La violence est venue envahir chacun de mes membres, de la gorge au bout des pieds, en passant par le pouls qui bat fort dans chacune de mes cellules. Une tension extrême, à chaque étage.
C’est une onde de choc, qui de manière cyclique vient m’envahir.
J’explique cela par une accumulation de petits échecs, de déceptions, d’incompréhensions.
Rarement je ne me suis sentie autant « à côté ».
Chaque situation du quotidien m’agace : l’inertie et la violence du « système », la violence des relations, l’absence de communication.
J’ai le sentiment que plus rien ne fonctionne comme il faudrait et je m’étonne d’en être la seule affectée. « On » ne pense pas comme moi… Pas de révolte, jamais un mot plus haut que l’autre. On dénonce dans notre coin et puis on s’en retourne à nos petites affaires. Mais moi je ne peux plus. J’ai perdu le sens.
Aujourd’hui, je suis sortie de ma voiture à une station service, la personne qui me précédait tapait tranquillement sur son portable tandis que je patientais. Je suis allée taper à sa vitre en hurlant, j’aurais pu très facilement lui mettre ma main dans la tronche.
Je ressens l’absolue nécessité de prendre du recul, de la hauteur mais j’en suis incapable. Chaque jour amène son lot de tracasseries qui me plombent un peu plus.
La relative solitude qui est la mienne aujourd’hui est devenue insupportable. A force d’écouter et d’éponger, de toujours m’effacer, on m’a sensiblement oubliée… Je suis bluffée par la facilité qu’on certaines personnes à ne penser qu’à elles.
Si on me demandait comment je vais aujourd’hui la réponse serait : MAL.