Des primes que l’on n’accorde pas
Des dossiers que l’on retire
Des projets auxquels on n’est pas associé
Des dates de RDV qui ne sont pas communiquées
Des demandes de formation sans cesse repoussées
Des avancements « ralentis »
Des changements d’horaires intempestifs
Des réunions qui tournent à l’aigre
Des décisions imposées sans échanges préalables
Des professionnels que l’on met au placard, jusqu’à ce qu’ils partent, jusqu’à ce qu’ils soient retraités
Des femmes qui ne retrouvent pas leurs postes à leur retour de congé maternité…
Accompagner des salariés et des agents de collectivités m’a permis à plusieurs reprises d’effleurer la question de la souffrance au travail.
Des personnes démotivées, parfois brisées.
A mon tour de la toucher du doigt cette violence.
De celle incompréhensible qui nous tombe dessus sans que l’on sache pourquoi.
Ou plutôt si…
Un besoin d’exercer le pouvoir, au mépris du travail engagé depuis 10 ans.
Par des individus, par un collectif, par des professionnels qui ne sont pas forcément des amis dans la vie mais qui se connaissent très bien et savent parfaitement fonctionner ensemble.
Voilà un épisode que je ne suis pas prête d’oublier. A titre personnel et professionnel.
C’est la claque que je prends, en plein dans la face, qui m’ouvre grand les yeux sur le monde de l’emploi (s’il en était besoin) et plus précisément sur mon nouveau cadre d’emploi.
C’est une leçon de vie.
Point de sentiments, juste de la rationalisation, juste des résultats, des indicateurs, des preuves.
Longtemps, j’ai eu besoin de faire mes preuves. Pour moi, pour les autres. Ma supérieure, mon équipe, mes accompagnés. Ce travail, j’ai tout fait pour l’avoir, le tenir, avancer toujours. Je me suis oubliée parfois, me suis ramassée quelques murs, ai passé quelques nuits sans sommeil. Si ce travail m’a apporté beaucoup de joie et satisfaction, il m’a souvent aussi mise à terre.
Cela en valait-il la peine ?
Aujourd’hui je sais que non.
Aujourd’hui, c’est le dernier jour de ma vie où mon travail prenait toute la place.