Elle / Il aurait 2 ans et des poussières d’étoiles.
Elle / Il s’appellerait Céleste / Gustave pour moi ; Lou Ann pour son papa (car ce serait la fille à son papa).
Elle / Il serait baptisé-e civilement. Sa marraine serait une féministe affirmée, défenseure de la laïcité (comme môman), son parrain serait un geek, doux rêveur et grand voyageur (comme pôpa).
Nous aurions fait, évidemment, des tonnes de photos. Nous aurions même eu le temps d’en faire de belles avec Papi Jean, trop tôt disparu.
Nous nous serions posés, aurions aménagé notre nid, enfin, pour y faire pousser doucement notre enfant. Les mamies seraient folles, le papinou gâteux.
Enfin, nous aurions construit notre famille.
Je rêve….
A l’infinie souffrance a succédé l’indifférence. Je pouvais tout entendre, regarder les enfants des autres sans avoir le ventre qui se serre, supporter sans difficultés les discussions sans fin de mes collègues jeunes mamans. Mes parents d’abord très insistants (pour une reprise de FIV) ont lâché et fait leur deuil. Ma belle mère ne m’achète plus de livre sur l’adoption. Nous n’en parlons plus, pas même avec mon Népou.
Mais cela me revient comme un boomerang en pleine face.
Tout ça. Il faut dire qu’il est des souffrances difficiles à digérer, à intégrer et à oublier.
Le besoin de donner de l’amour, l’envie d’avoir un enfant avec mon homme, un autre nous deux. Avoir une famille, enfin, qui nous ressemble, un projet de vie qui nous porte, qui donne un nouveau sens à notre histoire de couple.
Il est définitivement trop tard, je le sais très bien et je l’ai intégré. Mais je contemple ma vie et je nourris une somme de regrets. Dont celui de ne pas avoir d’enfant.
En avoir un aujourd’hui relève du miracle, accepter et accueillir la vie telle qu’elle est, devrait être mon chemin.
Un difficile chemin.