Sache le, lorsque tu commences un parcours en PMA :
– tu attends beaucoup. Tes résultats, ta gynéco, l’infirmière. Parfois dans des salles d’attente remplies de femmes enceintes (olé !).
– tu mens. Parce que tu arrives en retard au travail ; parce que tu ne peux pas aller boire, comme convenu, le fameux apéro avec les Dupont, calé depuis des lustres ; parce que tu as des marques sur les bras. Si tu ne mens pas, tu louvoies un peu.
– tu es moche. Parce qu’il faut se réveiller tôt pour aller au labo et qu’en moins de deux tu attrapes des valoches sous les yeux ; parce que tu t’enfiles des tonnes de médicaments et que tu gonfles, que ton cheveu devient plat et ta peau grasse.
– tu t’engueules avec ton mec (tes collègues, ta mère, ta meilleure copine, tes clients….). Parce que tu es à cran. Entre la pression et le traitement, certaines situations peuvent rapidement devenir volcaniques.
– tu es seule. Tu peux être soutenue, certes, mais au final tu es seule. Face à la situation, au bloc et dans la salle de réveil, devant tes résultats.
– tu dépenses de l’argent. En vitamines (qui ne servent pas à grand chose ?), en dépassements d’honoraires et parfois même en psy, en acuponcteur…
– tu souffres. Physiquement, émotionnellement, psychologiquement, humainement, dans ta chair.
– tu dors mal. Parce que les questions, parce que les peurs, parce que les incertitudes (liste non exhaustive).
– tu vas te faire de nouvelles amies. Ta crème arnica, ta pharmacienne, l’infirmière du labo.
– tu interprètes des signes et en réfutes certains autres.
– tu vas découvrir que tu es forte. Très forte. Qui peut encaisser des mois de traitements, une FIV 1 puis 2 puis 3…. sans en être profondément changée ?
– tu vas te poser des questions. Beaucoup de questions. Et tu devras répondre à autant de questions. De ton gynéco, du biologiste, des infirmières, de tes collègues de boulot, de ta sœur… Pour le plaisir, je te livre mes préférées : « dans le couple, c’est toi ou Namoureux qui a un problème ? » « Votre col, vous savez comment il est ? » (super chouette merci).
– tu vas détester les femmes enceintes. Parfois pour très longtemps, parfois, il y aura juste ce petit pincement au cœur.
Un jour peut être, tu auras du retard. Un retard significatif. Tes seins seront lourds, ta tête tournera parfois, tu auras même la nausée. Tu crieras victoire à l’intérieur, sans le dire à personne et tu auras ce sourire qui pour toi voudra tout dire. Tu te mettras à rêver à nouveau…Et PAN, au 10 ème jour, les règles. Et là encore une fois, comme quelque chose qui s’écroule à l’intérieur.
Je ferme des portes, je tourne des pages (et n’espère plus monter dans aucun train…).