Quand on est sur la corde, quand les larmes s’écoulent plus souvent à tort qu’à raison, quand on a envie de s’enfuir loin et seule, quand tout est source d’irritation, d’énervement voire de colère, c’est sans doute le signe.
J’ai mis plus d’un mois à trouver un psy (tu fais le lien avec le jeu de mot pourri du titre ?). Certains sont débordés, d’autres te gardent 15 minutes pour plus de 50 euros, d’autres encore te laissent t’échouer sur un divan sans te répondre (sais pas ce que c’est ça comme courant mais franchement !!!)…
Finalement, c’est elle que j’ai choisie.
D’abord parce qu’elle pouvait m’accompagner et que son cadre de travail de convient en terme de pratique : type d’échange, durée, tarif. Puis parce que son prénom est un appel au voyage et à l’Orient. Quitte à se voir toutes les semaines autant que ce choix repose sur des critères qui ne soient pas qu’objectifs.
Elle a un cabinet dépouillé, un immense bureau qui regorge de dossiers, de feuilles empilées. Dans la pièce , un meuble de salon, un canapé, des fauteuils, une table basse comme à la maison. Dans la salle d’attente de vieux magasines qui accusent 5 à 6 années d’ancienneté et qui tombent en lambeaux.
Des murs vierges, pas de tableau, pas de phrases de Freud nonchalamment exposées (comme j’ai déjà pu le voir ailleurs). Un lieu donc propice à la réflexion, à l’introspection, au voyage intérieur.
A la fin du premier rendez-vous, tu vas rire, lorsque je lui ai demandé quelle est son origine et qu’elle m’a répondu qu’elle est syrienne, je m’en suis voulu. Je m’en suis voulu d’aller l’emmerder avec les broutilles de ma vie alors que son peuple meurt dans l’indifférence générale. J’ai presque eu envie de la serrer contre moi, en signe de fraternité.
Quand je te dis que je suis un peu à l’est…