La preuve par le vide

Il pleut, il y avait si longtemps !

Cela me donne envie de me consacrer à ma maison et à tout ce qui déborde : placard, grenier….

Depuis hier soir, je trie,  je jette, éclairci. Cet exercice est hautement cathartique. A mesure que les sacs poubelle et les sacs « à donner » se remplissent, je m’allège.

J’aime cette sensation qui remplit tout mon être, le sentiment de passer à autre chose, d’avoir suffisamment d’espace physique et spirituel peut être pour construire du nouveau.

C’est bon aussi de renouer avec les anciens mécanismes de la documentaliste que j’ai été et que je suis encore en pointillés.

Enfin et à nouveau, du dépouillement, des espaces libres pour laisser circuler mes idées et mes envies.

 

Tranquille

Quand sait-on que les choses vont enfin entrer dans l’ordre, s’apaiser

Quels sont les signes qui viennent nous dire que le chemin choisit est le bon

Quelle musique intérieure se met à jouer lorsque enfin tout devient plus clair,

Quand devient-on « aligné », en accord avec soi

Quand les poids, nombreux, sur les épaules, au creux du ventre s’allègent-ils

Je suis en quête de l’infinie tranquillité de l’âme

Partir un jour

Faut-il attendre la dernière minute,

Le moment du départ,

Pour recevoir de la reconnaissance, pour partager une joie toilettée de toutes les rancoeurs passées, pour se souvenir ensemble de tout le meilleur

Pour se chuchoter l’attachement, l’admiration parfois

Que de temps perdu à se côtoyer sans apprendre à se connaître vraiment, à frôler les lignes sans lever réellement la tête du guidon

C’est drôle de lire ce que les autres gardent de nous, de l’insoupçonné, du surprenant, de l’émotionnant aussi

Il n’est jamais trop tard pour prendre, se nourrir, savourer…

 

 

Jeudi

Je travaille 30 h par semaine

Je n’ai pas d’activités

Je sors de moins en moins

Je n’ai pas d’enfant

Pourtant, j’ai un besoin de temps.

Du temps pour trainer le matin, l’après midi et en fin de journée

Du temps pour manger lentement, pour cuisiner

Du temps pour moi. Massage, masque, bain, cure pour les cheveux…

Du temps pour lire, écrire sur mes petits carnets.

Du temps pour contempler la nature, m’y promener.

Du temps pour mon cocon.

Cet espace m’est entièrement dédié, il représente un sas indispensable entre ma pratique professionnelle, au cours de laquelle j’ai à beaucoup écouter et parler et mon univers intérieur qui réclame calme et silence.

Je vis mes derniers jeudis libres. A partir de février je reprends le « temps plein ».

Alors je savoure et pense à une autre manière d’envisager le temps…

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Derrière moi

Je n’ai plus peur de la neige, ni de conduire lorsqu’elle recouvre les routes

Je n’ai plus peur de prendre la parole en public même si je bafouille ou rougis encore

Je n’ai plus peur de fendre la foule, de prendre les transports en commun

Je n’appréhende plus trop  d’être éloignée longtemps de lui

Je ne crains plus de dire non, ni d’opposer mon point de vue parfois

Je ne dis pas que je suis infertile mais je n’ai plus honte d’en parler lorsque cela se présente

Je me fiche, enfin, de ce que ma famille pense de moi

Je ne suis plus effrayée par les silences

Le début de l’acceptation ?

 

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Investir le temps

Le temps s’égrène peu à peu.

Plus que deux petites semaines.

Mon message de départ est écrit, le pot de départ pensé, les relais de mes candidats sont en cours. Je vide mon bureau un peu tous les jours, pas trop. Je suis attentive aux messages, aux gestes, adressés par mes collègues, en freinant mes élans d’émotions néanmoins.

Je pensais que tout se ferait en douceur mais non. Mon corps se rebelle, comme à chaque changement radical (si peu au final). Je ne tiens plus debout, je flanche. Enfin, lui plutôt. Il me signifie…quoi ? je ne sais même pas.

Chaque jour, je me répète que j’ai été choisie, « C.H.O.I.S.I.E. », que ça va bien se passer. Mais ces affirmations positives, ne sont pas suffisantes. La peur est là. Et le sentiment qu’encore une fois, je vais vivre cette grande étape loin de mon Népou…

Il y a…

Ces quelques cheveux blancs. Sur les tempes et sous la frange. de plus en plus nombreux, de plus en plus difficiles à cacher (longtemps)

Ces rides aux coins des yeux. Et la pire, celle du lion (salope) qui se creuse de plus en plus.

Les joues. Remplies, rosées la plupart du temps, rouges en période de grand stress ou lorsque je pique un fard.

Le double menton. Omniprésent, omnipotent, risible de fatuité

Ces bras qui avec le temps se transforment en chauves souris.

Les bouées, sur le ventre, de plus en plus opulentes. Affreusement, douloureusement visibles.

Les cuisses, qui frottent, vallonnées, orangées, striées.

Il y a trop de tout partout….

Rétro 2015

En couleur : le rouge de mes chaussures de mariage

En émotions : la joie infinie du mariage, la peine et la colère suite aux attentats, la tristesse de perdre mon beau-père

En évènements perso : le mariage, le changement d’emploi, le décès

En voyage : Le Québec, mon coup de foudre (et toujours ma bien-aimée Belgique)

En romanciers : Erri de Luca, Delphine de Vigan, Jami Attenberg, A. Garrido, I. Ogawa, Cheryl Strayed, pour les plus marquants.

En déception: clash irrémédiable avec cette collègue de 10 ans

En saison : l’été qui dure et qui harasse

En rencontre : Amma à Toulon

En lieu : celui ci, même s’il est de moins en moins visité et lu

En transport : le traiiiiiin, troooop de traiiiiin

En manque : l’amitié….

En fierté : dire ! (enfin) et avoir changé de travail

 

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