M

Comme Mission, comme EMma, comme Maman.

2 h 15, (un chouicha trop long au regard de l’histoire), c’est le temps qu’il faut pour sauter pour plonger dans les aventures du Bond, l’espion le plus charming du Royaume, voire du Monde (allez soyons fous). La recette qui a fait le succès des films successifs est la même : action, ce qu’il faut de violence, belles nanas, belles voitures et bien sûr  placements de produits à gogo.

Quoi de neuf ?

Bah rien en fait.

Daniel Craig joue aussi justement qu’une quiche (c’est dire !) : peu de dialogues, peu d’expressions mais il court bien (après tout on ne lui en demande pas beaucoup plus…).

L’originalité de cet opus est de mettre le focus sur le personnage emblématique de M. Ses choix, ses failles, son rapport au pouvoir, ce qui la lie à Bond, au delà du professionnel. Il y a de l’Oedipe dans Skyfall, un retour aux sources.

La surprise de ce film, pour ce qui me concerne, réside dans la partition jouée par Javier Bardem (le méchant). Une palette de couleurs et d’expressions réjouissantes. Pour moi, le grand gagnant du film, c’est lui (même si le blond de ses cheveux est franchement désopilant).

Pour ne pas être définitivement vacharde, le Bond est sympathique MAIS un brin longuet.

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Entrée-sortie permanente

La vie professionnelle est ainsi faite : bercée par les arrivées et départs des collaborateurs.

En moins de trois mois, ce sont trois de mes précieuses collègues que je « perds ».

Si je me réjouis du nouvel élan professionnel qu’elles vont toutes trois trouver, je n’en suis pas moins triste (voire affligée) de voir ainsi des personnes de qualité, quitter le navire.

Elle est drôle cette sensation qui m’habite. C’est comme si mon sacro saint syndrome d’abandon venait me chatouiller à nouveau.

A l’annonce du troisième départ, ce matin (départ que je n’ignorais pas), j’ai pleuré comme une petite fille esseulée. Les larmes ne cessant de couler en cascade, le cœur serré.

Sans doute parce que cette personne là, emblématique, représente pour moi le cadre rassurant et protecteur. Elle incarne pour moi un modèle. Tant dans sa posture professionnelle, que personnelle. Il est si rare d’avoir au sein de son équipe une personne ressource telle qu’elle.

Avec son départ, les cartes vont être redistribuées, le puzzle devra se recomposer autrement.

Le changement dans les organisations. C’est là le cœur du sujet…

L’air du temps

Mon métier a ceci de merveilleux qu’il me propulse tous les jours au cœur de la vie. J’entends par là, que je suis sensibilisée à toutes les questions dites de société : la santé, le logement, la sécurité, parfois l’éducation et par la force des choses l’emploi-formation.

Depuis 8 ans j’accompagne des personnes dont le profil a peu changé finalement : majoritairement des femmes, peu qualifiées. Globalement des personnes aux conditions sociales dégradées, au regard de la maitrise de la langue française, de la mobilité, de la santé.

Aussi, je suis ébranlée à chaque fois que j’entends un politique français s’exprimer, quelque soit son étiquette politique. Je suis ébranlée et plus encore en colère : Y A LE FEU !!!

La situation est grave et je suis étonnée de voir que l’opposition, qui a eu plus de 10 ans pour se préparer à revenir aux commandes du pouvoir soit aussi désorganisée et aussi peu inventive. Je ne suis pas journaliste et pourtant les termes « d’amateurs, d’apprentis » ne me semblent pas décalés.

Je suis assez soufflée de voir que la seule solution que l’on ait trouvé pour combattre durablement le chômage ce sont les « emplois d’avenir ». A quand une vraie évaluation des politiques de l’emploi, à quand une vraie concertation de terrain ? Encore une fois, on appose tranquillement pour se donner bonne conscience, un pansement sur une jambe de bois.

J’aimerais que Michel Sapin (avez vous entendu parlé de cet auguste personnage depuis le mois de mai dernier ?!!!) vienne passer non pas une semaine mais deux jours complets avec moi, qu’ensemble nous allions rencontrer des partenaires de l’emploi et de la formation qui se battent contre des mesures iniques pour amener les personnes qu’ils accompagnent à l’emploi. Non pas à l’emploi pérenne. Non, juste à l’emploi précaire. Combien sont-elles à réaliser 2-3 heures par jour en tant qu’agente de propreté ou hôtesse de caisse sur des horaires découpés ? Des milliers. Et elles ne comptent même pas dans les cohortes de Pôle emploi.

J’aimerais qu’il les entende toutes et tous avec les difficultés qu’ils viennent nous poser, parfois avec honte, dans l’intimité du bureau.

Chaque jour, je me sens plus démunie. On démantèle dans ma région le service social, les plateformes décisionnelles concernant l’allocation du Rsa fonctionnent mal, elles ont accumulé un retard considérable. L’argent qui autrefois était dépensé sans compter pour des formations fantasques, est aujourd’hui verrouillé à l’extrême.

Je suis une éponge qui absorbe, qui ne peut qu’écouter, à défaut d’autre chose. Car l’effet de la crise, les médias alarmistes,  ne font qu’accentuer à la morosité ambiante.

Je suis le bon soldat qui applique, à la lettre, les directives (à la con)  qui viennent d’en haut, je me mets en 4 pour faire toujours plus avec toujours moins de temps et je prends, colères et pleurs de personnes qui ne savent pas, la plupart du temps à qui s’adresser pour être entendues et considérées.

Et je suis toujours aussi étonnée qu’il n’y ait pas plus de monde qui mette le feu dans la rue…

Zen

Je me suis intéressée à la sophrologie lorsque j’étais à la fac (épisode délicat dans mon existence qui a généré chez moi de grandes angoisses…).

Et voilà que mes vieux démons sont revenus me chatouiller : sentiment d’oppression, insomnies, hyperphagie.

Aussi, je me suis dit qu’il pouvait être bon de renouer avec cette bonne vieille méthode anti-stress.

J’ai replongé avec délectation, guidée par la voix douce de Pascaline.

Avec elle, j’apprends à respirer, à me reconnecter à chaque parcelle de mon corps, à me consacrer du temps. Cela grâce à des outils très  simples et qui prennent peu de temps pour être activés.

Je respire dans ma voiture, au bureau entre deux RDV, je me connecte à mon image positive pour m’injecter (à peu de frais) un flux d’énergie.

Et c’est bon !

Gérer le silence

Je suis, je crois, un être de peu de mots.

J’apprécie assez peu les bavardages, le dire pour dire, à tort et à travers.

J’ai le bruit en horreur et souvent je n’aspire qu’à une chose, me retrouver dans un gite, en pleine montagne où ne règnerait que le bruit des feuilles et le chant des oiseaux.

Et voilà, tandis que nous menons des entretiens avec Vénérable Directrice, que celle ci me fait remarquer je ne sais  pas gérer le silence.

A juste titre d’ailleurs.

Le silence pour laisser la place, pour organiser la pensée, pour faire retomber la pression.

Il aura fallut cela pour que je me rende compte que je suis mal à l’aise avec les silences générés par d’autres.

Ce qui est formidable dans mon métier, c’est qu’on avance tous les jours.

Oktober fest

Suffit-il de fermer un blog pour tirer un trait définitif sur une page de notre histoire.

Bien sûr que non.

J’ai pensé que la meilleure solution, ce serait celle ci, pour oublier, passer à autre chose et enfin construire.

J’ai oublié que dans la vie tout n’est pas aussi facile, aussi « tracé ».

Pendant un instant, un court instant il m’a été difficile de composé avec l’existant. Le mien.

J’ai presque souhaité que la vie se dérobe, que la pièce dont je suis l’actrice et peut être même l’auteure, s’arrête.

Je n’en pouvais plus.

Il m’a semblé que quelque chose était mort en moi.

Je ne saurais dire de quoi il s’agissait exactement.

Un souffle de vie sans doute.

Je n’avais plus d’appétence pour rien. Le désir m’a désertée.

Le désir dans le travail, d’être en famille, de côtoyer mes amis, le désir d’amour. Je ne percevais plus le sens.

Les mots, ces indéfectibles amis depuis des années ne jaillissaient plus, la source était tarie. Aussi, l’existence du blog ne s’imposait plus.

J’ai regretté, un court moment seulement, d’avoir effacé sur un coup de tête une année de ma vie.

Pas n’importe quelle année.

Celle de la douleur, de la vie qui nait puis de la mort qui s’installe, celle de confrontation, celle de la perpétuelle violence intérieure, celle du doute, celle du flou.

Et puis non.

Je sais faire cela : tourner les pages, bruler les symboles, oublier.

Je sais oublier avec élégance, sans ressentiment.

Oublier pour réinventer.

Me réinventer.

C’est ce que je vais tenter de faire ici.

Me reconnecter, peut être même me rencontrer…