Je est une autre

Longtemps, je n’ai pas aimé mon nom de famille et encore moins mon prénom.

Parce que je ne m’aimais pas, parce que j’étais en conflit avec ma famille du côté paternel dont je porte le nom. Je me sentais assimilée à tout ce que je ne supportais pas chez eux. Je faisais clan, malgré moi, tandis que je ne souhaitais qu’une chose : vivre avec ma famille d’accueil.

Puis j’ai cheminé, grandi et cette part d’identité par la transmission du nom est devenue mienne.

Je porte un prénom composé, transmis par mes deux parents (chacun le sien), ce qui est beau dans la symbolique. Mon nom a une étymologie qui me plait, qui pour moi est chargée de sens.

Le quitter, curieusement me coûte, ne le garder qu’au travail est un compromis qu’il m’est difficile de faire, un cadeau que mon futur s’attend à ce que je lui fasse.

Ou comment me torturer encore avec mon identité.

Insoutenable

Des cimetières que l’on profane

Des supporters qui éjectent d’un Métro une personne parce qu’elle est noire

Des juifs qui décident de quitter la France parce qu’ils ne sentent plus en sécurité

Des musulmans qui ne se sentent plus à leur place en France

Paris, puis Copenhague

L’État Islamique, Boko Haram et Daesh qui brûlent vif des hommes, décapitent, enlèvent, violent, exécutent

Quel est ce monde que malgré nous nous contribuons à bâtir…?

Écrire…

J’ai ouvert mon premier blog un jour d’octobre.

Il pleuvait dehors, je m’en souviens très bien.

Les mots me démangeaient. J’avais besoin de m’exposer, me confronter. J’avais envie d’écrire pour me soulager, pour rire, poser mes déceptions et ma rage.

Enfant, je rêvais d’être « écrivain », je me voyais passer mon temps à écrire. Avoir mon blog, c’était contacter (modestement) mon rêve, faire progresser mon écriture à travers cet exercice quotidien.

Le quotidien, le mien, j’avais envie de l’explorer sous toutes ses formes, à travers l’écriture. Mon moyen de communication le plus aisé, ma plus précieuse amie.

L’écriture a été cette béquille, cette bulle d’oxygène, qui m’a permis souvent de transcender certains épisodes difficiles. J’ai posé mes maux à travers les mots, j’ai fait mon auto-analyse sur mes blogs successifs.

Sans vouloir être « très lue », mon égo a toujours été flatté par les statistiques de fréquentations et surtout les retours des bloggeurs et bloggeuses. Mon blog m’a soignée, m’a permis de reprendre confiance, de m’aimer peut être.

J’ai apprécié fréquenter cette communauté d’âmes, évolutive, changeante. Avec le sentiment parfois de partager plus en ligne que dans la vraie vie. Pour certain-es nous nous sommes beaucoup visité, appelé parfois puis « quitté » aussi rapidement que nous avions fait connaissance.

Je me demande encore s’il est courageux de venir se montrer ici ou juste égocentrique.

Aujourd’hui, il me semble avoir fait le tour du blog… et être prête pour le quitter définitivement peut être.

😉