Un peu mal

J’ai mal à mon métier, tous les jours un peu plus.

Et tous les jours, j’ai le sentiment que nous nous rapprochons un peu plus du mur dans lequel nous allons nous scratcher.

Pour preuve les chiffres du chômage. Ils m’abasourdissent et me sidèrent. Mais ne me surprennent pas.

Nous ne sommes pas outillés pour lutter efficacement contre le chômage. Nous ne sommes ni aidés ni soutenus par les politiques qui se contentent de mesurettes et ne voient comme planche de salut que les seuls contrats aidés. Cela fait plusieurs années que je le répète ici, le contrat aidé n’est pas et n’a jamais été une solution durable pour lutter contre le chômage.

J’aime mon métier. Ma vie professionnelle a été faite de nombreux bas, je ne pourrais pas le nier. Mais j’aime mes missions que j’ai du mal à lâcher. J’aime la rencontre, l’échange sur le métier, celui qui me fait découvrir les compétences, les aspirations, les faiblesses parfois.

Mon cœur de métier, c’est faire émerger les forces, redonner du sens, insuffler une dynamique, transmettre des outils et parfois faire changer des représentations. Mais ce n’est plus exactement comme cela que je dois l’exercer aujourd’hui. Ceux au dessus de moi, payés trois à quatre fois plus que moi pour réfléchir, ont pensé de nouveaux axes de travail. Plus de social.

Quand le taux de chômage est à son comble, la réponse sur mon territoire, c’est plus de social. La question sociale est inhérente à la problématique d’emploi. Impossible de faire l’impasse. Mais quel est le sens d’un accompagnement plus social pour des personnes en recherche d’emploi.

Pourquoi pas plus d’aides à la mobilité, à l’apprentissage de la langue française, des formations qui débouchent sur de vrais métiers pérennes, des formations pensées et réfléchies avec des employeurs qui collent aux besoins des entreprises, quel est ce discours ambiant qui dit qu’avant 30 ans on ne sait rien faire et qu’après 50 on est plus bons à rien ?

Pourquoi la part administrative de mon métier ne cesse de s’accroitre. Pourquoi ne sommes nous pas aidés pour consacrer plus de temps à aller en entreprise ?

Je ne comprends pas.

J’accompagne essentiellement des personnes étrangères en difficulté avec la langue française, des femmes, des femmes et des hommes de plus de 50 ans. Avant tout des êtres qui savent et veulent travailler. Des personnes qui devraient avoir leur place pour participer à un projet commun dans une équipe, pour une entreprise. Une vraie force de travail que l’on gâche.

J’ai mal à mon métier et suis désespérée par la situation de ce pays qui s’enfonce.

Le verre…

Je cherche

De la lumière, de l’espoir, des envies, un sursaut… ou quelque chose qui ressemblerait à ça.

Pas simple pour l’incorrigible pessimiste que je suis.

Peu de solutions pour les personnes que je reçois. En terme d’emploi, de places en formation. Je me sens bloquée dans un accompagnement qui me laisse peu de latitude. Qu’est ce que je peux offrir ? Une écoute bienveillante. Parfois défaillante mais réelle, mon regard, des techniques. Une présence, faute de mieux.

La distance avec le Namoureux est de moins en moins supportable, surtout en ce moment. Mais il est là malgré tout, dans ma vie, il m’encourage, me supporte. M’aime. L’essentiel réside en cela sans doute.

Je ne supporte plus de ne plus avoir le temps. Pendant 1 mois, j’ai marché au ralenti mais sortie du centre, j’ai du reprendre un rythme. Ce quotidien, difficile, est pourtant fait de tout ce que je souhaite : formation, mariage, sport et à nouveau des amies.

Mon portable m’a été volé. Un portable offert par le Namoureux. Il contenait les photos de tous mes essayages de robes de mariée (évidemment pas transférées sur mon pc), des échanges de sms personnels, un GPS sans lequel je ne peux pas vivre, mon indispensable réveil-matin, ma liste de courses et un ensemble d’autres futilités. On s’attache à ce matériel qui n’est que du matériel… Cela aurait pu être pire et puis cela m’a permis de faire connaissance avec mon commissariat de quartier. Mémorable moment.

… A moitié plein

Wedding Point : J – 3 mois

Décider de se marier, c’est choisir de vivre une aventure, pour soi, avec l’homme qu’on aime mais aussi avec nos familles respectives.

Ce projet de mariage, m’a permis d’échanger beaucoup avec le Namoureux d’abord mais aussi avec mes parents. Sur leur chemin de couple, sur leurs attentes, celles qu’ils projettent sur moi aussi, de manière consciente ou inconsciente.

Depuis près d’un an, je plonge dans mes désirs, mes besoins et mes manques, mes contradictions aussi, liés à la famille au sens large. Finalement, depuis plus de 3 ans, entre les FIV et le mariage, la question de la famille ne m’a jamais quittée. Je l’ai interrogée sous toutes ses formes, j’ai plongé loin dans une exploration qui m’a fait grandir. Néanmoins l’enfant blessée en moi, celle qui a toujours eu mal à sa famille, n’a pas tout à fait cicatrisé.

J’ai regardé amusée (pas toujours, j’exagère) les réactions au moment de l’annonce, je regarde aujourd’hui avec peu de distance les arguments qui nous sont donnés par ceux qui ne peuvent pas venir. Je prends cela de manière très personnelle, tout en sachant très bien que je ne devrais pas.

J’ai l’impression que c’est demain et demain c’est tout de suite… le stress mooooonte grave.

Nous n’avons toujours pas eu notre RDV à la Mairie.

Nous n’avons pas tranché ce que nous allions choisir pour l’apéritif, ni pour le vin blanc d’ailleurs.

Je suis assez peu inspirée pour la déco, bien que j’ai fouiné dans au moins 10 000 sites et pinté à tout va.

Pour l’ouverture de bal, mon Namoureux a choisi de se lancer dans une choré de LMFAO, chopée sur le net… en oubliant que nous sommes 2 quiches de première en danse.

Nous avons tenues et accessoires mais je ne suis pas calée sur le maquillage, ni la coiffure.

Je ne parle même pas de mes voeux d’engagement, je n’arrive pas à les écrire.

Et le truc qui me tue : mes ongles !!! Trop moches, cassants, trop courts. Un vrai désespoir.

Si vous pouviez faire des incantations pour qu’il ne pleuve pas, évidemment, je vous en serai éternellement reconnaissante 😉

Se faire du bien (quand on a l’impression que tout se délite)

Mettre à fond dans la voiture les derniers morceaux d’Ibrahim Maalouf (dont le SUBLIME Nomade Slang).

Déjeuner avec une collègue, parler boulot et pas que, commander un café gourmand avec 6 morceaux de gâteaux purement délicieux. Savourer l’instant (et les gâteaux) , hors de ce quotidien de travail qui nous dévore.

Pratiquer de manière quotidienne étirements et EFT pour décompresser.

Porter un soin particulier à mes cheveux et à ma peau fatigués, m’enduire de crèmes chaudoudouces.

Décider, faire des choix pour moi (voter comme dirait mon amie F), frôler du doigt l’alignement intérieur.

Faire les derniers essayages de LA robe de mariée avec ma maman.

Bref se faire une vie un peu douce quand tout semble m’agresser.