Après le 7

 

Deux ans après que reste-t-il du 7 janvier ?

Une communion qui s’est évaporée, un état d’urgence permanent, des noms qui s’effacent peu à peu, des décisions politiques, des promesses peut être, un gout amer dans la bouche, un voile sur le cœur.

Je n’ai pas oublié, comment le pourrais-je d’ailleurs ? Avec ces évènements, il m’a semblé basculer dans un autre monde, quelque chose d’effrayant, quelque chose qui broie. L’humain, la notion de fraternité, de partage, de société.

Mais force est de constater que je suis passée à autre chose. A un après qui ressemble étrangement à avant. Après « tout ça », Charlie, Le Bataclan, l’Hyper casher, je me suis dit qu’il était temps. Temps de vivre autrement, temps de prendre le temps, temps de prendre soin (de mes proches, de ma grande personne), temps de relativiser un peu…. Mais je suis retombée dans le quotidien.

Je n’en suis pas fière.

Lire « la Légèreté » de Catherine Meurisse, c’est se raccrocher à ce fil. Celui de la vie malgré tout, celui des blessures qu’il faut panser et cela d’autant plus lorsque l’on a été au cœur de cette atrocité.

Son dessin est pur, beau, humble, j’ai envie d’ajouter féminin. Mais son propos est plus fort encore. La suivre conduit de la colère, au déni pour atteindre la beauté. La beauté avec un grand B, ponctuée de rencontres et de révélations.

Il faut lire Catherine Meurisse.

 

 

 

Un peu du nord…

Sillonner ses pavés

Boire des morts subites au Vossen, déguster des Waffel tendres qui fondent sous la bouche, se laisser attendrir par les boulettes de viande

Entrer dans la cathédrale, se laisser happer par le silence et la beauté du lieu

Se noyer dans la foule de touristes sur la Grand Place

Se laisser tenter par des chocolats

Ne pas dormir

Contempler les murs pour y trouver des traces de BD

Dédaigner le Maneken Pis

Être surpris par les magnifiques façades Art Nouveau

Trouver des coins de soleil qui réchauffent

Rencontrer Magritte

Rêver dans le Palais Royal

Ne pas pouvoir échapper à une lombalgie (comme d’hab pendant les vacances)

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La BD à lire : « L’Arabe du futur », Riad Sattouf

C’est sa voix sur France Inter qui m’a donné envie de me rapprocher de sa BD.

J’ai aimé la voix fluette de ce grand garçon de 36 ans, évoquant avec nostalgie et pudeur son enfance entre la Libye et la Syrie, entre un père syrien et une mère bretonne. Il y avait de la tendresse dans cette voix, de la retenue et du besoin de partage.

Alors je suis allée l’acheter. Et j’ai été profondément touchée tant par le dessin précis et minutieux que par l’histoire.

La sienne. L’histoire d’un couple mixte installé successivement au cœur de deux dictatures, avec un enfant au cheveu blond fier de son père tiraillé par deux cultures, soucieux pour sa maman. La vie souvent difficile est décrite à travers les yeux d’un enfant naïf et pourtant très ancré dans la réalité. La réalité de ces pays, le quotidien et les relations dans une famille loin d’être tendre et accueillante.

Dans ce premier tome qui retrace les premières années de sa vie, on lit l’amour, la fierté, le doute, le scepticisme aussi et la critique en filigrane.

Ce petit Riad, j’ai eu envie de lui prendre la main pour traverser ses nuits, envie de le soustraire à la bêtise crasse de ses cousins.

Un joli moment de lecture, une découverte, une vraie rencontre.

Né d'un père syrien d'une mère bretonne, dessinateur Riad Sattouf se moque tendresse figure paternelle, aveuglée panarabisme, décidée faire fils « L'Arabe futur ».

Cher Père Noël

Moins d’un mois à l’avance, je le reconnais c’est un peu court, j’espère néanmoins que ce sera suffisant pour que tu puisses m’apporter tous les cadeaux qui me font rêver.

Tu vas penser que je suis une ingrate car je n’aime pas Noël MAIS que je veux des cadeaux. C’est vrai, tu me connais, je ne suis pas à une contradiction près…

A être francs et directs, on gagne du temps, aussi, tu trouveras ci après ma petite liste. Elle n’est pas classée, si tu as quelques petites difficultés à honorer l’ensemble de mes désirs, je ne t’en voudrais pas trop.

– je n’ai pas renouvelé mon abonnement à Marie Claire auquel je suis abonnée depuis plus de 15 ans… Si tu pouvais prendre cela en charge, ce serait top.

– Namoureux souhaiterait que je quitte mes pilous pour un pyj’ sexy, si tu vois ce que je veux dire 😉

– j’ai besoin de soins pour moi : esthéticienne, réflexologue, j’irais jusqu’à demander un massage…

– je n’ai pas les dernières BD de Voutch et Pénélope Bagieu… cela me ferait TRÈS plaisir de les lire.

– comme tu le sais, en 2013 ma famille proche a été mise à rude épreuve. Si pour 2014 tu pouvais nous apporter un peu de paix et de joie, évidemment, je prends.

– en 2013, j’ai avancé professionnellement… permets moi de prendre du recul, de continuer à apprendre pour que tout se passe au mieux.

– un bébé… fille, garçon, comme tu veux. On s’en fout. Il/Elle sera beau/belle, on l’aimera que ce soit une crevette ou un schtroumpf.

– avec Namoureux, on aimerait partir en longs week ends, Amsterdam, Florence… là aussi, n’hésites pas pour le coup de pouce

– pour 2014, j’ai besoin de pouvoir compter sur mon corps

Pour tout ça, merci

Ta Cloudy qui croit encore un peu en toi

La BD du week end

Lorsque j’ai su qu’il était sorti, j’ai piétiné de joie, trop contente de pouvoir me jeter dessus.

J’ai attendu d’être seule pour pouvoir dévorer le dernier Margaux Motin, d’une traite. Le dessin de Margaux Motin c’est une insolence et une certaine classe parisienne, une légèreté mêlée à un trait sûr et « frais ».

Mais quelle déception !

Le dessin, comme toujours est impeccable,  le contenu, lui, ne me fait plus rire (est-il nécessaire de mettre bite-couilles, salope , sur presque toutes les vignettes ?), ni n’est plus aussi universel qu’à son habitude.

Margaux se fait larguer, Margaux a un nouveau mec, Margaux boit trop, Margaux est une mère indigne… Rien de très exaltant, à l’exception des dernières pages. Poétiques, belles, fortes, plus profondes, qui donnent à voir sur l’état intérieur de la dessinatrice. Le titre « La tectonique des plaques » prend dans ces dernières pages toute sa mesure et laisse entrevoir ce que cet album aurait pu être. Dommage.