Puiser dedans

Il me faut aller chercher loin, les sensations de ces dernières semaines pour affronter cette rentrée.

Chargée, sombre, peu motivante. Comme toutes les autres rentrées sans doute, mais celle ci me coûte particulièrement.

En quelques jours nous sommes passés d’un temps quasi tropical à l’automne, sans préavis, il me manque quelque chose, je ne saurais dire quoi. De l’entrain, de l’envie, du désir. Mais j’avoue que j’en manque cruellement.

Je renoue alors avec notre voyage d’été, féerique, magique, dépaysant…. Je pourrais employer des mots plus forts les uns que les autres, ils ne seraient pas assez puissants je crois pour exprimer mon ressenti.

Cet été, nous avons réalisé un rêve de voyage. Mon second rêve de voyage (après le Canada), pour être précise, exaucé grâce à mon mari.

Nous sommes partis en Islande, les infinies et fabuleuses terres d’Islande. Un pays magnifique,  follement poétique. Nous avons essentiellement longé la côte sud (la plus touristique) , sous un ciel clément.

Que dire du ciel, des terres, du sable noir, des geysers, de la verdure à perte de vue ?

Que dire de plus que cela sans trahir, sans travestir ?

Sinon que je me suis sentie incroyablement bien, calme, à ma place. Ah la place, toujours la place !

Celle qu’il me semble ne plus avoir dans cette société folle de sur-consommation, bruyante, « montrante », débordante de tout, sauf de ce qui me fonde. La nature, la simplicité, le silence. Cette nature si généreuse, je l’aurais souhaitée pour moi seule…

La société islandaise ne se prend pas la tête, tout y semble facile (sauf certains touristes !), les relations, la vie (certes bien trop chère), dans cette cohabitation forcée avec un environnement capricieux. Comme si les difficultés imposées par les éléments forçaient à aller à l’essentiel.

J’ai peu voyagé dans ma vie pourtant, ce voyage là est inoubliable, ancré, incroyablement fort. Il s’est agi je crois d’une communion.

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Un mois déjà

Un mois d’une nouvelle vie, un mois de changements, d’étonnements, de tempêtes intérieures.

Un mois où il m’était impossible de venir ici, écrire, poser des mots, prendre du recul.

Je suis la spécialiste de la tête dans le guidon. Et quand je relève la tête j’ai un mois dans la vue.

En mars donc,

J’ai eu 41 ans. Un anniversaire fêté en trois fois, comme pour rattraper les  40 oubliés pour cause de mariage.

J’ai hésité. Est-ce que je reprends le blog, j’ai envie / pas envie, est ce que je quitte FB, j’ai envie, pas envie ? Finalement, je suis de retour ici et j’ai quitté FB.

Je n’ai cessé de relancer. D’anciennes amies, de vieilles connaissances pour reprendre un semblant de vie sociale. Mais je ne dois pas être douée, car personne n’a donné suite. Marri, j’ai nourri colère et rancœur…

J’ai oublié mon ancien travail (et mes anciens collègues) avec une facilité déconcertante mais ils se sont rappelés à mon bon souvenir. Comme si ça ne voulait pas. Comme s’il était impossible de couper ce lien. Un lien trop tout : trop serré, trop lourd, trop étouffant. Et c’est à propos de moi, une fois encore que les choses sont parties. Étonnamment.

J’ai calé mes prochaines vacances. En Islande. Je vais faire du mauvais esprit en écrivant qu’il y a peu de chances (peut être) qu’un avion saute, une salle de spectacle, des trains… Il y fait trop froid pour Daesh … Décidément, c’est vraiment du très mauvais esprit.

J’ai pris des décisions : parrainer une vache, me remettre à écrire, respirer par le ventre, vivre pour moi. Dans un mois j’aurais sans doute changé d’avis…

J’ai mangé. Beaucoup. Grossi. Beaucoup. As usual. Quand la peur, le stress et la colère prennent le dessus, c’est la bouffe qui gagne. Malgré la douleur, j’ai décidé (encore !) de faire dans la méthode Coué : assurer à mon corps que je l’aime de manière inconditionnelle.

J’ai renoué avec la culture que j’avais laissé de côté depuis un certain temps. Cinéma, concert, spectacle, achats de livres (trooooop)…

Il y a un fil conducteur à tout cela. Comme toujours. L’accompagnement. Ce besoin professionnel de créer du lien, d’apporter, transmettre à l’autre. C’est là, que je me sens utile. Et puis, dans ma vie personnelle, il y a cette persistante solitude. Elle signifie sans doute quelque chose mais je ne sais pas la lire, je ne sais pas transformer ce manque, cruel, en une force.

Un mois déjà… Et c’est comme si j’étais entrée dans une autre dimension, une autre vie.