L’auto stoppeur

J’ai pris un auto-stoppeur.

Un jeune car les autres auto-stoppeurs me font un peu peur… et comme mon carrosse est aussi mon sas de décompression, je ne prends les personnes que lorsque je me sens dans le partage et la discussion. Sinon, cela n’a pas de sens.

Ainsi donc, J et moi avons partagé près de 50 kilomètres.

Quelle rencontre !

J. élève ingénieur, qui pendant son temps libre part en stop aider des personnes dans le besoin : ici refaire un escalier, là retaper une grange. Pour rien, sinon contre le gîte et le couvert pour la durée des travaux,. Lorsque nous nous sommes rencontrés, il avait aidé un jeune couple à refaire son fameux escalier. Il y est resté 3 jours, il est venu avec du thé à partager, quelques noisettes dans sa besace « au cas où aucun conducteur ne te prend et que t’as un petit creux ». Juste pour la rencontre, pour la solidarité, pour proposer sa compétence !

J. rêve de travail solidaire, de voyages à travers le monde, s’inquiète de la société de consommation qui abîme tout, du monde du travail qui lui semble bien difficile et enfermant.

Quelle énergie, quel souffle J. !

J’admire cette jeunesse qui n’a pas peur, qui vit ses rêves, réalise ses désirs. J’aime ces jeunes qui ne cherchent pas à avoir à tout prix mais qui cherchent à partager, à devenir, dans l’aide à l’autre, dans le partage. J’ai reconnu, dans sa naïveté, dans son enthousiasme filleul préféré. Lequel ne voit pas la vie sans rendre service,  sans s’inquiéter de l’autre, quel que soit cet autre.

Ils me rendent infiniment fière. Ils me redonnent de l’espoir.

Je ne doute pas de leur contribution à ce monde, dans leur manière d’être, de consommer, d’envisager les relations.

Nous avons à aider, aimer, encourager, écouter, considérer, valoriser ces jeunes et ne surtout pas les retenir avec nos craintes, nos défiances, nos jugements.

Ils nous donnent de magnifiques leçons de vie !

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Noisy

C’est l’été.

Il est de bon ton, lorsqu’on est dehors, chez soi, aux terrasses des cafés, dans la rue, de faire du bruit.

Sur quoi je me base ?

Mon voisinage. Tout nouveau, tout beau, qui semble découvrir la campagne, la joie d’habiter une maison, d’avoir un jardin et pour certains, une piscine.

Je ne comprends pas. Mais sans doute que si j’avais tout cela, avec des enfants et un chien, je serai heureuse de le faire savoir à la terre entière.

Ce « besoin » d’afficher, ou de s’afficher me questionne. Comme me questionnent les personnes qui ont besoin de faire du raffut dans les transports en commun (« Alloooo ? j’arrive dans 1à minutes hein à tout de suiteeeee »), ou encore dans les lieux publics (« Alloooooo ? Tu veux quoi avec ta pizza ????).

C’est mon marronnier à moi. Vous l’aurez compris, les barbecues jusqu’à 2h du matin, avec chansons et rires en stéréo m’horripilent, de même que me hérissent le poil les scooters qui font la course  à des heures indécentes avec des dérapages contrôlés ou non sous mes fenêtres.

Je réclame de la tranquillité après 22 h, à pouvoir dormir les fenêtres ouvertes, à lire dehors si ça me chante (justement !). Je n’ai pas besoin de savoir ce que fait mon voisin, ni avec qui, je n’ai pas envie d’écouter ses conversations, savoir ce qu’il mange, ni avec qui il prend son bain de minuit.

Sauvage me direz-vous… Vous avez peut être raison. Mais il y a aussi cette notion qui m’est chère, très très chère, celle de l’intimité….

L’heure du voyage

J’aime plus que tout mettre mon réveil en mode silencieux, ranger mes affaires d’hiver pour laisser place à celles d’été, faire une liste de « choses à emporter », et préparer mon sac.

Nous n’allons pas loin cette fois, dans le sud, dans la famille, au chaud (au propre et au figuré).

Nous sommes attendus par les enfants, par les parents sans doute aussi mais différemment….

Pour la première fois depuis de très nombreuses années, le travail ne me poursuit pas. Je n’en rêve pas, je ne le porte pas dans mon quotidien, ce qui est pour moi un vrai signe que les décisions prises ont été les meilleures possibles pour moi.

Enfin, je profite de chaque instant, de chaque chose que mon regard croise, sans avoir à me dire, « il faudra y retourner (j’ai pas envie) ».

J’ai hâte de mettre le sac dans la voiture et de partir. J’ai hâte de ces vacances en famille, que mes filleules me disent marraine avec le r qui roule et de chaque instant partagé avec elles qui grandissent trop vite.

Ce début de printemps est doux.

Intentions pour mon blog

Librement inspiré du joli blog « Vivre Vert ».

Bientôt 5 ans que je suis ici, déjà allais-je dire. 5 années à tracer des lignes, dessiner des contours, me chercher, me trouver souvent, tâtonner, construire pour moi.

5 années à jouer avec les mots aussi, à tenter de les rendre « lisibles », à vouloir partager ici, à me mettre à nue souvent.

Pour cette année 2017, mes intentions pour mon blog sont les suivantes :

  • rester vraie
  • continuer à trouver du plaisir dans l’écriture et le partage ici
  • explorer de nouveaux sujets, de nouvelles formes d’écriture peut être
  • poursuivre dans « l’exposé » de mes photos
  • aller à la rencontre de nouveaux bloggeurs et bloggeuses
  • arrêter quand le plaisir ne sera plus présent, ne me nourrira plus suffisamment

 

Prendre de ci de là

Le silence de la pièce, après que tout le monde ait pris son café, dans un joyeux brouhaha ;

Un sourire dans le couloir, un « comment ça va » qui sonne comme une vraie question et non pas comme une interjection lancée à la volée ;

Un repas au cours duquel on se confie, on fait le point sur ce qui va (très bien pour elle) et ce qui ne va pas (pour moi) ; nos projets, nos aspirations, nos espoirs déçus, les hommes (une récurrence) ;

Dessiner ensemble notre demain, séparément mais avec ce qui nous fonde : l’autre.

Fouler le tapis de feuilles qui crissent un peu sous les chaussures. Prendre ce temps pour respirer profondément, avant d’y retourner.

Participer à ce « temps convivial », nouveau moment obligé pour faire croire que nous sommes un tout. Prendre la décision pour moi, de savourer ce café, puis m’en aller.

Avant la fin de la journée, prendre du temps avec collègue désormais préférée, pour faire le point. Tranquillement.

Traverser le parking et observer le ballet des feuilles qui s’offre en spectacle au dessus de ma tête.

Prendre, un peu, de ci de là…

« Rien que de l’eau de pluie »

Ça se bouscule, ce n’est pas très organisé.

Le travail qui prend toute la place, à nouveau. Car il faut assurer le quotidien, faire ses preuves, travailler pour 2. Depuis février, date de mon arrivée, j’ai travaillé plus souvent seule qu’à deux. Je surnage, c’est tout. Je fais ma place, instaure mes rituels : dire bonjour le matin, au revoir le soir, frapper à la porte du bureau avant d’entrer… des broutilles. Est-ce que j’apprends des choses ? Je ne sais pas. J’assure le quotidien, j’organise les recrutements, je reprends des outils, lorsque j’ai le temps, c’est à dire pas souvent et enfin, j’assure des collectifs. Est-ce que je fais bien ? Personne pour me faire un retour. J’ai tellement envie d’apprendre, de progresser, réfléchir, créer…

Il pleut, sans cesse. J’aime la pluie. Elle me calme, m’apaise, me « lave ». La pluie est mon prétexte. Quand il commence à faire beau. Les gens « normaux », sortent, prennent des verres aux terrasses des cafés, font des barbecues, font des pics-nics au bord des lacs. Moi pas. Je déteste l’été alors que j’adore faire toutes ces choses. Mais c’est moi qui rappelle, moi qui lance des invitations… moi qui pleure l’amitié. Je me déteste de le faire. Je déteste ce trou béant dans ma vie. Le trou de l’amitié, celui qui ne s’est jamais comblé. Je ne sais pas pourquoi, je ne sais pas ce qui cloche. Je suis cette personne qu’on appelle lorsqu’on va mal. Écouter, valoriser, rendre des services, je sais faire, tellement faire que je me suis souvent oubliée. Mais je ne suis plus celle qu’on invite, celle qu’on a envie d’écouter, avec laquelle on partage. Mes parents ont vécu en autarcie et avec mon Népou, nous reproduisons exactement la même chose. Tout ensemble ou rien.

En ce moment, tout est incroyablement pesant…

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Bain de famille

Mars « chez nous » est une succession d’anniversaires. Mars le mois du printemps, mon mois bien aimé.

Ce week-end, nous fêtions ses 80 ans à lui, ses 60 ans à elle, mes 26 ans à moi (oui bon…).

Je garde précieusement les photos d’il y a 20 ans en arrière. Déjà c’était une grande fête. Ce week end, il nous manquait du monde autour de la table mais nous n’avons cessé de les évoquer pour nous réchauffer le cœur de leur absence.

« Chez nous », la vraie fête c’est un bon gueuleton, avec du rire et des souvenirs autour. On  trinque, on partage, nos yeux disent qu’on s’aime.

Les centres de table sont faits maison, les fleurs sont partout, chacun repart avec son petit cadeau.

Tableau idyllique d’une famille qui n’est pas la mienne.

Il est si déroutant de se sentir aimée inconditionnellement dans une famille qui n’est pas la sienne.

J’aime une partie de ma famille brinquebalante mais elle m’insupporte par son manque d’écoute, son égoïsme, sa suffisance. Je suis tellement touchée d’être considérée « ailleurs », telle que je suis, d’être prise dans mon unicité et avec bienveillance. Je suis blessée que nous n’ayons pas de tels liens « chez moi ».

La famille un puits sans fond de réflexions, remords, blessures…

Tromperie

Cher Blog,

Depuis quelques semaines je te trompe.

Tu ne me croiras pas mais je suis allée faire un tour du côté de FB.

Moi qui ai toujours eu une certaine aversion pour cet outil, moi qui faisais de la résistance active, je me suis laissée tentée.

Tu le sais, l’anonymat, a toujours été hyper important pour moi même si depuis cette dernière année je lâche des infos, chose à laquelle je m’étais jurée de ne jamais céder.

Pourquoi j’y suis allée ? Je ne suis pas sûre de le savoir moi-même. Ce que j’aime avec cet outil ? Je dois te l’avouer, par grand chose au final.

J’ai toujours eu du mal avec l’immédiateté et j’y cède, notamment en postant mes photos. L’outil est figé, sans option, pas personnalisable. Synonyme donc de frustration pour moi.

Je crois que si je suis allée voir du côté de FB, c’est parce que l’envie d’écrire m’a désertée et aussi parce que je ne trouve plus beaucoup d’interactions nourrissantes tel que c’était le cas par le passé. Changer d’hébergeur à plusieurs reprises m’a fait perdre des lecteurs et nos échanges sont plus courts et souvent plus superficiels.

Peut être qu’au final, ils m’ont permis de créer des liens alors que mon objectif de départ n’était que l’écriture. Peut être qu’au fond, il y avait cette vraie part narcissique en moi.

Et puis il faut dire que FB a rallié beaucoup de monde et j’y ai retrouvé des copines bloggeuses.

Tu me diras que j’ai cédé un peu facilement c’est vrai, tu as raison.

Je me suis confrontée à quelques réalités.

J’ai cherché frénétiquement d’anciens amis et connaissances et me suis rendue compte que je n’avais aucune envie de renouer. Mon passé et bel et bien derrière moi. Par ailleurs, je suis saisie de voir à quel point les gens partagent sur leur vie privée, certains sans filtre aucun. Il y a dans FB un côté un brin voyeuriste qui me dérange.

Je me rends compte aussi que ma culture familiale puis personnelle sont assez loin des codes d’aujourd’hui. Je n’aime pas beaucoup partager. Je n’aime pas l’idée que mes connaissances sachent où je suis à chaque instant et ce que je fais. Tu objecteras que l’on poste ce que l’on veut sur FB et tu auras raison. Mais je me demande où sont les frontières, comment et où les poser. Tout semble si ténu…

Mes amis m’ont souvent dit que j’avais un culte du secret trop poussé. Il est vrai que je préfère écouter que parler, regarder que montrer. Sans doute est-ce trop… Mais  souvent, dans ma famille, on a piétiné ma vie privée, ne respectant ni mon intimité, ou encore les limites que j’avais pu poser. J’en ai été marquée et j’en ai souffert.

Alors ?

Alors je me laisse un peu de temps, on verra. Pour le moment, je n’arrive pas à me séparer de toi. Te savoir là me rassure. Toujours présent, disponible et si merveilleusement protecteur.

Désamitiés

J’ai expérimenté jusqu’ici l’amitié sous différentes formes :

les amitiés d’enfance qui durent 15 ou 30 ans

les amitiés adolescentes qui se fracassent à l’entrée dans la vie active

les amitiés nouées pendant les études supérieures

les amitiés de travail

celles de vacances

l’amitié « coup de foudre »

entre filles, avec des garçons, en bande

fusionnelle, vampirisante, « juste-distante », déconnante, sérieuse…

Une mutation s’est opérée depuis que j’ai rencontré Namoureux, je crois. La désertion.

Parce que j’ai changé peut être, parce que je suis toujours entre deux trains, moins disponible car éreintée par des missions qui me fatiguent et qui ne me donnent envie qu’une seule chose le soir : rentrer.

Peut être aussi, parce que depuis l’immense déconvenue avec ex-Meilleure Amie, je me confie moins, je suis toujours dans une certaine réserve.

Les copines célibataires se font plus distantes, celles en couple moins présentes.

Il est vrai que je n’ai jamais été capable de nourrir des amitiés « multiples ». Je n’ai jamais eu beaucoup d’amis car je ne sais pas me consacrer complètement à plusieurs personnes. Et puis, en dehors de l’écrit, je ne sais pas partager « sur moi », je ne sais pas me raconter.

Je ne m’explique pas ce vide qui s’est creusé au fil du temps et que j’ai laissé faire sans aucun doute. Je me suis lassée aussi des multiples invitations lancées, soit laissées en suspend soit jamais rendues, des appels pour prendre des nouvelles, peu rendus aussi, de personnes qui ne savent parler que d’elles sans se mettre à l’écoute de l’autre.

Pourtant, je crois que je suis au travail comme dans la vie : présente, à l’écoute, attentive ?

Il y a toujours un monde entre nos attentes et ce que l’autre peut donner. Il y a toujours un monde entre nos histoires d’amitié et celles des autres.

Une foultitude de choses me manquent aujourd’hui, et je trouve cette traversée du désert amical bien cruelle…

Spirit

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Les fêtes sont passées, la famille repartie.

Je crois pouvoir dire que pour la première fois depuis très longtemps, j’ai apprécié cette fin d’année, j’en ai savouré chaque instant.

Cette année, nous étions de mon côté, mes cousins séparés en cours d’année nous ont rejoint. L’une avec ses deux filles, l’autre sans ses 4 enfants. Un moment difficile pour eux mais que nous avons néanmoins traversé dans la joie et le partage.  Nous avions aussi invité un voisin, seul et sans son fils lui aussi.

J’ai aimé cette fin d’année car l’esprit était là. Cet esprit que j’ai tant et tant de fois recherché dans ma famille et que jusque là je ne trouvais pas. Plus jeune, je me suis souvent dit que mes fêtes de fin d’année à moi ne ressembleraient en rien à ce que je vivais chez moi et qui me paraissait faux et surfait. Nous étions ensemble, sans le vouloir vraiment, le tout noyé sous les cadeaux et des débordements de bouffe, le tout d’une manière empruntée.

Depuis que la configuration de notre famille a changé, depuis que nous nous choisissons, tout est très différent.

Des cadeaux choisis finement (et non pas offrir pour offrir) , un repas léger et gouteux, une belle table, des instants de partage et de rire, où l’on se parle  avec le cœur, la présence des enfants et la place qui est faite à leurs émerveillements, qui rejailli sur les grands.

Pour ce Noël et ensemble nous avons touché à ce but. Mes cousins n’étaient pas seuls, apaisés, en mesure de festoyer, tout en mettant de côté leurs préoccupations et difficultés. Pour ce qui nous concerne, nous avons réussi à rendre ces instants légers et doux pour tous et enfin, nous avons laissé une place à table à une personne seule, qui je crois a apprécié être en notre compagnie.

C’est à cela, je pense, que doivent ressembler les fins d’année.

Avec Namoureux, nous nous sommes réservés une petite soirée rien que pour nous, pour nous créer un moment « bulle », pour nous retrouver et enjamber l’année en tranquillité et en sérénité. Ce dont nous aurons plus que besoin pour ce mois de janvier.

J’espère que le reste de mon année sera à cette image : le partage, la douceur et la joie.