Je n’aime pas Noël, je n’ai jamais aimé d’ailleurs.
J’ai fait avec et même enfant, cet instant ne m’a jamais fait rêvé.
J’attends que ça passe, comme une bourrasque.
Pour la troisième année consécutive, l’approche de Noël me fait sentir à quel point je suis infertile.
Je déteste ce mot, cette étiquette, cette case. Mais j’y suis, c’est ce que je suis.
Je n’ai pas d’enfant, nous n’en aurons pas.
Peut être que c’est à ce titre que ma belle-mère a oublié de nous associer aux préparatifs de la fête de Noël avec mon beau-frère et ma belle-sœur qui eux ont des enfants.
Noël, c’est pour les enfants nous a-t-elle dit.
Bien sûr.
Je sais que je vais devoir composer avec, notre couple doit faire avec. Les remarques, les conversations qui tournent autour des enfants, le regard sinon chargé de pitié au moins interrogateur.
Notre infertilité renvoie tant de choses à ceux qui « ont, peuvent », au premier rang desquels ma belle-mère qui ne sait trop comment faire et composer avec moi.
Paradoxalement, je suis peinée et incroyablement droite dans mes bottes. Tellement droite que cette année, nous fêtons Noël seuls, en amoureux.