Persona

Je suis allée chez le coiffeur, mes cheveux ont diablement poussé ces derniers mois, je me suis acheté une nouvelle robe, échancrée et longue (que je n’ai finalement pas mise). J’ai rangé mon sac, mis ma trousse en ordre et checker mon agenda.

Je suis rentrée vendredi (en clair, j’ai repris le boulot), avec la même sensation, si vivante, que lors de ma rentrée de seconde (la deuxième). La boule au ventre, la crainte de connaitre mon emploi du temps et une envie relative de répondre aux questions : c’était bien ? pas trop de pluie ? et la bouffe ? et les gens ?…

En un quart de seconde, j’avais remis mon habit de professionnelle. Celle qui répond, qui sourit, qui esquive parfois. J’ai repris les mécanismes si profondément ancrés : les mails, les appels, les nouvelles. Comme la nature a horreur du vide, je suis arrivée comme je suis partie, avec un flot d’informations très conséquent à traiter, puis des réunions, préparer un séminaire à venir, puis les urgences. Comme si jamais, le rythme ne pouvait se ralentir.

Avec les années la ligne devient plus tenue. Je suis moi et la professionnelle, je ne gomme plus grand chose, sauf l’essentiel, le vital pour moi c’est à dire la limite infranchissable que je pose dans ma relation avec mes « accompagnés ». Je sais qu’ils et elles seraient surpris de me connaitre autrement, « en dehors ».

Cette persona est finalement ma plus belle protection…

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