Un mois déjà que je baigne dans une culture professionnelle qui n’est pas la mienne.
Je me sens dans la peau de l’enfant qui fait ses premiers pas debout. C’est nouveau, pas toujours agréable, chancelant, parfois ça laisse des bleus parce qu’on se cogne.
C’est à cela, à peu près, que ressemble mon quotidien depuis deux semaines.
Je dois désapprendre quelque chose pour apprendre quelque chose d’autre. Une nouvelle langue, de nouveaux codes, de nouvelles règles et références.
Et je ne m’y fais pas. C’est un peu douloureux et j’en sors avec des bleus. Car mes tâtonnements, mes tentatives m’ont fait trébucher.
Tomber lorsqu’on a 12 ou 16 mois, c’est une chose. A 41 c’en est une autre…
J’ai quitté un endroit, Maison Compagnie, parce qu’un ensemble de choses (dont le cadre) me tapaient franchement sur le système. J’étouffais. Je n’avais plus l’énergie suffisante, par ailleurs, pour accompagner des candidats plus en recherche de solutions sociales qu’en recherche d’emploi (pour faire très court).
Aujourd’hui, je travaille dans une machine sans cadre, où l’humain (avec un grand H) me manque.
Pourtant, c’est bien dans un service ressources humaines que je travaille.
Ne plus savoir, devoir demander, avoir besoin de validation, perdre du temps, oublier les règles, me tromper comme une débutante me met en position de faiblesse.
Il en va ainsi je crois pour les personnes qui n’ont pas confiance en elles.
J’ai mis plus de trois ans à faire le grand saut. Je n’aurais pas pu tenir plus longtemps. Et voilà que ce poste tant espéré me met dans un état de souffrance proche de celui que j’ai connu jusque là.
Mon meilleur collègue a toujours dit de moi que je ne suis pas la meilleure techniquement (en gros les cadres légaux, les statistiques et les bilans chiffrés ne sont pas ma came) mais que je suis une vraie chefe scout. Mais à quoi peut bien servir une chefe scout entourée de jeannettes hyper qualifiées.
Mon chemin professionnel a été ponctué de longues périodes de souffrances. Je pensais en avoir définitivement terminé avec ça. Mais il n’en est rien. Et encore une fois je me demande pourquoi la vie a décidé de me mettre dans cette situation. Celle où je me sens petite, un peu minable, très en dessous, au point encore de ne plus dormir, trop manger et m’autoflageller.
La confiance disais-je….
Tout changement expose à deux perceptions contradictoires : l’euphorie devant la nouveauté, la perception de nouvelle limites. On se retrouve soudainement en phase d’apprentissage, on tâtonne, on essaye, on rate. L’humilité est une précieuse alliée. Et puis on invente, on innove, et on retrouve la satisfaction de réussir. Il faut parfois un peu de temps pour ressentir les bénéfices du changement…
Et pour le rôle de la cheftaine, c’est celui d’organiser, de coordonner, de fédérer, de donner du sens, non ?
Courage, peu à peu tu vas trouver de nouveaux repères. Tu as peut-être perdu certains éléments qui t’étaient importants, tu en trouveras d’autre, encore insoupçonnés 🙂
Bon week-end ensoleillé
Merci Pierre pour ta bienveillance, tes mots qui me touchent et me font beaucoup de bien.
Joli soleil pour toi 🙂
j’aime ta toute première phrase….comme un baptême!
c’est dur l’adaptation quand on est sensible, je comprends ça très bien
je t’embrasse chaleureusement
Chère et douce Sylvie, merci 🙂
Le commentaire de Pierre est parfait. Ton titre aussi, tu t’exposes Cloudy, tu prends des risques. Ça tangue et c’est normal. Mais ça ira, prends le temps et fais toi confiance. Repense à tes réussites professionnelles passées. Bon courage 😉
Merci Florence
Je vais essayer 😉
Courage ! Votre dernier mot, nue, me fait penser à cette émouvante chanson de Alain Leprest – intitulée « nu » – qui peut être vous intéressera : http://www.arte.tv/guide/fr/064537-000-A/daech-paroles-de-deserteurs?autoplay=1