Cocher les cases

Il y a quelques années  de cela, j’ai fait appel à une coach, pour travailler sur mon assertivité.

Cet accompagnement pris sur mon compte DIF, m’avait permis de faire le point pour moi et de travailler ma communication ainsi que certaines de mes craintes et représentations.

J’avais particulièrement accroché avec cette professionnelle, très à l’écoute, bienveillante et très outillée. Elle m’a conseillé des outils, des lectures et j’ai pensé à cette époque qu’elle faisait un métier formidable, que j’aimerais exercer aussi.

A cette époque, je ne considérais pas mon accompagnement comme du conseil. Je n’avais pas confiance, je ne me sentais pas légitime (toujours cette sacro sainte confiance !). Et puis elle… Sa présentation, son professionnalisme, sa technicité, son assurance… Elle m’avait impressionnée.

Quelques années plus tard, j’ai appris qu’elle était devenue très proche avec une collègue de travail, laquelle me racontait à quel point cette personne était seule dans sa vie, en galère professionnelle et surtout, très peu confiante. Cela m’avait pétrifiée. Quel écart entre ce que j’avais perçu et la réalité.

C’est à elle que j’ai pensé cette semaine.

Mon activité de conseils sur mon poste va grandissant, je reçois des candidats que je conseille, rebooste, outille, secoue parfois ; j’ai des retours positifs, sur ma personne et ma compétence.

Lorsque je demande aux candidats s’ils prennent du temps pour eux, le recul nécessaire par rapport à leur métier, s’ils se respectent dans leur quotidien de travail, s’ils se donnent de la place : ce sont exactement des conseils que je pourrais me donner. Je ne suis pas la personne que je montre, pas complètement en tout cas.

Je ne me laisse pas beaucoup de place, je prends peu de temps pour moi, je me légitime peu et ma vie est loin d ‘être remplie comme je l’aimerais.

Difficile parfois de se coacher, lorsqu’on le fait pour les autres.

 

 

Faire un peu, faire vraiment

Il y a cette liste de choses que j’aimerais faire et que je ne fais jamais. Ou alors si, quelques jours, quelques semaines et puis je m’arrête. Je n’ai plus le temps, plus l’envie, je n’en vois plus l’intérêt.

Pourtant, je sais que toutes ces actions mises bout à bout me seraient bénéfiques.

Lire plus, regarder moins (de tv poubelle) ;

Méditer plus, plus exactement, méditer à nouveau ;

Consommer moins et mieux ;

Ranger tous les jours (plutôt que d’y passer des heures le we) ;

Cuisiner avec de vrais et bons produits ;

Faire du sport.

J’ai décidé de ne plus me fixer d’objectifs, lesquels, puisqu’ils ne sont jamais atteints me font  tomber dans des abîmes d’auto flagellation (comment ça, je suis excessive ?!!!). Je fais un peu tous les jours, j’essaye de ne rien m’imposer, de cesser de m’enfermer avec des « il faut que, tu devrais », qui sont mes poisons.

Je commence à faire un acte de la liste par jour. Pour restaurer de l’envie, de la confiance, de la bienveillance (mon désormais maitre mot).

On s’en reparle dans quelques mois pour savoir si j’ai progressé sur la voie 😉

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Chuchotements intérieurs

Combien de fois j’ai eu cette sensation d’étouffer dans mon quotidien, de ne plus le supporter. Combien de fois j’ai rêvé de tout plaquer ? 10, 20 fois, à moins que cela soit 100. J’ai rêvé d’un quotidien moins aliénant, de simplicité, de facilité peut être. Je ne sais pas. J’ai besoin de sens. Sens professionnel, personnel, familial. Mais je n’en trouve pas.

Il m’a fallu 3 ans pour quitter un emploi aliénant, sans compter les années de réflexion qui ont précédé. De quoi je rêve ? D’épanouissement. Force est de constater que cet épanouissement, encore une fois, ne sera que très partiellement présent dans cet emploi. Je réfléchis à la VAE, à des formations. J’ai quitté un accompagnement trop prenant dans mon précédent poste et dans celui ci, je me rends compte que c’est dans l’accompagnement que je retrouve mon énergie, que je me sens utile. Vraiment utile.

Mon mari trouve que je me plains trop, que j’ai trop d’exigences. Envers la vie, envers moi, envers les gens. C’est ainsi en effet que j’ai été élevée. C’est ainsi ensuite que j’ai été accompagnée professionnellement. Dans l’exigence de la qualité du service rendu. Je garde en mémoire aussi, ces paroles de mon ancienne directrice : ne rien exiger que l’on n’est pas en mesure de donner soi même et néanmoins exiger le meilleur de l’autre en l’accompagnant. Je mets la barre un peu haut sans doute. Mais c’est de cela dont j’ai besoin. Le sentiment d’avancer, de faire mieux, de sortir de ma « condition », si cela veut vraiment dire quelque chose. J’ai envie de mieux, c’est vrai. J’ai besoin de le dire, de le partager pour poser des jalons. Pour autant, il me semble être en mesure de savourer ce que le quotidien m’offre, à travers tous ses petits bonheurs .

J’aimerais cesser les « Je dois », par des « Je choisis de ».

Je choisis de m’accorder du temps,

Je choisis de me traiter avec bienveillance,

Je choisis de tout faire pour m’apaiser,

Je choisis de me remettre au sport,

Je choisis de construire ma vie sociale.

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Persister

J’ai fait du tennis, de la natation, du taï chi, suivi des ateliers d’écriture, des ateliers mandalas, des cours de théâtre,… J’ai tout arrêté. Je suis incapable de tenir la distance. Je me lasse, j’aspire à ma liberté, je m’épuise, le collectif m’étouffe. Je me suis tournée cette année vers la méditation pleine conscience. 8 cours seulement. Mais c’est dur ! Dur de ressentir, dur de faire le vide, dur de ne pas être assaillie par tout ce qui fait mon quotidien, tout ce qui me submerge.

Je ne sais pas si je pratique bien, je tâtonne encore entre les cours mais je me sens bien après chaque méditation. Décider de prendre du temps pour soi, de se l’accorder vraiment, de se traiter avec bienveillance n’est pas une mince affaire pour moi. C’est même un challenge.

Longtemps, j’ai souhaité être une experte dans mon domaine (celui de l’accompagnement vers l’emploi), une « référence », une personne reconnue. Ce que je n’ai jamais été. Ce qui m’a le plus intéressé c’est la relation humaine, l’échange avec l’autre, la transmission. J’ai été je crois, une piètre technicienne. L’administratif sous toutes ces formes (aliénantes) m’a gonflée. Je me suis contentée pendant 13 ans d’être une accompagnante « moyenne ». Comme j’ai été une élève, puis une étudiante, « moyenne ». Aujourd’hui, dans mon nouveau poste, je suis revenue à la case départ. Je ne suis pas moyenne, je suis bien en dessous de cela. Insupportable. Mais je persiste et je signe. Sans doute parce que si le destin m’a conduite jusque là, c’est parce que je devais : me retrouver face à mes manques, mes doutes, cette question de la place et de l’appréciation de soi.

Voilà un message bien décousu… Un peu comme moi.

Bain de famille

Mars « chez nous » est une succession d’anniversaires. Mars le mois du printemps, mon mois bien aimé.

Ce week-end, nous fêtions ses 80 ans à lui, ses 60 ans à elle, mes 26 ans à moi (oui bon…).

Je garde précieusement les photos d’il y a 20 ans en arrière. Déjà c’était une grande fête. Ce week end, il nous manquait du monde autour de la table mais nous n’avons cessé de les évoquer pour nous réchauffer le cœur de leur absence.

« Chez nous », la vraie fête c’est un bon gueuleton, avec du rire et des souvenirs autour. On  trinque, on partage, nos yeux disent qu’on s’aime.

Les centres de table sont faits maison, les fleurs sont partout, chacun repart avec son petit cadeau.

Tableau idyllique d’une famille qui n’est pas la mienne.

Il est si déroutant de se sentir aimée inconditionnellement dans une famille qui n’est pas la sienne.

J’aime une partie de ma famille brinquebalante mais elle m’insupporte par son manque d’écoute, son égoïsme, sa suffisance. Je suis tellement touchée d’être considérée « ailleurs », telle que je suis, d’être prise dans mon unicité et avec bienveillance. Je suis blessée que nous n’ayons pas de tels liens « chez moi ».

La famille un puits sans fond de réflexions, remords, blessures…

Décembre

Quelle drôle d’année, quelle éreintante fin d’année.

Tout est réuni pour que cette année soit triste, vide de sens et pourtant, j’ai envie d’inviter l’esprit de Noël.

J’ai envie, un cours instant, d’oublier.

Les affligeants résultats politiques et les petites phrases qui les ont suivis,

Les fantômes qui planent,

Les personnes trop vite parties.

J’ai envie d’unité, de douceur, de bienveillance et d’amour.

Chiche !

Ne garder que le meilleur

J’aime le lundi, lorsque nous nous saluons les uns autres. Nous nous connaissons bien maintenant et devinons à la mine de l’autre comment il a passé son we et s’il est ou non au top de sa forme.

J’aime les messages que nous nous envoyons parfois en off, pour relire la journée, rire d’un épisode de la semaine, dédramatiser, nous soutenir.

J’aime le vendredi après midi, lorsque c’est la fin de la journée et que nous décompressons dans le bureau de l’un ou de l’autre.

J’aime certains repas, où le rire et le partage sont de mise, où autour d’un gâteau ou d’un café nous mettons un quotidien parfois dévorant.

J’aime les conversations sur le pas de la porte. Pour avoir un conseil, pour débriefer, pour rire, parfois pour décompresser.

J’aime les regards que nous nous adressons parfois, les petits mots pour nous soutenir. Juste ça, rien de plus, dans le respect et la bienveillance.

J’aime cette façon que nous avons tous et de manière personnelle d’aborder l’accompagnement. Ce qui nous lie c’est cette croyance en l’autre, la même philosophie, le même sens du service public (décrié mais qui fait tellement sens pour nous).

J’aime notre manière de faire front. Ensemble, nous avons vécu le pire et le meilleur. Nous y avons laissé tous une part de nous et avons grandi. En collectif.

Aujourd’hui, c’est cela qu’il me faut regarder.

Juste ça