Je ne te l’ai pas dit mais à partir du mois prochain, je retourne à mon ancien métier.
Par une drôle d’opération difficile à expliquer ici. Il n’empêche, je retourne au front, celui qui consiste à accompagner, écouter, conseiller, (s’effacer).
Je renoue avec ce que j’avais quitté non sans soulagement, à une autre époque, dans un autre contexte.
C’est un vrai choix, raisonné, mûrement réfléchi.
Comme ailleurs, c’est à dire comme dans toute entreprise, le travail évolue sans cesse dans la fonction publique et nécessite de s’adapter en permanence à de nouvelles organisations. On le sait, le temps de l’entreprise, de l’institution est rarement celui de l’employé. Lequel doit assimiler, exécuter plus vite, prouver sans cesse son « employabilité » sur un marché de l’emploi contraint, précaire.
Et les fonctionnaires, comme les autres salariés, sont mis à mal. Agents en fin de carrière fatigués, agents usés qui ont encore de nombreuses années à travailler, collectifs de travail exsangues.
Alors, sans bureau attitré, encore à moitié sur un autre poste, je replonge donc dans ce qui a été un long chapitre de mon parcours professionnel : l’accompagnement.
Avec excitation, avec craintes, avec incertitude.
L’excitation de retourner vers ce métier que j’ai aimé follement, j’ose l’écrire. Car il permet la rencontre, il permet d’être en contact avec des professionnels le plus souvent dévoués à leur métier, il m’a toujours fait me sentir dans la vie, il a toujours fait sens pour moi. Aider l’autre, le valoriser, lui donner les outils pour avancer, pour lui.
Les craintes sont liées au fait que cette mission est éreintante, énergivore. Il y a des rencontres passionnantes et puis d’autres qui griffent un peu, ne laissent pas tout à fait indemnes.
Je repars, avec une énergie certaine, à moins que ce soit avec une certaine énergie car au fond, pour moi, c’est là que je me sens la plus utile.
Bon courage pour ce » nouveau » boulot !
Dans ces activités d’aide , les histoires et fragilités des autres résonnent parfois avec les nôtres. Prendre de la distance c’est parfois compliqué.
J’ai bcp travaillé avec mon psy sur ces évènements de la classe qui retenaient mon attention, mes difficultés avec certains élèves, mes petits et gros soucis dans la relation aux parents.
Ce qui nous colle à la peau parle de nous, parle à l’enfant qui est en nous; les parents des élèves parlent aussi des parents intérieurs de cet enfant intérieur…
Alors je me dis que « les « rencontrent qui griffent » sont des aubaines car elles peuvent être du matériaux à apporter dans le cabinet d’un traducteur ou traductrice de « ça ».
Pour moi c’était mille fois plus facile de parler de moi à travers les autres. C’est plus audible d’entendre des autres ce qui vivait en moi.
Ma chère Mélodie, soyons claires, dans nos métiers prendre de la distance est « souvent » compliqué.
Il faut composer au quotidien avec les êtres et les situations et effectivement, ce qu’ils activent en nous 😉
Douces pensées
Cela semble être une excellente résolution, et une bonne chose pour toi.
Le burn-out va s’éloigner…
Je t’embrasse 💜
¸¸.•*¨*• ☆
Des bizettes chère Célestine
❤
Et bien. Plein succès pour la suite alors! Et avoir un travail qui permet de se sentir valorisé c’est tellement important. C’est ce que je pensais avoir pendant quelques années et puis tout est parti en éclat et patatra.
Et les métiers liés à l’accompagnement de personnes sont très beaux mais comme tu le dis, demandent beaucoup d’énergie. Il faut savoir aussi se préserver et ne pas tout donner au risque d’en ressortir exsangue.
Bises alpines et belle journée.
Merci Dédé pour ce message.
Je vais devoir apprendre à me préserver, en effet….
Quel dommage pour ce « patatra » qui marque une carrière sans nul doute.
Jolie soirée
oh! surprise! sans doute en l’abordant différamment…je t’embrasse, dis nous comment tu le re abordes….à l’abordage!!
Oui, tout est différent.
Le contexte, les attendus, les collègues qui m’entourent, moi…
Je te serre fort 😉
différemment…..l’horrible faute!
Ceux qui bénéficieront de tes conseils auront de la chance, de cela je suis convaincu.
Je comprends très bien que tu aies suspendu cette activité pendant un moment. C’est quand même très mangeur d’énergie. J’en sais quelque chose…
Si tu y retournes, c’est que cela correspond à du fondamental de toi. D’une certaine manière tu le dis : « c’est là que je me sens le plus utile » et ce ressenti-là ne trompe pas, surtout lorsqu’on a déjà fait cette expérience-là. Surtout lorsque la décision a été mûrement réfléchie.
Accompagner les personnes, c’est tout un art… et ce n’est pas donné à tout le monde, même si beaucoup sont de bonne volonté. Cela ne suffit pas. Il faut en quelque sorte « avoir une certaine fibre ». Et cette fibre, tu l’as…
cela me réjouit pour là où tu seras.
Cher Alain, merci.
Ce que tu écris là me réjouis et me fait bu bien.
Je ne sais pas si j’ai la fibre. J’en ai l’intention en tout cas.
Douces pensées 🙂
Je te souhaite d’être mieux armée pour revenir dans cette fonction.
Tu connais les groupes Balint ?
Je viens de regarder ce que sont les groupes Balint. Je ne connaissais pas.
As tu déjà pratiqué ?
Bizettes
Non mais je trouve que ça pourrait être appliqué à d’autres universités professionnels notamment quand on travaille avec l’humain.
Bonne route dans ce « nouveau » travail. Qu’il te permette de te sentir utile et valorisée toi aussi.
Et qu’il t’apporte un bureau aussi…
Bon week-end !
Chère Mouchette
Le bureau partagé, c’est pour janvier…;)
Joli week end à toi