Mois : septembre 2014
Chambre 77, « La liberté »
Le corps de mon Namoureux
Le parfum dont on se pare, pour embaumer les journées
La radio et les voix qui accompagnent le quotidien du soir au matin
J’ai mesuré ma chance, moi qui rêvais depuis si longtemps d’une longue retraite, de m’extraire du quotidien. La mienne s’appelle « cure » mais elle me fait un bien de l’ordre de la délivrance. Un temps pour moi essentiel.
J’étais dans une impasse. en suis je sortie ? Impossible de le savoir à cet instant.
Mais j’ai mesuré combien (finalement) ma vie est peuplée. Par les miens, par mes collègues, combien ils m’accompagnent. Mon père aussi, qui par petites touches pose des choses, son attachement notamment. Je prends et savoure.
Pas une seconde et contre toute attente je n’ai pensé au travail (jusqu’à aujourd’hui)
Je me promène à la fraiche, seule ou non, j’aime le temps qui m’est donné, j’aime le silence. Toutes ces choses dont j’avais profondément besoin me sont offertes et j’en éprouve une profonde gratitude (le système français permet cela !).
Je mesure la chance d’être en bonne santé lorsque d’autres éprouvent des souffrances physiques importantes, de n’avoir pas de difficultés particulières, de ne pas être en rupture sociale ou familiale. Sinon de n’être pas, comme beaucoup, à la bonne place professionnelle.
Ici on se parle, on se confie, on se donne le temps. Je prends tout, malgré les aléas du collectif.
Les idées, pensées, craintes se sont bousculées au portillon. Malheureusement (ou pas).
Dans tous les cas, j’accueille.
Je suis là pour quelques semaines encore. A très vite…
Rentrer quand même
Lundi prochain je fais ma rentrée.
Non pas au travail mais à la clinique qui fait perdre des kilos (et accessoirement qui traite aussi l’hyperphagie).
Mon sac est prêt, avec toutes mes petites affaires dedans : mes trucs de filles, des livres, de quoi écrire, un maillot de bains et des baskets (!).
J’ai les pétoches…
Pourtant, il y a des mois (voire des années) que j’espère une « retraite », un temps rien que pour moi et moi seule. Ce moment est arrivé plus vite que je ne le croyais possible. J’en suis ravie.
Je suis ravie que ce type d’accompagnement existe en France, qu’il permette cette prise en charge.
J’ai le sentiment d’entrer en colo, le sentiment aussi de boucler une boucle. En effet, lorsque j’avais 13 ans mon médecin d’alors souhaitait que j’entre dans ce type de lieu pour ado. Je n’étais pas prête alors…
Il me reste 3 jours de « liberté » et tout se bouscule dans ma tête. La joie, la peur aussi car j’aurai peu de contacts avec l’extérieur et mon extérieur, réduit, m’est indispensable.
J’ai envie que cet épisode d’un mois soit un tournant, une nouvelle page de ma vie, un renouveau. Car tout me pèse aujourd’hui de ma vie personnelle à ma vie professionnelle, longue voie sans issue.
Je ne sais rien du programme qui sera le mien et pour moi qui aime tout anticiper, tout maitriser, c’est une manière aussi de travailler sur mes freins.
Ce blog va me manquer, vous allez me manquer….
A très vite
Un peu du nord…
Sillonner ses pavés
Boire des morts subites au Vossen, déguster des Waffel tendres qui fondent sous la bouche, se laisser attendrir par les boulettes de viande
Entrer dans la cathédrale, se laisser happer par le silence et la beauté du lieu
Se noyer dans la foule de touristes sur la Grand Place
Se laisser tenter par des chocolats
Ne pas dormir
Contempler les murs pour y trouver des traces de BD
Dédaigner le Maneken Pis
Être surpris par les magnifiques façades Art Nouveau
Trouver des coins de soleil qui réchauffent
Rencontrer Magritte
Rêver dans le Palais Royal
Ne pas pouvoir échapper à une lombalgie (comme d’hab pendant les vacances)