Désamitiés

J’ai expérimenté jusqu’ici l’amitié sous différentes formes :

les amitiés d’enfance qui durent 15 ou 30 ans

les amitiés adolescentes qui se fracassent à l’entrée dans la vie active

les amitiés nouées pendant les études supérieures

les amitiés de travail

celles de vacances

l’amitié « coup de foudre »

entre filles, avec des garçons, en bande

fusionnelle, vampirisante, « juste-distante », déconnante, sérieuse…

Une mutation s’est opérée depuis que j’ai rencontré Namoureux, je crois. La désertion.

Parce que j’ai changé peut être, parce que je suis toujours entre deux trains, moins disponible car éreintée par des missions qui me fatiguent et qui ne me donnent envie qu’une seule chose le soir : rentrer.

Peut être aussi, parce que depuis l’immense déconvenue avec ex-Meilleure Amie, je me confie moins, je suis toujours dans une certaine réserve.

Les copines célibataires se font plus distantes, celles en couple moins présentes.

Il est vrai que je n’ai jamais été capable de nourrir des amitiés « multiples ». Je n’ai jamais eu beaucoup d’amis car je ne sais pas me consacrer complètement à plusieurs personnes. Et puis, en dehors de l’écrit, je ne sais pas partager « sur moi », je ne sais pas me raconter.

Je ne m’explique pas ce vide qui s’est creusé au fil du temps et que j’ai laissé faire sans aucun doute. Je me suis lassée aussi des multiples invitations lancées, soit laissées en suspend soit jamais rendues, des appels pour prendre des nouvelles, peu rendus aussi, de personnes qui ne savent parler que d’elles sans se mettre à l’écoute de l’autre.

Pourtant, je crois que je suis au travail comme dans la vie : présente, à l’écoute, attentive ?

Il y a toujours un monde entre nos attentes et ce que l’autre peut donner. Il y a toujours un monde entre nos histoires d’amitié et celles des autres.

Une foultitude de choses me manquent aujourd’hui, et je trouve cette traversée du désert amical bien cruelle…

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