le fait d’accompagner non plus des personnes en tant qu’individualité, en fonction d’un projet, mais en fonction d’un dispositif. Autant de critères ineptes et enfermants, si peu connectés à la notion d’humanité. Nous n’avons pas les moyens suffisants aujourd’hui pour faire face aux multiples crises auxquelles nous sommes confrontées et je m’en désole.

Familiales aussi.

Pour la troisième fois cette année, la mort est venue nous visiter. Nous nous y attendions, nous étions « préparés » (peut on l’être seulement ?), car selon l’expression consacrée, la maladie avait creusé son sillon.

Pour autant et à chaque fois, je suis ébranlée. Questionnée dans mes fondements, dans ma relation à la vie et à la mort, dans ma relation à l’autre. Comment j’investis mes relations, le chemin que je prends est-il le bon, est ce que je profite de chaque instant à sa juste valeur, où est le vrai… ? Des questions finalement très « judéo-chretiennes »… mais ce sont celles qui me taraudent aujourd’hui.

Et puis, tandis que cette épreuve devrait nous réunir, les antagonismes se révèlent, les anciennes querelles se ravivent. Chacun joue sa partition, à sa manière, comme on sait si bien le faire dans ma famille… C’est un spectacle que j’observe de l’extérieur, incrédule et avec une pointe de dégoût.

Individuelles enfin.

Mon corps ne peut plus avancer. Je suis épuisée, tous mes membres sont tendus à l’extrême.

Le nouvel ostéo m’a avertie, « votre corps n’est pas prêt pour une autre FIV »… Je suis prise en tenailles entre ce corps que je me dois d’écouter enfin et de respecter, et le temps qui file et qui de plus en plus nous éloigne de la perspective de pouvoir avoir un enfant. Je ne sais plus. Où j’en suis, ce que je veux. La saturation est partout. Je ne peux plus écouter, entendre, me lever, aller travailler.

Je ne rêve que d’une chose : m’extraire du quotidien, m’exiler pour deux ou trois semaines, ne plus rien entendre, ne plus être sollicitée. Un chalet, de la forêt, de la neige et la nature, quelques bouquins, un peu de ravitaillement (faut pas déconner) et un bon lit, voilà un cadre idéal. Pour me reconnecter, me retrouver, prendre du recul et prendre le temps. Prendre GRAND soin de moi finalement.

Encore quelques jours jusqu’à la fin d’année. J’espère que les mauvaises nouvelles s’arrêtent ici.

Revue de semaine

Lundi, il y a eu un clash.

Comme il y en a de nombreux en ce moment. On aimerait ne pas s’y arrêter mais malgré tout, ça griffe un peu. La fin d’année approche, les nerfs sont en pelote, nous sommes tout-es à bout. Aussi, la moindre petite chose prend d’énormes proportions, qui n’ont pas à être selon moi. Est-ce l’atmosphère ambiante, cette violence qui nous arrive de toute part, qui même si nous nous en protégeons, vient nous heurter ?

Mardi, il y a eu une interminable réunion.

La réunion qui commence avec 15 min de retard, à l’autre bout de la grande ville que tu mets 15 plombes à la traverser, 1 h pour rentrer chez toi, avec un ordre du jour pas respecté ou ça piaille…. Ce temps, que j’estime perdu, m’irrite. Je ne supporte plus cette tendance à la réunionite aiguë où le message fondamental est dilué dans le « bruit ».

et  un MEGA problème avec les impôts. Sauvée dans mon désespoir par une blogueuse (sois en ici vivement remerciée !) et rassurée par une adorable contrôleuse qui a su calmer la dyscalculique je suis. Grosse angoisse finalement vite résorbée. J’en témoigne ici, il y a des personnes très sympas et compréhensives dans les centres d’impôts !

Mercredi, il y eu une conversation émotion avec une lointaine amie

Parler de mon projet de parentalité ne me met plus dans le même état d’émotion qu’il y a quelques semaines. C’est un signe pour moi, sinon de guérison, au moins d’avancée. Pour autant, il y encore des choses vives, qui font mal, sur lesquelles je dois encore travailler. Nous avons décidé, en accord avec notre gynéco et notre biologiste de décaler la date de notre seconde FIV et nous n’en avons parlé à personne.  Cela renvoie trop de choses à la fois à nos parents et aux parents qui nous entourent. Cette deuxième aventure ne sera que la nôtre. Alors, j’élude, voire je mens. Ce qui n’est pas des plus agréable, mais qui me protège un peu.

et un RDV révélation. Depuis des semaines, je fais passer de nombreux messages à une personne : travailler sur sa présentation, son agressivité qui fait qu’elle ne passe pas en entretien. Jusque là, elle ne m’a jamais entendue, pétrie qu’elle est par sa douleur et sa déception légitime. Et puis mercredi, après les larmes, l’acceptation. Quel chemin que celui ci. Accepter la souffrance, laisser tomber le masque, prendre enfin la main tendue. Nous nous sommes rencontrées.

Jeudi, il y a eu de la tension familiale

A l’approche de Noël, c’est une tradition avec mon auguste mère, on se frite. C’est fou comme cette « fête » cristallise des choses chez nous. Je constate aussi, avec une pointe d’amertume, que nous ne serons jamais d’accord sur ce point : non Noël n’est pas le jour  où l’on DOIT tous se retrouver pour MANGER.

et les annonces de Najat Vallaud Belkacem, pour protéger les femmes victimes de violences conjugales. ENFIN ! Une nouvelle rassurante pour les femmes qui osent se déclarer et pour celles qui grâce à cela oseront peut être.

Vendredi, il y a eu de la douceur

Dans l’air, entre collègues, dans mes rendez-vous. Rien de mieux pour clôturer cette semaine chargée.

News from the world : october

Une prise de poste et des angoisses /

Un RDV chez un magnétiseur qui ressemble étrangement à Daniel Craig /

La pratique du Taï chi /

La prévision de nouveaux achats pour la maison avec Namoureux /

La révision du concours et le sentiment qu’il n’y a plus de place dans mon cerveau /

Assister à des réunions où je m’ennuie ferme (c’est moi ou bien ?!!!) /

Reprendre des RDV réguliers avec ma PsyFée /

Des nuits blanches faites d’angoisse et de cauchemars /

Mon père que je vois pleurer pour la seconde de ma vie à l’annonce de notre FIV qui a raté, ses confidences qui viennent me percuter droit dans le cœur. Serions nous en train de nous rencontrer ? /

Le temps qui passe à une folle allure /

Les mots de belle-maman, forts, durs, en l’absence de Namoureux, dont je ne sais pas trop quoi faire… /

Beau papa qui me choisit, moi, pour crier sa solitude et déplorer l’absence de liens avec ses fils /

L’organisation de Noël, qui déjà me tracasse et me met en rogne (mais pourquoi est ce toujours aussi difficile à organiser ?!!!)/

Delon et le FN, Marine et le FN, Marion et le FN, les chiffres du FN : au secours !!! /

Les primaires à Marseille et les cadors du PS qui se tirent dans les pattes : risible et pathétique /

François toujours aussi décevant, à la politique inefficace et clivante /

Les joueurs de foot qui insultent gratuitement, comme de vulgaires racailles, qui évidemment ne sont pas punis : remboursez ! /

Droit du sol, droit d’asile : Vals, Copé, Marine : jusqu’à l’écœurement /

La grève dans le foot : ils n’ont pas honte de leur indécence et tout le monde trouve ça normal, les pauvres chéris. Ce « sport » décidément est une insulte perpétuelle.

Back to…

Je suis retournée la voir, comme on renoue avec une vieille connaissance.

Elle est si éloignée de moi et connait paradoxalement dans les moindres détails mon intime.

Depuis nos premiers RDV, je sais qu’elle ne gère pas l’émotionnel. Il l’encombre, la gêne. Aussi, je lui ai épargné tout ce qui touche de près ou de loin au ressenti, à mes sentiments.

Nous avons parlé technique, calendrier, médocs. Histoire de bien rester en superficialité.

J’ai quand même balancé sur l’incompétence de l’anesthésiste qui m’a littéralement massacré le bras.  Elle a écouté distraite et m’a donné le nom d’un autre praticien.

Un nouveau RDV est donc pris entre nous et nos cellules.

Je crois que je m’y ferai jamais.

J’ai du mal à regarder ces couples, dont nous faisons partie, embarrassés dans la salle d’attente et d’autres fiers, parce que le ventre de Madame est très arrondi. Certains ont l’attitude frondeuse. Ils sont de ceux qui ont franchi brillamment les étapes et ont atteint le graal. Je ne peux être qu’heureuse pour eux. Je sais par quoi ils sont passés, je le suppose. Pour autant, enceinte ou pas, je ne pourrais jamais oublier la douleur, les questionnements, les nuits sans sommeil, la peur, la solitude.

Encore une fois, je me prépare psychologiquement. Je reste loin de tous les termes auxquels je ne comprends rien et ne veux rien comprendre, Namoureux s’en charge.  Je refuse, je me protège. Pour la seconde fois, je vais devoir chercher loin l’énergie, investir le quotidien autrement et tenter de traverser cette nouvelle épreuve sans trop de heurts.

Not yet

Je suis rentrée, j’ai descendu tout le chocolat, jeté les derniers médicaments et rangé les ordonnances.

J’ai pensé à ma grand-mère maternelle qui a eu 10 enfants et n’en désirait pas la moitié, à ma grand-mère paternelle qui a 19 ans, a tout fait pour se « faire passer » son fils unique. J’ai pensé à ma marraine, aujourd’hui décédée, qui il y a 50 ans a eu sa fille adorée à l’âge de 39 ans.

Je me suis sentie vide. Aussi vide que le sont mes cellules.

Vide et lasse. Une semaine que je ne dors presque pas. Tiraillée entre cette décision professionnelle à prendre et l’angoisse des résultats.

J’ai pensé à mon corps, mis à rude épreuve, à l’anesthésie dont je me remets difficilement.

J’ai pensé à ces 3 couples qui comme nous ce jour là entraient pour la première ou pour la énième fois dans l’aventure.

J’ai pleuré. Fort. Comme je le fais dans ces moments de terrible angoisse où tout semble flou et nébuleux. Infiniment douloureux.

Je n’ai accusé personne. Ni la vie, ni un Dieu, ni nous.

Et puis j’ai respiré un grand coup. Parce que la vie, malgré tout, est partout et qu’il faut composer avec. Continuer.

Ce ne sera pas pour cette fois.

Nous ne serons pas parents.

C’est comme une punition, une maltraitance, un droit qu’on nous retire.

C’est comme un rendez vous manqué avec la vie, avec notre famille. C’est comme une impression de quelque chose qui se dérobe sous mes pieds mais qui me laisse tenir debout, chancelante, meurtrie, aphone.

Et pourtant, si, la vie est partout…