Après demain…

Nous avons pris du temps, pour nous poser, pour nous reposer, pour prendre soin l’un de l’autre.

Nous nous sommes levés tard, nous sommes concoctés de bons petits plats, nous sommes baladés tranquillement dans des parcs, notre forêt. Nous avons profité du merveilleux soleil de septembre.

Mais après demain,

Il faudra y retourner et je n’en ai pas envie

Il faudra retrouver les collègues et je n’en ai pas envie

Il faudra esquiver et éluder les questions

Il faudra honorer les nombreux RDV qui m’attendent

Il faudra donner suite à cette proposition d’évolution professionnelle, qui est arrivée au moment où je m’y attendais le moins, juste avant mon arrêt maladie.

C’est drôle les clins d’œil que me fait la vie.

Je me sentais prête l’année dernière, d’ailleurs j’attendais secrètement que ce poste me soit proposé…

Puis, alors qu’il est de nouveau vacant, c’est vers moi que l’on se tourne. Et je doute, j’ai peur, je manque de confiance, je ne suis plus tout à fait sûre, je tergiverse.

Cette opportunité est  intéressante. Certes. Mais cette année je n’espère qu’une chose : que mon ventre pousse, qu’enfin la vie nous gâte un peu sur le plan personnel.

Oui décidément, la vie est une coquine.

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News from the world : september

La grille de rentrée de France Inter : bof

Antoine de Caunes sur Canal : bof

Anne-Sophie Lapix sur France 5 : bof

(Je vais finir par être obligée de regarder Hanouna….)

Barack qui tergiverse, qui est chafouin de contredire Michelle, Vladimir qui nous fait du grand spectacle, François qui a envie d’y aller oui mais non, enfin si plus tard. Madonna qui y va de son petit avis (au secours !). Pendant ce temps là, Bachar continue tranquillement sa boucherie, sa femme parade tout aussi sereinement dans les médias et son fils tweete avec la même spiritualité grotesque que son père. Magnifique époque…

J’ai décidé de faire du sport (oui tu as bien lu). Aussi, je suis allée à une séance d’essai et… je me suis trompée de jour. Magnifique acte manqué. J’y ai vu un signe que le sport n’est définitivement pas fait pour moi. Aussi, j’ai repris avec un peu plus d’assiduité ma méditation. Ce qui, s’y on y regarde de plus près, est aussi un sport.

Le Ministre du redressement productif avec ses supers projets de la mort, des impôts, des taxes ENCORE, jusqu’à l’étranglement. Face à ce gouvernement (pour lequel malheureusement j’ai voté), je ne ressens plus que de la rage et du dégoût.

J’ai décidé de faire du djembé… mais n’ai trouvé aucun cours proche de Maville : déception car je me sens prête.

La violence, à Marseille, en France de manière globale. Les médias appuient-ils sciemment pour faire mal ? Toutes ces infos sont anxiogènes et je me demande toujours comment et pourquoi on en est là aujourd’hui dans un pays comme le nôtre…

Une de mes fées me met sur la piste du gluten, lequel pourrait être la source de mes nombreux maux. Et lorsque je regarde de plus près (sur internet), je découvre que j’ai tous les symptômes de l’intolérance.

Une conversation avec Anouchka. Cette année aura été placée sous le signe des rencontres et échanges bloggesques. C’est pour moi la discrète, qui chéris tant son « anonymat », toujours impressionnant de se découvrir, de laisser tomber le masque. Découvrir l’autre par la voix, dans la rencontre, n’est jamais un moment anodin. Il génère à chaque fois chez moi du stress et de la crainte. Celle de ne pas être à la hauteur, de décevoir, d’être déçue aussi. Jusque là et à chaque fois ces rencontres ont toujours été belles.

Mon père qui tombe d’un arbre et se blesse. De gros bobos qui font mal, beaucoup de peurs, nous sommes passés près du grave accident. Comprendre avec cette épreuve, qu’ils deviennent tous deux fragiles, qu’ils vieillissent et qu’ils ont de plus en plus besoin de moi.

Retour au taf, sur les chapeaux de roue. Le plaisir de revoir mon voisin de bureau et apprécier l’accueil qu’il me réserve ;  une plante que l’on m’offre pour fêter un CDI , le petit message de jeune collègue de travail avant son départ en congé maternité laissé sur le bureau ; meilleure copine de travail enfin revenue de son congé formation.  Les nouvelles de rentrée ne sont pas folichonnes, il ne fait pas bon être demandeur d’emploi actuellement… Continuer à faire avec les moyens qui s’amenuisent et les exigences qui vont croissant.

♥ Lecture de septembre : La dernière conquête du Major Pettigrew d’Helen Simonson. Un roman délicieux, qui relate une histoire d’amour entre un gentleman, le Major Pettigrew et une épicière pakistanaise érudite, Mme Ali. Le tout ayant pour décor la campagne anglaise. Un roman de plus de 530 pages qui évoque avec délicatesse et humour la cohabitation entre anglais et pakistanais, les liens familiaux parfois difficiles, le poids des conventions et des préjugés (pour ne pas dire le racisme). Un roman qui prend son temps, qui explore jusqu’au bout les personnages principaux. Une belle écriture, fine et sensible, un auteur qui aime ses personnages jusque dans les recoins les plus sombres de leur âme. A lire absolument (en dégustant du thé chaud pour l’ambiance).

Encore un peu quand même…

Quoi qu’il se passe à partir de ce moment, je retiens :

– la présence sans faille des mamans (et futures potentielles grands-mères). Je leur avais demandé de nous écrire comment s’étaient passées leur grossesse et elles se sont soumises de bonne grâce à l’exercice. Ces écrits nous ont accompagné et réconforté. Les papas et beau- papa se sont montrés plus en retrait mais néanmoins très anxieux.

– la présence discrètes des rares ami-es informé-es, nous avons apprécié les sms et mails tout au long du processus.

– votre présence bloggesque, touchante et rassurante car même si pour la plupart nous ne nous connaissons pas, vous êtes les plus informées. Vous avez su trouver les mots et je vous en suis extrêmement reconnaissante.

– une partie du personnel soignant m’a aussi beaucoup apporté. Les infirmières nous ont traité avec beaucoup de délicatesse l’un et l’autre, sans tomber dans le pathos ni dans la pitié, ce dont nous n’avons pas besoin. J’ai été surprise par cette infirmière qui a plusieurs reprises m’a pris la main et caressé la joue. J’ai aimé cette forme de proximité maternelle dont j’avais exactement besoin à ce moment précis. 

– le cheminement que j’ai pu faire. Par la lecture, l’écriture, par le temps que j’ai pris pour me poser sur mon projet et aussi sur la grossesse de ma mère et des femmes de mon entourage. Cela m’a permis de clarifier des choses pour moi, de savoir très exactement pourquoi je désire un enfant.  Serais- je assez forte pour accepter ce que la vie mettra sur notre chemin si cela ne marche pas ? Je ne sais pas mais je l’envisage. Ce temps de réflexion m’a permis aussi de remettre de la joie dans ma vie, de me projeter positivement. J’ai pratiqué intensément la méditation et la pensée créatrice, supports indispensables dans ce qui malgré tout a été une épreuve.

– enfin et pour terminer, j’ai aussi pu me reconnecter doucement à mon corps. Grâce à la méditation, grâce aux massages. Je me suis sentie bien, malgré les nombreux actes médicaux et étrangement en paix.

 

Je ne t’en parlerai plus

Se lever à 5 h 30 pour être à l’heure la Clinique qui fait des bébés.

Dans la salle d’attente, nous regarder toutes « par en dessous », chuchoter un bonjour, se plonger dans notre dossier, dans un magazine que nous ne lisons pas. C’est juste pour faire genre. A cette heure nous sommes toutes là pour la même chose, encore un peu endormies et anxieuses quant aux résultats.

Subir un défilé d’infirmières à heure fixe, écouter leurs théories sur le sujet : « A la première FIV ça ne marche jamais, il en faut au moins 3, je connais des « fiveurs » qui… » Sourire à toutes ces théories sans donner prise, encaisser la quantité non négligeable de piqûres. Regarder les bleus sur les bras, se masser le ventre hyper tendu, lui parler, le remettre au centre.

Attendre, être un peu coincés à la maison.

Jongler avec les nombreux effets secondaires, ne pas dormir, tenter de tenir au boulot, pleurer pour un oui ou pour un non.

Devoir poser des congés à la dernière minute et mentir sur les raisons.

Ne trouver aucun réconfort. Nulle part, auprès de personne.

Garder pour soi les doutes et les peurs, pour ne pas effrayer.

Détester les sigles, les taux, le vocabulaire médical.

Tenter de vivre l’expérience de  » l’extérieur », faire comme si.

Déplorer le manque de lien avec la gynécologue, le manque d’humanité mais croire malgré tout en sa compétence « technique ».

Remettre de la joie, se projeter positivement dans l’avenir sous peine de se laisser submerger par ce protocole hyper-médicalisé.

Prendre soin du corps tant bien que mal, dans son ensemble, car encore une fois, il est durement mis à l’épreuve.

Explorer finement son projet de vie, de famille, de femme. Savoir désormais très exactement pourquoi on en est là ensemble.

Que ça marche ou pas, je ne t’en parlerai plus.

:(

J’ai frissonné en l’écoutant parler du mal-logement et des sans abris. Avec des mots forts qui faisaient appel à l’humanité, la générosité, la justice sociale. Je l’ai aimé d’emblée, j’ai pensé que derrière le généticien, il ne pouvait y avoir qu’un grand homme.

J’ai versé ma larme lorsqu’il a évoqué non sans émotion sa différence, la manière dont il a été regardé, déconsidéré enfant, à cause de son physique. Albert Jacquard était un résilient, un homme de bienveillance, d’humilité.

Enfin, tandis que je quittais une gare parisienne, sous la pluie, mon regard s’est attardé sur une foule de personnes faisant la queue pour obtenir un taxi. Albert Jacquard et son épouse étaient dans cette foule. J’ai eu envie malgré la circonstance aller vers lui et lui dire mon admiration. Je n’ai pas osé.

Et aujourd’hui, je le regrette un peu…

Tadaaaaa (collage # 1)

Alors voilà, je me suis remise au collage…

Si.

J’ai été sensibilisée, il y a quelques années de cela par une formatrice. J’avais alors trouvé cet exercice complètement à ma portée : du papier, de la colle, des images, aucun savoir faire particulier et la consigne de ne pas réfléchir : un pur bonheur !

J’avais beaucoup apprécié, cela m’avait d’ailleurs donné l’envie de me lancer, moi l’écriveuse de cartes frénétique, dans la confection de mes propres cartes. Mais je n’étais pas vraiment revenue au collage.

Et puis (ah ces  bloggeuses !) voilà que Christie lance une invitation et qu’Anne-So me donne grave envie.

J’expose à vos yeux et à votre critique bienveillants mon collage dit « des vacances ».

Le collage des vacances de la Cloudy

Le collage des vacances de la Cloudy

Et bien ce collage m’a fait un bien fou, m’a procuré une belle joie intérieure.

Une bonne came 😉

Le livre coup de coeur de ma rentrée

Mokaa un talent certain pour donner envie de lire des livres. Aussi, je la remercie de m’avoir poussée vers Kéthévane Davrichewy et son livre « Les séparées ».

LES SÉPARÉES - Kéthévane DAVRICHEWY

J’ai découvert l’auteur à travers ses livres jeunesse, lorsque je travaillais en CDI en collège. Une belle découverte, une écriture tout en finesse et en subtilité. Une caresse de mots en somme.  J’avais beaucoup aimé sans jamais y revenir néanmoins.

Et puis le résumé de ce livre m’a donné envie de renouer avec elle.

Alice et Cécile se comprennent sans se parler, sont le miroir l’une de l’autre, elles tissent un lien qui reste inaltérable dans les épreuves, elles ont l’une pour l’autre une présence absolue.

Jusqu’à la douloureuse rupture.

De très bons résumés se trouvent sur le net et sur le livre, aussi je n’en dirai pas plus.

J’ai aimé ce livre parce qu’il évoque une histoire d’amitié universelle, forte, exclusive. Une de ces amitiés d’adolescence, fusionnelle, qui te marque pour de longues années.

Pour avoir vécu ce type d’expérience, je me suis retrouvée à bien des égards dans ce livre que j’ai lu d’une traite, la gorge nouée et souvent la larme à l’œil.

Ce livre dit l’amour dans l’amitié, il dit les premières grandes fois à deux, il dit les émotions fortes des rencontres, des lectures, de la poésie, de la musique. Il montre l’étrange processus de l’adolescence qui permet de se construire en puisant dans l’autre cette amie, sœur, voire même âme sœur.

Tout est dans le style

Pendant mes trop courtes vacances, j’ai décidé de changer de style.

Cette décision ne m’est pas tombée dessus, je la muris depuis plusieurs mois, sans doute parce-que je me sens étriquée dans mon costume, plus à l’aise, plus en adéquation avec moi.

Je dis costume, car il me semble en effet que dans mon domaine, le social, nous portons un peu toutes le même uniforme, ou tout du moins, nous nous en éloignons peu. Pour faire simple (et caricaturer à peine), il est constitué de chaussures plates, jeans le plus souvent, des vêtements qui varient entre le noir, le gris foncé et le taupe, de grandes chemises et de larges pulls. Bijoux, écharpes et coiffures sont plus recherchés, plus marqués.  Camarades du social qui venez par ici ne soyez pas offusqué-es…. J’ai le sentiment que nous nous conformons. Sans doute pour ne pas marquer une trop grande distance vestimentaire avec les publics que nous accueillons. Faire trop « classe », trop femme peut être mal vu, mal interprété.

Je ne me retrouve plus dans cet uniforme, qui ne m’a jamais vraiment correspondu au fond. Et puis le temps aidant, j’ai bravement pris 15 kg en 4 ans, donc forcément la garde robe ne suivait plus. Ces 4 dernières années, j’ai accumulé des pièces par nécessité, par dépit et ma ligne conductrice était le noir. Déprimant au possible.

Ainsi donc, j’ai décidé de me prendre en main.  J’ai même acheté un livre pour me coacher « Ma To-Do list dressing », de Jeanne-Aurore Colleuille et Laure Gontier. Bon, je n’ai rien appris de fondamental (faut pas déconner) ceci dit, cela m’a aidée justement à sauter le pas : celui du tri, celui aussi de savoir ce vers quoi j’ai envie de tendre. VRAIMENT.

Je me suis plongée avec entrain et détermination dans ma penderie, trop longtemps dédaignée.

Rends toi compte, je n’avais pas moins de 3 impers, dont 2 dans lesquels je n’entrais plus. Je gardais amoureusement le blouson en jean de mes 25 ans, qui ne faisait pas de moi un sac et avait un méga tombé. Je ne te parle pas des tee shirts adulescents, trop moulants, ni des pantalons bouffants, idem pour la chemise cintrée déclinée en 3 couleurs, décidément trop cintrée.

Trier, ranger, c’est faire face à un léger sentiment de honte. Pourquoi et à quelles fins ai-je accumulé tant de choses ? Je n’en porte pas la moitié, me trouve toujours mal sapée et me dirige presque toujours vers les mêmes vêtements. J’ai acheté comme je mange : hyperphagiquement.

J’ai allègrement rempli plusieurs sacs, des sacs « à donner », car je ne peux pas me résoudre à vendre mes vêtements. Lorsque la penderie s’est trouvée considérablement allégée, j’ai éprouvé un sentiment de soulagement et de bien être . Celui qui fait dire qu’on fait bien, que c’est juste, bon pour soi.

Combien de temps cela va durer, je ne sais pas. Est ce que je vais trouver des vêtements qui me correspondent vraiment, est ce que je vais enfin oser (être féminine !) ? Je ne sais pas non plus. Ressembler à Carole Bouquet, Inès de la Fressange, Tilda Swinton voire Angelina Jolie lorsque l’on a une carrure comme la mienne et un portefeuille aussi peu fourni, c’est mission impossible.

Pourtant, je sens que c’est le bon moment pour commencer à changer.