Comme un lundi de rentrée

DSC03431.JPGIl y a eu cette boule au ventre, comme pour ma rentrée en seconde A2, il y a quelques années déjà, mais cette rentrée est restée gravée…

Et puis, le saut, dans cette salle, où nous nous sommes retrouvés à 60 pour notre séminaire de rentrée (comme les partis politiques nous avons aussi notre séminaire de rentrée… mais pas à la Rochelle…).

Il y a eu les présentations des nouveaux arrivés, ma DRH qui m’a souhaité un bon retour de vacances (devant 59 personnes, steuplait), il y a eu de multiples présentations projetées au mur : nos objectifs. Puis et pour finir, les groupes de travail, dont un que j’ai eu la chance de co-animer.

Voilà je suis rentrée.

Je nous ai regardé tous. A nous agiter, à cogiter, à donner pour la plupart le meilleur, à nous engager, à écouter les axes, les objectifs, les attendus, les lignes directrices… Et j’ai pensé que le cœur du service public battait là. C’est hyper prétentieux à écrire. Mais je le pense si fort ! Nous nous contorsionnons avec toujours moins de moyens, des situations toujours plus compliquées mais nous continuons, inlassablement à y croire. Il y a objectivement assez peu de choses qui nous réunissent tous, si CA. Le sens du service public.

Est ce que c’est moi ou ce poste qui m’absorbe totalement ?

J’ai besoin, comme ce soir, de faire silence, de faire ma revue de gratitude, ma méditation, écrire, pour me reconnecter à ce moi qui s’étiole.

J’ai besoin de me faire confiance pour enfin aller vers des activités qui me plaisent et me permettraient de renouer avec « mon artiste ».

Peut être qu’il me faut pousser des portes…?

Mood

D’un coup, avoir très chaud. Ranger les couvertures, commencer des cures pour la circulation sanguine, commencer à craindre pour mon quotidien de travail sans clim’. Puis avoir à nouveau froid, ressortir les couvertures, me ressentir subitement respirer à nouveau.

M’extasier devant la nature qui explose chaque jour. Devant ces couleurs éclatantes qui jaillissent de partout, m’en délecter, remercier la vie pour cela. Sourire à l’écoute du chant des oiseaux, à la vue de ce héron. Chérir la chance d’être là et d’aimer cela.

Ronger mon frein au cours de cette longue réunion. En sortir dépitée et penser, pour moi et seulement pour moi, que la fonction publique a parfois des talents fous pour se tirer seule une balle dans le pied. Détester ces moments improductifs alors que chacun, individuellement, nous sommes au taquet.

Mettre ma confiance dans les gens, toujours, au premier RDV, puis au second, puis au troisième. Et puis au cours de cette semaine et pour la première fois me « faire couillonner ». Grave. Et ne pas aimer cela.

Passer ces quelques jours ensemble. Aimer follement cela. Et mettre des mais partout.

Avoir cet échange téléphonique avec elle, parler de MA préoccupation du moment et me sentir ridicule lorsqu’elle laisse aller le flot de ses tracasseries quotidiennes. Évidemment, nous ne jouons pas dans la même cour. Le cancer crée des fossés que je ne sais pas combler.

Douter. Toujours, de moi et de moi et encore de moi.

Boire les mots de Chine Lanzmann, me mettre à vénérer Chine Lanzmann.

Acheter une jupe rose, en tulle, trouver ça un peu décalé et adorer ça. M’offrir du décalage (je suis en pré-ménopause, j’ai le droit !).

Chercher des respirations.

Décider de ne pas partir en vacances cette année…

Quitter définitivement FB et me sentir mortifiée de l’avoir fait (je suis un monstre, ou plutôt non, FB a créé une monstresse).

Pleurer devant Grey’s Anatomy. Systématiquement. Ne me demandez pas pourquoi…

 

 

 

Non !

Je dis presque toujours oui (mais je me soigne).

C’est révélateur chez moi de plusieurs choses : le besoin de faire plaisir, le besoin de prouver que je suis capable / compétente, la nécessité de montrer que je suis une personne à l’écoute qui sait faire de la place à l’autre, le besoin fou d’être aimée/la peur de ne pas l’être.

J’ai quelques pistes pour expliquer cela. Le manque de reconnaissance paternelle, la place qui ne m’a pas été faite dans ma famille, les décisions que l’on a toujours prises pour moi et jusque très tard (ma mère, pour ne pas la nommer qui, au prétexte que je sors de son ventre, sait mieux que moi ce qui est bon pour moi), et bien sûr le cruel manque de confiance qui est une résultante de tout cela.

« Cloudy, tu peux finir l’écriture du projet X, tu es une finisseuse. Variante : toi tu es une littéraire, autre variante, toi tu as le sens de la phrase. Comprendre toi t’as que ça à faire, moi pas.

Oui

Cloudy, j’ai besoin de m’aérer, si on partait en week end ensemble. Lire, je n’ai pas de mec, pas de voiture, y a personne d’autre pour m’emmener.

Oui

Cloudy, y ‘a X qui passe en concert. Viens. Lire, je n’ai trouvé personne d’autre pour m’accompagner.

Oui

Cloudy, tu peux attendre sur le parking pendant que je vais voir mes parents. Lire, je ne peux pas encore te présenter à mes parents (en l’occurrence, je n’ai jamais été présentée).

Oui

Cloudy, notre histoire est trop belle, j’ai pas envie de l’ébruiter. On garde ça pour nous OK ? Lire, quand on rencontre des potes à moi, on fait comme si on était justes potes. Comprendre, je ne t’assume pas. (Je sais j’ai gardé le meilleur pour la fin !).

Oui… »

J’en ai une collection assez intéressante et très caractéristique.

J’ai une facilité folle à me « serpillieriser ». Je me suis peu écoutée, peu considérée. Je me suis retrouvée, et c’est ma seule responsabilité, dans des situations où je me suis sentie mal, mal comprise, mal aimée, pas à ma place. Cela a provoqué chez moi du stress, une perte de confiance plus importante encore (abyssale en fait), cela a développé ou aggravé mon hyperphagie.

Je change, j’essaye de changer. De m’écouter, de prendre le temps avant de répondre.

De me choisir en fait…

La bouffe émotionnelle

La bouffe émotionnelle, c’est lorsque tu rentres du boulot, éreintée, et que tu te jettes

1/ sur tes amandes préférées

2/ sur tes galettes de riz préférées de chez Gerblé (tu sais les fines un peu salées)

Pour un ensemble de raisons :

tu n’es pas contente de ta journée parce qu’il te semble de n’avoir fait que du superficiel,

tu as eu le sentiment de devoir chercher les infos, à tort et à travers parce que rien n’est organisé, classé, mis en ordre

tu ne te sens pas en maitrise totale des choses, tu hésites, tu pinailles

cette putain de confiance qui te lâche, invariablement, lorsque tu en as le plus besoin (off course)

la fatigue, à tous les étages…

De l’émotion donc…

 

De l’humain

Une nuit écourtée. Merci la trachéite… Des valoches sous les yeux, l’humeur massacrante.

Pas l’envie d’y retourner, de faire des bises, de formuler des vœux, de voir du monde tout simplement, de m’installer dans ce bureau si vaste et doux, que je vais devoir quitter, à mon grand désespoir,  d’ici 15 jours…

Et puis et puis…. Elle.

Elle avec sa voix d’enfant, son parcours parsemé d’embûches, ses trois pas en avant et cinq en arrière, son regard fuyant, craintif.

La confiance qu’elle m’accorde, aveuglément.

Elle et sa peur de me décevoir.

Je souris toujours lorsque je les entends me demander si je suis déçue.

Je ne le suis jamais.

J’ai tellement tergiversé moi aussi, je me suis tellement cherchée, j’ai tellement reculé, si souvent.

Alors non, je ne suis jamais déçue. Je suis comme elle, comme les autres, tous les autres. Je ne suis au dessus de rien et elle, contrairement à ce qu’elle pense, inférieure à personne.

Au moment de nous quitter, elle sort de son sac deux paquets. Deux cadeaux.

L’humain est là.

Dans la larme qui coule, dans le cadeau donné, dans les remerciements murmurés, dans la gêne, le plaisir, dans l’au revoir.

L’humain, toujours. Celui qui donne sens à cette mission si difficile parfois. Écouter, accompagner, orienter, réconforter, revaloriser.

Je retrouve l’étincelle qui, la coquine, me quitte parfois… pour mieux revenir.

 

Ça passera pas

J’ai eu peur de ne pas avoir mon Bac,

Puis de ne pas trouver mon chemin professionnel,

J’ai eu peur de me foutre en l’air dès que j’aurai mon permis,

Voire même de tuer quelqu’un.

J’ai eu peur de ne pas rencontrer de garçon, de ne pas rencontrer l’homme de ma vie, de ne pas avoir d’enfant (oui bon là…).

J’ai eu peur de ne pas être à la hauteur, de ne pas tenir un boulot et de devoir faire de l’alimentaire pour m’en sortir.

La confiance.

Elle m’a toujours paralysée.

Je me revois en terminale, paralysée devant ma feuille blanche en devoir sur table en histoire. Incapable d’écrire quoi que ce soit, fondant finalement en larmes car j’avais bossé comme une malade. Quelques semaines plus tard, le bac blanc, des nuits, déjà, que je dormais mal.

J’ai passé suffisamment d’heures sur différents divans pour analyser pourquoi le manque de confiance a creusé son sillon. Une famille peu encline à la reconnaissance (de l’être, de la compétence, du savoir faire), peu encline à l’encouragement (pas assez judéo-chrétien). Des adultes fatalistes, blâmants « les puissants ». Je crois que mes parents se sont forgés sur un modèle, un modèle qu’ils ne pouvaient que transmettre. Une forme de pensée qui dit que les « petits » restent petits, c’est comme ça et tant pis.

J’ai pensé ainsi longtemps, j’ai pensé que je n’y arriverai jamais. Que la vie, la vraie, la belle vie n’était pas pour moi.

J’ai changé sur le tard. Très concrètement avec le parcours éreintant de la PMA.

Mes forces enfouies se sont révélées. Ça n’a pas marché, je me suis pris une grande claque personnelle, qui est venue toucher ma personne, mon statut, mon couple. QUi nous a mis à terre. Mais je l’ai fait. Je me suis connectée à cette part d’humanité trop longtemps tue. A partir de cet instant, tout (ou presque) est devenu possible. Changer de travail, dire ce que j’avais sur le cœur, me reconnaitre. Reconnaitre ma personne, mon parcours, légitimer mes ombres MAIS surtout reconnaitre mes qualités, mes compétences, ma force.

Je ne me compare plus, je n’envie plus, je me plains moins, je reconnais tout ce qui fait moi. Je savoure, je prends, je donne et je rends. Surtout, je rends. Ce qui n’est pas moi, ce qui limite, ce qui abime, ce qui minimise.

J’ai un boulot, un toit, une famille, je pars en vacances, je peux me faire plaisir, je suis en bonne santé.

J’ai et  je suis.

Faire un peu, faire vraiment

Il y a cette liste de choses que j’aimerais faire et que je ne fais jamais. Ou alors si, quelques jours, quelques semaines et puis je m’arrête. Je n’ai plus le temps, plus l’envie, je n’en vois plus l’intérêt.

Pourtant, je sais que toutes ces actions mises bout à bout me seraient bénéfiques.

Lire plus, regarder moins (de tv poubelle) ;

Méditer plus, plus exactement, méditer à nouveau ;

Consommer moins et mieux ;

Ranger tous les jours (plutôt que d’y passer des heures le we) ;

Cuisiner avec de vrais et bons produits ;

Faire du sport.

J’ai décidé de ne plus me fixer d’objectifs, lesquels, puisqu’ils ne sont jamais atteints me font  tomber dans des abîmes d’auto flagellation (comment ça, je suis excessive ?!!!). Je fais un peu tous les jours, j’essaye de ne rien m’imposer, de cesser de m’enfermer avec des « il faut que, tu devrais », qui sont mes poisons.

Je commence à faire un acte de la liste par jour. Pour restaurer de l’envie, de la confiance, de la bienveillance (mon désormais maitre mot).

On s’en reparle dans quelques mois pour savoir si j’ai progressé sur la voie 😉

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Nue

Un mois déjà que je baigne dans une culture professionnelle qui n’est pas la mienne.

Je me sens dans la peau de l’enfant qui fait ses premiers pas debout. C’est nouveau, pas toujours agréable, chancelant, parfois ça laisse des bleus parce qu’on se cogne.

C’est à cela, à peu près, que ressemble mon quotidien depuis deux semaines.

Je dois désapprendre quelque chose pour apprendre quelque chose d’autre. Une nouvelle langue, de nouveaux codes, de nouvelles règles et références.

Et je ne m’y fais pas. C’est un peu douloureux et j’en sors avec des bleus. Car mes tâtonnements, mes tentatives m’ont fait trébucher.

Tomber lorsqu’on a 12 ou 16 mois, c’est une chose. A 41 c’en est une autre…

J’ai quitté un endroit, Maison Compagnie, parce qu’un ensemble de choses (dont le cadre) me tapaient franchement sur le système. J’étouffais. Je n’avais plus l’énergie suffisante, par ailleurs, pour accompagner des candidats plus en recherche de solutions sociales qu’en recherche d’emploi (pour faire très court).

Aujourd’hui, je travaille dans une machine sans cadre, où l’humain (avec un grand H) me manque.

Pourtant, c’est bien dans un service ressources humaines que je travaille.

Ne plus savoir, devoir demander, avoir besoin de validation, perdre du temps, oublier les règles, me tromper comme une débutante  me met en position de faiblesse.

Il en va ainsi je crois pour les personnes qui n’ont pas confiance en elles.

J’ai mis plus de trois ans à faire le grand saut. Je n’aurais pas pu tenir plus longtemps. Et voilà que ce poste tant espéré me met dans un état de souffrance proche de celui que j’ai connu jusque là.

Mon meilleur collègue a toujours dit de moi que je ne suis pas la meilleure techniquement (en gros les cadres légaux, les statistiques et les bilans chiffrés ne sont pas ma came) mais que je suis une vraie chefe scout. Mais à quoi peut bien servir une chefe scout entourée de jeannettes hyper qualifiées.

Mon chemin professionnel a été ponctué de longues périodes de souffrances. Je pensais en avoir définitivement terminé avec ça. Mais il n’en est rien. Et encore une fois je me demande pourquoi la vie a décidé de me mettre dans cette situation. Celle où je me sens petite, un peu minable, très en dessous, au point encore de ne plus dormir, trop manger et m’autoflageller.

La confiance disais-je….

 

 

Brand New World

Nouveau lieu de travail

Nouvel établissement (labyrinthique)

Nouvelle équipe

Nouvelle direction

Nouvelle mission

Mais toujours le même tract, les mêmes crispations, les mêmes doutes énormes

Je ne suis pourtant pas une débutante. Ni dans la vie, ni dans le domaine.

Quelle plaie. Celle béante du manque de confiance.

Je me rends compte, au bout de deux jours, que ce changement est arrivé au bon moment.

Je suis restée si longtemps dans une certaine zone de confort avec mes habitudes, mes mécanismes.

Je dois tout réapprendre, que ce soit techniquement mais aussi humainement.

Je suis surprise très positivement sur un certains nombre de points, notamment la relation, si difficile d’où je viens.

Et effarée par le manque de cadre, d’outils, de process, si importants pour moi (et d’où je viens aussi).

La formation tout au long de la vie n’est pas un vain mot pour moi. Je mets en pratique et pour moi et pour pour mes candidats, ce que j’ai toujours prôné  jusqu’alors.

Ce poste, cette nouvelle vie professionnelle sont une vraie chance pour moi et pourtant, je me sens prise au piège. Sur un poste où il faut encore donner 150 % de son énergie, car il s’agit d’accompagner des personnes, lorsque je ne suis en mesure de ne donner que 90 petits %.

J’ai tellement donné et peu reçu par le passé. Aujourd’hui, je voudrais me consacrer… à moi et à ma vie tout simplement…

 

Wanted

Je cherche

de l’inspiration

du réconfort

des envies

un nouveau chemin à suivre

l’amour

des amis

de la confiance

de la sérenité

du calme intérieur

une nouvelle vie peut être