Qui n’ont jamais travaillé et qui sont prêtes à faire n’importe quoi
Qui ont un CV long comme le bras mais qui sont « trop vieilles »
Qui n’ont jamais travaillé mais qui doivent s’y mettre pour (sur)vivre
Qui savent « tout » faire
Qui ne « savent pas faire grand chose »
Qui viennent accompagnées par une copine, un enfant, un mari, une sœur (pour traduire, pour soutenir, pour écouter, pour contrôler)
Qui vivent seules et qui ne s’en plaignent pas
Qui sont célibataires et qui en crèvent
Qui ont été mariées au bled (plus ou moins de force)
Qui ont suivi leur mari
Qui ont besoin d’aide pour un CV, pour une lettre, pour trouver une formation, pour travailler « dans deux mois, dernier délai » ou « après les vacances d’été, ce sera bien »
Qui ont besoin de soutien parce que la famille n’est pas d’accord qu’elles fassent (ENFIN) quelque chose pour elle, parce qu’elles savent que ce sera dur et que la recherche d’emploi, ce n’est plus comme il y a 5 ou 10 ans (oui !)
Qui ont besoin de venir pleurer dans le bureau, qui ont besoin d’être écoutées parce que c’est impossible ailleurs : à cause des enfants, à cause du mari qu’il ne faut pas inquiéter, parce qu’elles sont seules.
Qui ont besoin de rire, de partager, parce qu’il semble que ce ne peut être avec personne d’autre que nous…
Qui ont oublié de s’habiller (correctement), de se peigner, se maquiller (et rarement) de se laver
Qui sont apprêtées comme pour un rencart
Qui ont une énergie folle, débordante, dont on sait qu’elle sera un formidable moteur
Qui ont des images d’elles tellement dépréciée que cela transperce le cœur
Qui pensent qu’elles ne valent rien, que personne ne voudra d’elles
Qui ont un ego tellement surdimensionné que ça frise le risible
Qui travaillent d’arrache-pied, prennent un voire deux boulots, reprennent des études, se lèvent aux aurores
Pendant que le mari lui aussi se tue à la tâche, ou bien pendant qu’il glande devant la TV
Pour nourrir 2, 3, 4 ou 5 bouches, pour payer le dernier portable à la mode au petit dernier, pour qu’on ne se moque pas des enfants à l’école, pour qu’ils aient tout « comme les autres »
Certaines cherchent chez moi une méthode, du cadre, une écoute attentive et bienveillante, que je les booste
Certaines autres voient en moi une accompagnatrice, un partenaire, l’image d’une amie et parfois (à la marge), celle d’une ennemie
Mais toutes, et chacune à sa manière, terriblement attachantes…