Je n’en aurais jamais fini.
Avec mon corps.
C’est mon inépuisable sujet.
Les cheveux blancs sur les tempes, les joues bien remplies, le dos légèrement courbé, les seins lourds, une ceinture abdominale fournie, des ailes de chauve-souris qui pendouillent de plus en plus, des cuisses qui n’en finissent pas de se tendre. Bref un corps charnu, gros, gras.
Des tocs alimentaires qui viennent frapper le corps et l’âme.
Il y a des jours (des mois), où je me fais l’effet d’être une camée. Où rien ne calme la vague, la déferlante intérieure. Pas les tranches de jambon, pas les amandes, pas les galettes de riz ou de maïs avalés en quantités astronomiques.
Il n’y a rien de grave.
J’ai une famille un peu unie, un mari, un emploi, un toit, j’ai de quoi m’offrir quelques loisirs et quelques vacances, je peux me soigner convenablement. D’ailleurs, j’ai fréquenté pendant 10 ans quelques psys, des spécialistes du gras, des gourous en tout genre. Mais rien. Il y a toujours cette putain d’hyperphagie qui trace son sillon, qui envahit tout.
La faim tout le temps, impossible à calmer.
Pas la respiration, pas la lecture, pas les exercices physiques, pas la marche. Rien.
Le corps gavé est gras, douloureux.
Difficile de s’accroupir, se vêtir (je veux dire avec des fringues qui ne font pas ressembler à un sac), marcher vite, se montrer dans l’intimité.
Si tous les enfants qui ont manqué de présence parentale, de confiance, d’un peu de considération familiale sombraient dans l’hyperphagie ça se saurait….
Alors quoi ? Je n’ai pas de réponse.
Juste des faits. Ceux d’un corps fatigué, qui se dégrade, qui est bien plus vieux qu’il ne devrait…
Je n’ai pas de réponse non plus, mais je crois qu’il est important que tu en parles. Parce que c’est un souci pour toi et que le garder ne ferait que maintenir du sombre dans ta vie.
Pourquoi ne pas accepter ce corps « gras » ?
Toute mon enfance, on m’a dit que j’étais un peu ronde, sans être obèse. Une vraie culpabilité. Ma soeur a toujours été plus mince que moi mais à quel prix et pour quel bénéfice finalement ?
Je te souhaite de trouver des solutions afin d’être en paix avec ton esprit et ton corps.
Chère Kahina, j’aimerais beaucoup…
Mais je n’y arrive pas. L’hyperphagie me met en souffrance.
Merci pour ta venue ici et pour tes voeux 🙂
Bon, vous n’êtes pas tendre lorsque vous parlez de votre corps… C’est étrange, j’ai l’impression que vous parlez de deux personnes différentes : vous et votre corps, comme si vous étiez absente de lui. Reste à reprendre la main 😉
C’est exactement ainsi que je « ressens » les choses…
Je commente rarement, je fuis le commentaire inutile juste pour montrer que si si, je te lis.
41 ans, une minuscule crise hyperphagique voilà quelques jours, mais qui est repartie au large en m’offrant l’opportunité d’un apaisement. Je te souhaite l’apaisement.
Ma chère Intimiste. Il n’y a pas pour moi de commentaires inutiles 😉
Tes mots ont toujours un effet apaisant et reboostant pour moi.
Joli we.
Douces pensées
pourquoi, malgré le désir profond d’en sortir, ne se débarrasse-t-on de certaines souffrances?
Tu as fait le maximum pour t’en sortir, et non…
Je n’ai pas de conseils à te donner, sauf que je te comprends bien, j’ai une fille de ton a^ge dans le même pétrin que toi.
Un compagnon qui l’aime comme elle est…c’est beaucoup, non? Tu as aussi un mari qui t’aime…comme tu es…
Se sentir aimée, au delà de l’image que renvoie un miroir cruel… je pense que c’est là ta meilleure thérapie
Je t’embrasse avec tendresse
Je prends ma Coum’
Je te serre fort en retour
Ce corps essaie de s’exprimer, mais il n’est pas le malaise en soi, il tente de révéler un malaise.
L’expression « j’ai faim » n’est pas la bonne idée, car si c’était le cas, en mangeant cela se calmerait, et la satiété apporterait le bien-être.
Lutter contre ce que le corps essaie de dire est vain, car cela ne fera pas disparaître le « problème ».
Je te conseille Alice Miller, qui a parlé de « communication nutritive » quand on est nourri sans conscience, sans tenir compte de notre réel besoin, on peut sentir ça.
Et puis aussi Stettbacher « Pourquoi la souffrance » un peu introuvable, j’ai un mauvais scan ici : http://perso.lvideoservices.net/BOOK-STETTBACHER.zip.
Alice Miller « Notre corps ne ment jamais » ou peut-être d’autres plus sur l’anorexie/boulimie.
Ces livres m’ont aidé…
Je te remercie ppmOO, je vais me plonger dans ces références.
Belle soirée à toi
Je découvre ton blog par l’intermédiaire d’un commentaire que tu as laissé chez L’Intimiste et les quelques articles que je viens de lire m’ont bouleversée.
Tu écris très très bien, tu fais passer tes émotions….
Oh !
Je suis touchée.
Merci et bienvenue ici Imaginer 🙂
Je comprends tellement ce que tu exprimes. J’aimerais être plus proche et pouvoir venir te prendre dans mes bras en te disant tu verra,un jour… Et refaire le monde, rire et pleurer et partager. Free hugs. Plein plein de bises.