Écrire

« Je pense que l’acte d’écrire trahit quelque chose qui suinte, un grain de sable dans l’engrenage, quelque chose qui vous tracasse, vous fait gamberger. Si on avait des vies parfaitement lisses, on n’écrirait pas ». Tatiana De Rosnay  

Ma vie est lisse, sans aucun doute pourtant l’acte d’écrire m’est indispensable. Car à n’en pas douter, cela suinte et je gamberge tout le temps.

Depuis aussi longtemps que je me souvienne, depuis que je sais écrire, j’écris.

J’écris pour aplanir les lignes, pour prendre de la hauteur, pour atténuer les maux.

J’écris car cela m’apporte une certaine légèreté, une forme de bonheur, un plaisir réel. J’aime voir mon texte prendre forme, j’aime me sentir, une fois l’idée, le propos posés, alignée. Écrire est pour moi physique.

J’écris ici, sur plusieurs blogs depuis plus de 12 ans, dans des carnets, dans des cahiers. Un pour , chacun avec sa couleur, son format. J’écris le soir, la plupart du temps et depuis peu, je me suis mis aux morning pages, insomnie oblige.

J’écris sur moi, sur mon quotidien. Je ne suis pas certaine de pouvoir écrire sur autre chose. Je m’y suis essayée une fois, dans un atelier d’écriture. Le thème imposé était tellement remuant que j’en ai pleuré, incapable d’explorer le propos tel que je l’aurais souhaité, je suis partie.

J’écris en ritualisant. Sans cela, le plaisir ne serait pas le même, je ne pourrais pas m’installer aisément dans l’instant.

Longtemps, j’ai tout gardé. Les journaux intimes sont rangés précieusement. Mon 1er blog est toujours en ligne. J’ai imprimé chaque texte du second. Quant à celui ci, je le laisse vivre…

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La joie d’oublier

Le réveil à 6 h 30

L’ouverture de la boutique à 8 h

L’enchainement des RDV

Le déjeuner pris dans le brouhaha et la difficulté, souvent, de ne pas décrocher du boulot

Les collègues, celles rares, que je ne peux plus voir en peinture

La paperasse énergivore et chronophage

Le quotidien

Pour la première fois en 10 ans, je me suis glissée sans difficulté et sans douleur dans les vacances.

J’en ai savouré chaque seconde

Mais demain, j’y retourne…