Toute une vie à cohabiter.
A naitre, grandir, souffrir, aimer, rire ensemble.
Toute une vie à le porter, à devoir l’assumer, à l’afficher, qu’on le veuille ou non.
Parfois, il nous « ressemble » et c’est une chance folle et parfois, il ne nous ressemble pas.
Alors, la vie ensemble devient un calvaire.
La vie avec mon corps a été difficile pendant près de 35 ans. Les prises de poids, les pertes de poids drastiques, le corps déformé, endolori, semblant évoluer à côté de mon esprit, mon âme, ma tête…
A 40 ans, nous commençons à mieux nous entendre, à discuter, à parlementer, à vivre tranquillement l’un avec l’autre. Pas en paix non, juste tranquillement.
A 40 ans, j’ai renoncé. A avoir un beau corps, à bouger avec aisance, à attirer de beaux hommes, à avoir une histoire avec eux, à avoir des enfants, à mettre de jolies robes au dessus du genou, à m’affamer.
Je n’ai pas choisi d’assumer, j’ai décidé de me regarder et de faire avec. Avec les bourrelets, avec les fesses rebondies, avec …tout le reste.
Ça se remet un peu à bouger à l’intérieur, ça revit et ça refleurit.
Et puis BAM. La pré-ménopause.
Ce qui semblait loin, comme un lointain et mauvais souvenir, revient devant et prend toute la place.
Ce sentiment diffus, de n’avoir jamais vraiment été une femme et de ne plus l’être tout à fait. Déjà, si jeune. Perdre définitivement l’illusion ancrée au fond de mon cœur que je pourrais être mère.
C’est comme si tout le chemin était à refaire. Encore et encore…