Juillet !

En juillet, il y a eu

Des absences pesantes et des silences assourdissants,

Des dents cassées et remplacées, une hanche déglinguée et le chi qui s’est perdu en chemin,

Des bières en quantité,

Des photos de streetart pour mettre des mots,

De la fatigue et des sursauts d’énergie,

De l’amitié par bribes, de l’amour saupoudré

De l’incompréhension, de la colère, de la peur tapie

Des envies de formation qui se construisent et qui ne demandent qu’à émerger

Des situations rentrées dans l’ordre

Des projets de week ends entre filles

Des envies de couleurs à se mettre sur le dos, faute de les mettre ailleurs

Des mots dits aussitôt envolées

Un cheese cake énormissime, des macarons plats, une glace tulipe

Et dans tous les interstices, de la vie…

 

Il y aura toujours de la vie

Avec mes 2 dents en moins
Et mes (très nombreux) kilos en trop
Avec mes joies d’enfant
Et la mélancolie qui me colle à la peau
Avec mes emportements
Et mes quotidiennes remises en question
Avec mon besoin de partage
Et mes combats perdus d’avance
Avec mon besoin d’acheter livres et chaussures où que je sois
Avec ce perpétuel besoin d’amour et de liberté
Avec cet indéfectible attachement à mes essentiels et à la nature
Je suis vivante
Follement, incroyablement, indécemment
VIVANTE

 

 

Farniente

Il y a bien longtemps que je n’avais rien fait.

Je veux dire rien de rien.

La canicule qui s’abat sur ma région m’y a clairement obligée mais je me rends compte à quel point je me laisse grignoter par le quotidien et les injonctions de la société qui obligent à toujours être dans le faire. Faire pour dire, partager, se vanter, montrer tout ce que l’on possède sans doute. Faire pour ne pas culpabiliser.

Je ne me moque pas, ni ne critique, j’ai longtemps (et je le suis encore parfois)  été dans ce schéma.

Pourtant, je ressors toujours plus forte de ces journées où règne le silence, où je respecte mon biorythme, la seule musique de mes envies et besoins.

Et puis j’ai la chance de partager une terrasse. Ça aide lorsqu’il fait beau à se connecter à la nature. La nature qui de plus en plus fait partie de mon équilibre. Le vent, le soleil, le chant des oiseaux, les courses des insectes (et aussi les odeurs de barbecues), sont autant d’éléments qui me font du bien et me permettent de me ressourcer.

Je considère que le silence et le temps aujourd’hui sont des luxes, des luxes que je savoure, dès que je le peux.

Je suis jalouse

Ça fait tout bizarre de l’écrire ici, comme ça.

Je ne suis pas une jalouse crasseuse, non une jalouse du « dimanche ».

Mon premier grand sujet de jalousie s’appelait Muriel, en primaire.

Tout était sujet à envie chez elle. Sa plastique, son succès auprès des autres enfants, sa maison, ses parents, leur voiture (déjà !). Muriel était plutôt très moyenne à l’école mais très brillante rayon popularité. Il faut dire qu’elle débarquait de la ville, tandis que nous étions (enfin moi)  encore  très « campagne ». Muriel avait un walkman, écoutait The Cure, Telephone et Dire Straits alors que je sortais juste de Dorothée. Ses parents avaient des loisirs (le tennis), partaient en vacances à la mer, allaient à des concerts avec leurs filles, étaient (selon moi) hypers branchés. Elle avait les oreilles percées, se mettait du gloss à la fraise, organisait des boums, tenaient des garçons par la main et avant de passer en 6ème, avait déjà flirté avec Cédric et Julien (que je n’aimais pas). Bref, j’étais jalouse de Muriel…

Ensuite, j’ai été jalouse des filles qui entraient dans du 40, avec des cheveux bouclés et un corps de rêve (encore !). Un détail.

Est arrivée Suzanne, j’avais 25 ans. Elle avait son appartement, faisait de l’animation, était drôle, joyeuse, sportive, brillante. Je l’ai eu dans le pif dès que je l’ai rencontrée. Elle était la xième petite amie du collègue dont j’étais gravement amoureuse. Il a été très amoureux un certain temps, il a souhaité qu’elle et moi devenions amies, jusqu’à ce qu’il la laisse (rapidement) car il en pinçait pour moi….

Plus tard, il y eut  C., la libre-amie de mon Népou. Je l’ai détestée immédiatement , sans la connaitre (et je n’avais pas tout à fait tort). Une artiste bohème, libre dans son corps, son cœur et son esprit…

Puis et par un triste concours de circonstance, je me suis retrouvée temporairement en position d’être jalouse de femmes enceintes puis de mères de famille.

Aujourd’hui, je suis toujours jalouse de grandes femmes brunes, aux cheveux bouclés, qui entrent dans du 40. Des femmes épanouies, qui font du sport, se nourrissent de graines au déjeuner, sont drôles, brillantes et ont une vie sociale débordante.

Je prends le parti d’en rire, cela fait partie de ma résolution 1 : « se traiter avec bienveillance ».

J’accueille l’enfant en moi qui n’a pas confiance, qui tâtonne, qui a peur…

 

Sombre été

Il y a

l’odeur de l’herbe coupée qui s’infiltre par les fenêtres

le soleil qui vient dorer la peau

les fleurs qui viennent colorer jardins et avenues

les jupes raccourcies, les décolletés, le vernis sur les ongles

les ventilateurs et autres clim qui tournent à plein régime

cette drôle d’atmosphère aux terrasses des cafés et des restaurants

les projets de vacances qui s’esquissent ou se concrétisent

et chez moi

l’énergie vitale qui s’enfuit

le corps qui s’alourdit et se bloque

le doute qui s’insinue

et ce putain d’été qui ne fait que commencer

 

Chuchotements intérieurs

Combien de fois j’ai eu cette sensation d’étouffer dans mon quotidien, de ne plus le supporter. Combien de fois j’ai rêvé de tout plaquer ? 10, 20 fois, à moins que cela soit 100. J’ai rêvé d’un quotidien moins aliénant, de simplicité, de facilité peut être. Je ne sais pas. J’ai besoin de sens. Sens professionnel, personnel, familial. Mais je n’en trouve pas.

Il m’a fallu 3 ans pour quitter un emploi aliénant, sans compter les années de réflexion qui ont précédé. De quoi je rêve ? D’épanouissement. Force est de constater que cet épanouissement, encore une fois, ne sera que très partiellement présent dans cet emploi. Je réfléchis à la VAE, à des formations. J’ai quitté un accompagnement trop prenant dans mon précédent poste et dans celui ci, je me rends compte que c’est dans l’accompagnement que je retrouve mon énergie, que je me sens utile. Vraiment utile.

Mon mari trouve que je me plains trop, que j’ai trop d’exigences. Envers la vie, envers moi, envers les gens. C’est ainsi en effet que j’ai été élevée. C’est ainsi ensuite que j’ai été accompagnée professionnellement. Dans l’exigence de la qualité du service rendu. Je garde en mémoire aussi, ces paroles de mon ancienne directrice : ne rien exiger que l’on n’est pas en mesure de donner soi même et néanmoins exiger le meilleur de l’autre en l’accompagnant. Je mets la barre un peu haut sans doute. Mais c’est de cela dont j’ai besoin. Le sentiment d’avancer, de faire mieux, de sortir de ma « condition », si cela veut vraiment dire quelque chose. J’ai envie de mieux, c’est vrai. J’ai besoin de le dire, de le partager pour poser des jalons. Pour autant, il me semble être en mesure de savourer ce que le quotidien m’offre, à travers tous ses petits bonheurs .

J’aimerais cesser les « Je dois », par des « Je choisis de ».

Je choisis de m’accorder du temps,

Je choisis de me traiter avec bienveillance,

Je choisis de tout faire pour m’apaiser,

Je choisis de me remettre au sport,

Je choisis de construire ma vie sociale.

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