Deux ans après que reste-t-il du 7 janvier ?
Une communion qui s’est évaporée, un état d’urgence permanent, des noms qui s’effacent peu à peu, des décisions politiques, des promesses peut être, un gout amer dans la bouche, un voile sur le cœur.
Je n’ai pas oublié, comment le pourrais-je d’ailleurs ? Avec ces évènements, il m’a semblé basculer dans un autre monde, quelque chose d’effrayant, quelque chose qui broie. L’humain, la notion de fraternité, de partage, de société.
Mais force est de constater que je suis passée à autre chose. A un après qui ressemble étrangement à avant. Après « tout ça », Charlie, Le Bataclan, l’Hyper casher, je me suis dit qu’il était temps. Temps de vivre autrement, temps de prendre le temps, temps de prendre soin (de mes proches, de ma grande personne), temps de relativiser un peu…. Mais je suis retombée dans le quotidien.
Je n’en suis pas fière.
Lire « la Légèreté » de Catherine Meurisse, c’est se raccrocher à ce fil. Celui de la vie malgré tout, celui des blessures qu’il faut panser et cela d’autant plus lorsque l’on a été au cœur de cette atrocité.
Son dessin est pur, beau, humble, j’ai envie d’ajouter féminin. Mais son propos est plus fort encore. La suivre conduit de la colère, au déni pour atteindre la beauté. La beauté avec un grand B, ponctuée de rencontres et de révélations.
Il faut lire Catherine Meurisse.