Je ne peux plus la vie en pointillé
Je ne peux plus les nuits sans sommeil à me demander de quoi notre avenir sera fait
Je ne peux plus les conversations téléphoniques, tous les soirs, qui disent, sans dire vraiment
Je ne peux plus les voyages, les trains, les valises
Je ne peux plus le froid de l’absence
Je ne peux plus la course effrénée après le temps (pour quoi, pour qui ?)
Je ne peux plus le stress perpétuel, la boule au ventre, l’insatisfaction de ce qui est et que j’aimerais définitivement clôturer
Je ne peux plus écouter, rassurer, dynamiser tous ces autres qui ne se donnent pas toujours les moyens d’avancer
Je ne peux plus les coupes budgétaires, les restrictions en tout genre, qui imposent une pression, du travail supplémentaire, la quantité au détriment de la qualité
Je ne peux plus l’isolement de ma pratique professionnelle
Je ne peux plus cet intérieur, qui ne me ressemble plus, qui ne nous appartient pas
Je ne peux plus l’attente, les tergiversations, l’absence de décision
Je ne peux plus porter ce corps douloureux et lourd, fatigué
Je ne peux plus le gris qui entoure notre vie, tandis que nous attendions avec impatience d’y mettre du rose ou du bleu…
Je ne peux plus cette impasse