Conversation intérieure

J’ai besoin de beaucoup dormir = la faute à la grippe dont je peine à me remettre.

J’ai des valoches, la peau qui tire, tout le temps soif, froid, puis chaud. Je suis capable de pleurer devant une pâquerette et d’avoir envie la seconde suivante de dégommer tout ce qui passe = la faute à la pré-ménopause.

Je ne sais pas pourquoi tout cela me fait penser au printemps, qui peine à sortir. Des bourgeons, quelques fleurs puis le froid, puis la pluie.

La pluie me rassure. Elle me donne des excuses. Celle de ne pas sortir, celle de n’avoir pas à partager que je reste chez moi, car ma vie sociale est un innommable désert, je ne parle même pas de ma vie culturelle. Je ne peux pas faire l’aveu que tout me coûte, tout me pèse. Parfois, je déplore ce quotidien dépeuplé de visages, d’amitiés et parfois la solitude est un confort que j’apprécie…

J’aime mon nouveau travail. J’accompagne des personnes qui en l’occurrence sont mes collègues. Nous portons, pour la plupart, les mêmes valeurs fortes de service public. Je peux dire que je fais de vraies rencontres qui me font réfléchir et avancer, autant que je leur donne de grains à moudre. C’est fluide. Fluide et tellement difficile à côté. Quand aurais-je le plaisir absolu et plein de me lever pour aller bosser, pour faire ce que j’ai à faire en sérénité. J’ai peu connu cela dans toute ma carrière professionnelle. Le domaine du social est finalement très auto-centré. Il me semble que nous avons des années lumière de retard. En matière de management, d’anticipation, de projection.

Combien de temps vais-je rester ? La question est plutôt, combien de temps peut-on tenir en équipe réduite, à 40 heures de travail par semaine, sans feuille de route, sans reconnaissance, avec la bride serrée, sans pouvoir se former sur l’année à venir. Fondamentalement, je n’apprends rien. Je fais des rencontres, je me nourris mais c’est tout.

Je n’ai pas l’énergie de chercher ailleurs et pourtant, chaque jour, je pèse le pour et le contre. Pourquoi j’aime certaines choses, fortes, qui font sens pour moi. Comment je fais pour transiger avec d’autres choses qui me paraissent totalement iniques… Je ne sais pas. Je me lève, j’y vais et le lendemain j’y retourne.

Hyper dur d’avoir plus de 40 ans et la peau sèche…

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L’heure du voyage

J’aime plus que tout mettre mon réveil en mode silencieux, ranger mes affaires d’hiver pour laisser place à celles d’été, faire une liste de « choses à emporter », et préparer mon sac.

Nous n’allons pas loin cette fois, dans le sud, dans la famille, au chaud (au propre et au figuré).

Nous sommes attendus par les enfants, par les parents sans doute aussi mais différemment….

Pour la première fois depuis de très nombreuses années, le travail ne me poursuit pas. Je n’en rêve pas, je ne le porte pas dans mon quotidien, ce qui est pour moi un vrai signe que les décisions prises ont été les meilleures possibles pour moi.

Enfin, je profite de chaque instant, de chaque chose que mon regard croise, sans avoir à me dire, « il faudra y retourner (j’ai pas envie) ».

J’ai hâte de mettre le sac dans la voiture et de partir. J’ai hâte de ces vacances en famille, que mes filleules me disent marraine avec le r qui roule et de chaque instant partagé avec elles qui grandissent trop vite.

Ce début de printemps est doux.

Si seulement

J’aimerais que Paris soit toujours aussi doux que ce week end.

J’aimerais que nos dimanches ressemblent toujours à celui ci : du soleil, de la douceur, des amis , du rire, un bon repas. Une évidence.

J’aimerais que nous arrivions toujours à rire comme ça. Pour tout, pour rien, comme des enfants.

J’aimerais que nous nous aimions toujours comme ça. Doucement, sincèrement, fortement.

J’aimerais qu’il y ait toujours au fond de mon être cette paix qui me fait me sentir dans le monde, légère, heureuse.

J’aimerais que certains week ends ne se terminent jamais.

Des week ends comme celui ci où tout semble simple, fluide, follement printanier.

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Fille d’automne

La fraicheur est revenue et avec elle la « liste de mes envies ».

J’ai le sentiment de revivre. Pouvoir profiter à nouveau des extérieurs, me balader dans ma campagne et surtout m’occuper de ma maison que j’ai laissé en friche tout l’été.

Cet été, j’ai le sentiment d’avoir vécu dans une grotte. Enfermée, les fenêtres ouvertes en soirée seulement, peu de sorties, peu de loisirs, beaucoup de retranchements et de renoncements aussi.

J’ai retrouvé une énergie.

Celle de redonner « visage humain » à mon antre. J’ai rangé, frotté, fait brillé et j’en ai ressenti une immense satisfaction intérieure, un soulagement. Rendre belle ma maison, me permet de ranger mon propre intérieur, prendre de la distance, me sentir soulagée.

Et puis, plus je vieillis je crois et plus je ressens le besoin physique de nature. Toucher les arbres, être en forêt, me retrouver dans une végétation verdoyante et luxuriante sont des essentiels à mon équilibre. Sortir le matin tôt ou en revenant du travail sont des SAS indispensables à un quotidien qui me devient de plus en plus pesant.

Me projeter, notamment par rapport à ma maison, réfléchir à ce que je vais faire de cette horrible cuisine, embellir mon cadre de vie, me réveille un peu.

Au fond, je suis de l’automne et du printemps aussi…

Think positive

Savourer à nouveau le ciel clair, la vue sur les montagnes, loin

Remercier le Trésor Public pour ce chèque inattendu (et bienvenu !)

Se laisser envahir par cette perspective de vacances au Portugal.

Laisser entrer toutes les envies et dessiner ce qui pourrait s’appeler un plan d’action.

Un air de printemps ?

S’émerveiller

Après le travail, sortir vite.

Prendre l’air et le soleil, évacuer, respirer.

La montagne se teinte ça et là, la neige commence à fondre sur les cimes, les champs sont verdoyants, les coucous me gratifient de leurs douces et entêtantes musiques.

Que peut-il y avoir de plus beau à cet instant que les cerisiers et les magnolias en fleurs ?

Rien, absolument rien.