Sauter le pas

J’ai dit oui, la boule au ventre et je l’ai regretté immédiatement après, comme je le fais pour toute chose.

J’avais pourtant le sentiment d’avoir suffisamment réfléchi, d’avoir pris la mesure des choses : le poste, ses avantages, ses inconvénients et tous les enjeux autour.
En amont, j’ai pris l’avis de plusieurs personnes de mon entourage et de Namoureux. Tous m’ont encouragée, Namoureux lui a attiré mon attention sur ma fragilité actuelle.

Ce qui m’a décidée, c’est le rêve que je nourris depuis longtemps d’accéder à ce type de poste. M’éloigner un peu de l’accompagnement pour aller sur du projet, de la coordination.

Je sais très exactement pourquoi c’est moi que l’on a choisit. Ma rigueur et ma personnalité des plus consensuelle. Je suis faite de ce bois qui ne fait pas de vague…

Après avoir dit oui, j’ai paniqué et j’ai failli faire marche arrière. La tâche est immense et moi je me sens toute petite. Petite comme la petite fille planquée tout au fond qui a grand besoin d’être rassurée, qui n’a pas confiance.

Mais un employeur, qui vous connait depuis dix ans ne vous prend pas dans ses bras pour vous rassurer.

J’ai beaucoup pleuré, parce que sauter un grand pas, demande beaucoup d’énergie et vient toucher l’émotionnel.

D’ailleurs, sauter le pas, c’est devenir grande. Je serai plus exposée (je vais courir, déjà, pas moins de 5 réunions d’ici à la fin novembre), je vais devoir aussi « gérer » une équipe que je connais sur le bout des doigts depuis 10 ans. Le challenge est là. Écouter, respecter les personnalités de chacun-chacune (et leurs susceptibilités), insuffler une dynamique.

En faisant le bilan de ces dix années, j’ai mesuré à quel point tous les changements se sont produits dans la douleur. Le plus positif pour moi dans ce métier, c’est l’autre. Celui que j’accompagne, que je dois rencontrer, décrypter à chaque nouveau RDV. Mais au bout de 10 ans, il y a une misère, des difficultés récurrentes éreintantes, que je n’ai plus vraiment envie d’affronter aujourd’hui.

J’ai dit oui comme on dit oui à la glace au chocolat alors qu’on aime tout autant la glace à la vanille (hasardeuse cette comparaison, je le reconnais…).

11 réflexions sur “Sauter le pas

  1. Julie-A dit :

    Si tu as dit Oui alors c’est qu’il faut le faire. Il y a quelque chose dans ce nouveau travail qui va t’apporter un « + », ton intuition a parlé.
    En plus, je suis jalouse parce que je rêve d’avoir ton courage, je rêve de passer certains caps mais je reste dans la facilité et le « connu » parce que j’ai une frousse effroyable.
    Bravo Cloudy, vraiment….

    • Cloudy dit :

      Ne sois pas jalouse tu sais, le courage chez moi est très fluctuant, très relatif.
      Il s’agit là d’une opportunité que je n’ai pu que saisir…
      😉

  2. tatacat dit :

    Ca fait peur de sauter le pas …. Mais au final c’est souvent la bonne décision! Tu sors là de ta zone de confort d’ou la panique non?

  3. Anne-So dit :

    Bravo ! Et c’est ultra-normal d’avoir peur. Ce qui m’aide dans ces cas-là (car j’ai souvent peur, et je doute souvent), c’est de me dire que la peur dans ce cas est bonne conseillère : elle va t’inciter à bien te préparer, bien gérer cette transition. Si tu n’avais pas peur, tu arriverais dans ta nouvelle position en disant « je suis la meilleure » et sans faire d’effort…
    C’est marrant, votre organisation doit être différente, des réunions j’en avais parfois 5… par jour (oui, je sais, c’était du délire. Bon, et ce n’était pas des grosses nécessairement).
    En tout cas, encore bravo !
    Et autre chose : tu as demandé, vraiment, pourquoi on t’a choisie toi ? C’est important de le savoir, car c’est ça qui va constituer ta légitimité auprès de l’équipe.

    • Cloudy dit :

      Merci pour ta présence et ton soutien qui me touchent beaucoup.
      Oui je sais pourquoi j’ai été choisie, cela m’a été dit très clairement 😉
      Bravo, je ne sais pas en tout cas le pas est sauté.
      Lundi sera le jour de mon « intronisation »
      Beau we à toi

  4. Julie M. dit :

    Tu as fait un choix. Tu es « agissante » c’est la vie qui parle en toi et qui se dégage des peurs et du marasme émotionnel. Tu as dit oui. Et si ce « oui » tu l’as émis dans le ressenti et l’intuition et pas trop dans mental… alors c’est un acte juste. Je t’embrasse 🙂

  5. Pierre dit :

    Je débarque un peu tard mais j’avais envie de te dire que le boulot de coordination est plutôt stimulant. Bon, possiblement stressant aussi, mais vraiment intéressant. En tout cas moi j’aime 🙂

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